Le secrétaire général du gouvernement, Hamadi Idaroussi a reçu hier lundi en début de l’après-midi, les secrétaires généraux des différents ministères. L’idée est de concrétiser et copartager les opérations sur le plan de développement intérimaire
« Il est temps d’intensifier nos efforts, d’accélérer nos progrès pour atteindre les résultats escomptées de 2024 », a déclaré le secrétaire général du gouvernement comorien. Tous les secrétaires généraux des différents ministères ont été au rendez-vous de cette rencontre afin de concrétiser les perspectives engagées lors d’un séminaire pour le développement intérimaire, qu’a eu lieu les semaines dernières.
Le secrétaire général appelle les secrétaires généraux à remettre leur pendule pour la mise en œuvre des projets phares et structurant qui doivent accompagner les Comores à atteindre les objectifs pour le développement intérimaire de 2024.
De son côté, Fouadi Goulam, commissaire général au plan, il s’agit d’une réunion très pertinente laquelle témoigne la volonté du gouvernement de l’Union des Comores qui tend à transformer le rêve des comoriens à des réalités concrètes pour le développement général du pays. « Le développement de notre pays est une préoccupation commune, aucun d’entre nous ne doit lâcher. Chaque ministère doit se mettre dans l’urgence pour répondre les attentes du peuple selon les projets phares et structurant qui résument la vision du chef de L’Etat », souligne le commissaire général au plan. « La pêche, l’agriculture, l’éducation, la santé et les reformes institutionnelles sont les secteurs prioritaires », précise Fouad Goulam.
Le secteur de la bijouterie est impacté par le Coronavirus. Les bijoutiers témoignent des difficultés financières. Une baisse des activités et une chute du taux de la clientèle. Un sérieux problème. En cette période où les bijoutiers enregistrent une forte clientèle, ils vivent le calvaire. Les passages à la bijouterie tournent au casse-tête.
La bijouterie est partout. Chacun cultive son propre atelier du « bien vivre ». Des jeunes et vieux y travaillent. Ils transforment de l’or en une autre création moderne, utilisée dans les mariages. Alors que l’or connait une demande considérable surtout dans la période des masuhuli. Impactés par la pandémie covid-19, les bijoutiers traversent une situation difficile. Leurs affaires vont mal. Aucun client n’est en vue. Ce marché est frappé par le coronavirus. Les ateliers de production sont au rouge. Ça vire au casse-tête.
« Le Coronavirus a bouleversé notre situation actuelle. Nous vivons dans un tourment. Le pire est l’arrêt des mariages traditionnels car durant cette période, nous récoltons une grande somme colossale. Le Coronavirus a tout changé les choses. Je n’ai pas pu payer l’écolage de deux trimestres de mes deux enfants à l’école Fundi Abdoulhamid. Je dois aussi payer le loyer (trois mois d’arriérés) et nourrir ma famille. Heureusement, mon enfant qui vit en France essaie de me secourir. J’enregistre tant de dettes », a témoigné Ismael Saindou, bijoutier.
Le manque à gagner
Père de 12 enfants, Ismael Saindou encaissait 300.000 francs comoriens avant la crise sanitaire. Ce qui n’est pas le cas depuis presque 5 mois. « Avant, je peux gagner 300.000 fc par mois. Dans la période des mariages traditionnels, je peux encaisser 500 mille à 750 mille francs par mois. Or, dans cette période de crise sanitaire, j’encaisse 5000fc pendant trois jours. C’est du jamais vu », a expliqué le bijoutier. Et d’avancer, « le gouvernement doit baisser la patente annuelle. Sinon le gouvernement pourrait autoriser la célébration des petites festivités de mariage (mdhoihirisho) afin d’avoir le souffle ».
Pour Ali Bacar, un autre bijoutier à Badjanani, sa vie quotidienne est menacée mais une autre activité commerciale assure son quotidien. « Cette crise sanitaire a touché la vie quotidienne des bijoutiers. Je ressens les douleurs. Je dois impérativement payer le loyer mensuel, nourrir mes enfants, et assurer tout pour ma famille. Pas d’activités de mariages traditionnels, un manque de clients, encaissement des dettes, et autres. Toutefois, j’ai une boutique qui assure toutes mes dépenses. Si je dépends de ce métier (bijouterie), je risquerai d’avoir des conséquences dans ma vie. Je pense que le gouvernement est censé à savoir la situation que traversent les artisans », a crié Ali Bacar.
