ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Jeux des îles : Une organisation terne

À l’occasion de cette deuxième édition des Jeux des Îles Comores, qui se déroule à Anjouan du 2 au 7 juillet 2024, l’île d’Anjouan devrait être un lieu de célébration du sport et de l’unité. Cependant, la réalité sur le terrain est loin d’être à la hauteur des attentes. Les athlètes, venus de tout l’archipel, font face à des conditions d’hébergement déplorables, révélant un manque criant d’infrastructures nécessaires et d’organisation de la part du COSIC.

L’organisation des jeux des îles Comores est une étape franchie depuis l’année dernière par le comité olympique et sportif des îles Comores (COSIC). Il s’agit d’un regroupement d’athlètes issus des 3 îles indépendantes au même endroit pour des divertissements sportifs réunissant plus d’une quinzaine de discipline. Après une première édition à Ngazidja, cette année le tour passe à l’île d’Anjouan. Le but de ces jeux rentre dans le cadre de renforcement  des liens fraternels entre les îles ainsi que la cohésion et l’unité  nationales. Cela dit, après le déplacement des athlètes  vers l’île d’Anjouan, l’affaire est très grave. À peine arrivés par voie maritime dans l’île hôte  d’Anjouan, des athlètes regrettent déjà d’avoir effectué le déplacement et ne le cachent pas. 

Selon certains athlètes, le comité olympique et sportif des îles Comores (COSIC) a failli à sa mission dès le début et n’a pas respecté ses engagements envers les athlètes issus des îles. D’après le  témoignage d’une première vidéo qui circule sur la toile depuis 24h la sélection de football de Ngazidja à peine débarquée sur l’île d’Anjouan  n’a pas eu droit au logement qui leur était réservé et était contrainte de dormir à bas même du sol dans les environs.

Plusieurs athlètes ont constaté l’absence de dortoirs adéquats pour les accueillir. « Nous avons voyagé avec l’espoir de participer à une compétition bien organisée, mais ce que nous avons trouvé est loin de répondre à nos besoins de base, » a déclaré un athlète sous couvert d’anonymat. Les installations sont rudimentaires, et certains athlètes n’ont même pas de matelas pour dormir, entraînant des tensions et des altercations pour les rares matelas disponibles. Une situation qui suscite nombreuses interrogations sur le manque de professionnalisme des institutions et de ses dirigeants.

Ces conditions ont non seulement affecté le confort des athlètes mais aussi leur moral et leurs performances. « Comment pouvons-nous donner le meilleur de nous-mêmes sur le terrain quand nous passons nos nuits à nous battre pour un endroit où dormir ? » s’interroge le même athlète, visiblement épuisé.

Sur ces conditions, et à ce rythme, le rêve d’organisation des jeux de l’Océan Indien aux Comores semble peu probable. Cependant, Il est impératif que des mesures soient prises pour améliorer les infrastructures et l’organisation des futures éditions des Jeux des Îles Comores. Ces compétitions doivent être une fête du sport et non une source de stress et de désillusion pour les athlètes.

Inmadoudine Bacar

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