Le projet de rénovation du palais Ujumbé 2021 a démarré le 27 septembre dernier avec une durée de 2 mois, à Anjouan. Des tanzaniens y travaillent pour le respect des normes de l’UNESCO. Des matériaux d’origine sont utilisés. Un projet du collectif du patrimoine des Comores (CPC).

« Tous les ans, nous n’avons pas les mêmes travaux sur le chantier. C’est en fonction des travaux à réaliser. Pour cette année, le chantier va durer 2 mois. Nous sommes basés sur la maçonnerie et le changement des poutres. Nous faisons les murs et remplaçons tout ce qui est en mauvais état », a expliqué Nassur Said Bacar, maçon qui travaille dans le projet de réhabilitation du palais Ujumbé depuis 2016. Et lui d’ajouter « l’équipe ne change pas, nous sommes dix et deux étrangers. Tous les ans, les experts changent et les deux ont chacun son travail. Nous avons Jumamachano Mahmoud, expert-poutrier et JumaKhamisi Juma, expert en maçonnerie. Cette année, il y a de matériaux importés comme les poutres et choux, mais aussi nous avions des matériaux récupérés dans des anciens sites. Nous avons trié un peu partout des matériaux dans l’île. Nous avons ces stocks de chaux et de poutres que nous avons récupérées et ce sont les plus utilisés. »
Quant à Jumamachano Mahmoud, expert-poutrier originaire de Tanzanie, il a exprimé sa joie de restaurer un monument comorien. « Je suis à Anjouan pour travailler avec des partenariats Comores-Zanzibar, pour la protection d’héritage du patrimoine national. Je suis fier de travailler sur ce patrimoine aux Comores. La restauration permettra de conserver l’histoire et le bâtiment pour les générations futures », a-t-il dit. Des ingénieurs, le CPC, la direction régionale de la culture et le CNDRS sont les maîtres d’œuvre de ce chantier en plusieurs étapes.
« Nous sommes satisfaits de l’évolution du projet. L’équipe que nous avons en est à leur 3ème chantier. Une équipe motivée, déterminée et qui gagne en connaissance de restauration. Ils restaurent ce bâtiment avec des anciens matériaux. La mission Zanzibarite fait du bon travail » rassure Farid Rachad, directeur régional de la culture avant de rappeler, si le palais n’était pas entretenu et restauré « le palais est au centre de la médina de Mutsamudu. Nous ne devons pas nous intéresser à d’autres choses que de la restauration de ce patrimoine. Aujourd’hui, les étrangers entendent seulement le nom Ujumbé, mais son image ne se reflète pas. Si le palais Ujumbé était abandonné, c’est l’histoire d’un peuple qui s’est effacé. Si le palais était à l’abandon comme ce fut le cas en 2008 par les grandes pluies, aujourd’hui, nous dirions, il y avait un palais Ujumbé. »
Le directeur régional du CNDRS et coordinateur du projet Ujumbé 2021, Musbahuddine Ben Ahmed a fait savoir que « la restauration de ce palais est une histoire en marche. L’initiative est de valoriser nos moments historiques et que nous sommes lancés à inscrire le palais Ujumbé dans la liste des patrimoines mondiaux de l’UNESCO. »
Le projet a démarré le 27 septembre et prendra fin le 27 novembre avec le partenariat technique des spécialistes tanzaniens. La prise des étrangers pour la restauration du site est pour plus de crédibilité et pour le respect des normes de l’UNESCO. « Aux Comores, il n y a pas encore ces spécialistes confirmés. Le projet est une étape en vue de nos moyens financiers. Nous sommes en train de réaliser les travaux au rez-de-chaussée », conclut-il.
Ahmed Zaidou