Malgré des engagements internationaux contre les violences faites aux femmes, nombres d’entre elles continuent de subir des violences au quotidien. Il est essentiel de transformer les discours en actions concrètes. Aux Comores, les femmes sont le cœur de la société. Pourtant, elles continuent de faire face à des inégalités et à des obstacles dans l’accès à leurs droits.

« Le 8 mars n’est pas une célébration, mais une lutte pour les droits des femmes à travers le monde », a déclaré le collectif Hima. En ce début d’année 2025, les membres du collectif, sont profondément choqués par les nombreux cas de violences faites aux femmes et aux filles. « La situation est alarmante dans notre petit pays », déplore-t-il.
« Ces violences ne sont que le reflet de l’absence de sécurité pour les femmes et les filles de notre pays. Il est grand temps que la société, ainsi que les autorités, prennent pleinement conscience du danger auquel les femmes et les filles comoriennes sont exposées. Pendant trop longtemps, on nous a fait croire que les femmes comoriennes étaient « chanceuses » d’être protégées par toute la société. Mais où est passée cette prétendue protection aujourd’hui ? », a ajouté le collectif Hima.
En effet, des engagements internationaux contre les violences faites aux femmes, nombres d’entre elles continuent de subir des violences au quotidien. Il est essentiel de transformer les discours en actions concrètes. Aux Comores, les femmes sont le cœur de la société. Pourtant, elles continuent de faire face à des inégalités et à des obstacles dans l’accès à leurs droits. Ce 8 mars, le personnel du système des Nations Unies aux Comores appelle à changer les mentalités, à briser les barrières et à ouvrir la voie à un avenir plus juste et équitable pour toutes et tous.
Faible participation des femmes
En politique, les femmes peinent encore à se tailler une place. Bien qu’elles prennent le devant sur l’entreprenariat. Les femmes continuent de se heurter à des plafonds et murs de verre qui les empêchent d’accéder aux postes aux plus hauts niveaux de pouvoir et d’influence. Bien que la représentation des femmes dans l’administration publique ait progressé dans le pays pays, les femmes restent largement minoritaires par rapport aux hommes aux postes de direction et de décision. L’égalité des sexes est essentielle pour une administration publique inclusive et responsable.
La conférence de Beijing en 1995
Le 8 mars 2025, l’ECES a organisé une conférence à l’hôtel les arcades de Moroni dans le cadre du projet Shawiri, commémorant les 30 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing. La présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés(CNDHL), Madame Sittou Raghadat Mohamed qui a rappelé la participation des Comores à la conférence de Beijing en 1995. Elle a également souligné les avancées obtenues depuis, telles que la réduction de la mortalité maternelle, l’adoption d’une loi sur l’égalité entre hommes et femmes, et le renforcement de l’autonomisation des femmes grâce à des projets d’entrepreneuriat féminin.
Cependant, la présidente a rappelé que « Malgré ces progrès, des défis persistent. Le rapport national 2024, élaboré par le gouvernement comorien pour évaluer l’application du Plan d’action de Beijing, a révélé que des obstacles restent à surmonter, notamment la formalisation des entreprises dirigées par des femmes, la lutte contre les violences basées sur le genre, et la promotion de la participation des femmes dans les instances décisionnelles. »
Madame Sittou Raghadat Mohamed a encouragé la société civile à jouer un rôle actif en formulant des recommandations pour renforcer les actions vers l’égalité des genres. Ces recommandations devraient contribuer à préparer la société comorienne aux objectifs de 2030, notamment l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 5, qui vise à garantir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
KDBA