Depuis plusieurs mois, Moroni subit les affres d’une crise énergétique sans précédent, plongeant la ville dans l’obscurité et perturbant le quotidien de ses habitants. Face à cette situation alarmante, le gouvernement promet des solutions, mais le temps presse.

Moroni, la capitale des Comores, se retrouve plongée dans un noir inquiétant. Une crise énergétique sans précédent frappe la capitale, mettant à l’épreuve la résilience de sa population. Alors que le paysage urbain perd peu à peu de son éclat, le manque d’électricité et d’eau s’invite dans chaque foyer, perturbant non seulement le confort quotidien, il affecte également l’économie locale. Dans une ville où la majorité des habitants dépendent du commerce, cette situation critique freine les activités et laisse présager un avenir obscur. La pénombre qui enveloppe Moroni est bien plus qu’un phénomène climatique ; elle est le reflet d’une gestion défaillante des ressources.
Les commerçants, ces artisans de l’économie locale, voient leurs activités en berne. Les éclairages des boutiques se sont éteints, et avec eux, l’espoir de prospérité d’une population qui travaille d’arrache-pied pour subvenir à ses besoins. Les conséquences de cette crise ne touchent pas uniquement les commerçants. Les travailleurs journaliers, qui ont besoin d’électricité pour mener à bien leurs tâches, doivent faire face à un quotidien austère marqué par l’incertitude.
Hamidou Mhoma, gérant de l’imprimerie Graphica, résume la frustration ambiante en soulignant l’inefficacité actuelle de la Sonelec et la nécessité urgente d’une gestion responsable : « la Sonelec a besoin de plus qu’un nouveau directeur : des mécaniciens, une vraie stratégie de maintenance et une culture de la responsabilité », déclare-t-il.
Un récent incident auprès de Comores Télécom, où un réseau de communication est tombé en panne, a amplifié les frustrations. Le manque de connectivité exacerbe encore plus l’isolement des commerçants, entravant leurs capacités à rejoindre leurs clients et à s’intégrer dans l’économie numérique, désormais essentielle. Face à cette situation alarmante, le gouvernement a annoncé des mesures d’urgence, allant jusqu’à planifier l’achat de nouveaux groupes électrogènes.
Cependant, le timing est crucial, avec le mois sacré du Ramadan qui approche, la pression monte. Si ces investissements ne se concrétisent pas à temps, les Comoriens devront passer le Ramadan dans l’obscurité, une situation inacceptable pour une communauté où la solidarité et la convivialité occupent une place centrale. Les ombres qui pèsent sur Moroni ne sont pas seulement des effets d’une crise énergétique, mais un cri d’alarme lancé par une population à bout de nerfs.
Entre la quête d’une lumière et la nécessité d’un approvisionnement en eau, les défis se dressent comme des montagnes face à des promesses gouvernementales encore vacillantes. Le temps presse avant que la ville ne se retrouve véritablement prisonnière du noir.
À l’approche du Ramadan, une question cruciale se pose : le gouvernement parviendra-t-il à transformer ses promesses en actions concrètes pour éclairer non seulement les rues de Moroni, mais aussi l’espoir de tout un peuple ?
Djanamali Saïd Abdou