Un syndicat des bijoutiers et un point de vente de l’or
Selon lui, la création d’un syndicat des bijoutiers et un point de vente de l’or pourront être une résolution face à une telle crise sanitaire. « L’arrivée de ce Coronavirus nous donne une bonne leçon aux années à venir. La création d’un syndicat des bijoutiers est une bonne solution. La chambre de commerce s’est basée sur les commerçants. Le métier de l’artisanat est bafoué. On le néglige. Tu te rends compte que les citoyens déposent de l’or à la Meck-Moroni ou Exim Bank. Tout cet or est vendu à l’extérieur. Nous n’avons pas des moyens financiers suffisants pour acheter de l’or à l’extérieur. Donc, je sollicite au gouvernement d’ouvrir un point de vente de l’or à Moroni pour faciliter les bijoutiers », a sollicité le bijoutier, Ali Bacar.
Quant à Ahmed Attoumane, bijoutier à Gobadju, le bijoutier doit prendre conscience qu’une telle situation de crise sanitaire peut arriver. La meilleure solution est de bien se préparer en avance. « Une situation pareille peut arriver, nous devons nous préparer dans le pire et le meilleur. Les je-viens sont les promoteurs du développement du pays. Ils viennent souvent au mois d’août-septembre pour les mariages traditionnels. Et maintenant ces activités sont à l’arrêt. Les bijoutiers veulent travailler sans se préparer. Nous vivons dans une situation difficile, nous devons être patients et résistants », a conclu Ahmed Attoumane.
Samedi dernier, des expositions ont eu lieu au centre national de l’artisanat des Comores sis à Bandamadji Itsandra. Des sacs en tissu, des colliers, du café, des vêtements et autres, sont fabriqués à travers des produits locaux par des comoriens. La foire made in Comores clôturé ce même jour, n’a qu’à promouvoir le secteur de l’artisanat et faciliter les artisans à mettre en avant leur savoir-faire.
L’artisanat. Un secteur clé pour l’économie et le tourisme. Arrivé au Cnac de Bandamadaji dans la matinée du samedi 15 août dernier, une ambiance bon enfant animait les lieux. Des stands partout. Chaque artisan exposait son produit. On trouvait des sacs en tissu, des colliers, du café, des vêtements et autres. Tous sont fabriqués et transformés à travers des produits locaux. Les visiteurs n’y manquaient pas. Mlindé Nasria de la création Nanou est ravie d’avoir participé à cette foire car, c’est une promotion de l’artisanat et une valorisation de nos produits locaux. Un secteur promoteur. Un secteur qui appelle à des touristes.
Une foire pour développer l’économie et valoriser les artisans
« Organiser un tel évènement dans notre pays permettra aux artisans comoriens d’avancer et d’accompagner le pays à la croissance économique et le développement du tourisme. Cette foire qui se clôture aujourd’hui (samedi dernier, ndlr) permet à la recherche du travail parce qu’il y a des gens qui n’ont pas de travail. Je crois que c’est une bonne initiative, une manière d’accroître l’économie du pays », confie Mlindé Nasria de la création Nanou avant d’estimer que l’organisation de la foire a un impact positif, notamment sur la création d’emploi.
Alors que des comoriens importent des produits étrangers et les vendent à prix exorbitant, Mlindé Nasra appelle à la valorisation des produits locaux que ceux de l’étranger. « Nous sommes capables de produire tous et valoriser nos produits. Alors, je pense que ce n’est pas bien de valoriser les produits étrangers et dévaloriser les nôtres. On n’a pas besoin d’importer des produits à l’étranger parce que nous aussi pouvons montrer notre savoir-faire. Au niveau du marché, nos produits locaux sont moins chers que les produits étrangers. Et je ne sais pas pourquoi le comorien s’intéresse de tout produit étranger », explique Mlindé Nasria.
La production du café
Nafouanti M’madi, une productrice du café a manifesté sa joie d’avoir exposé son produit dans un événement pareil. Un produit qui se consomme avec excès en Union des Comores. Des jeunes, des vieux en consomment. « Nous produisons du café. Un café local qui ne contient pas en grande partie des produits chimiques », affirme Nafouanti M’madi. Et elle d’avancer, « inutile de commander des produits à l’étranger. On est capables de tout. C’est d’ailleurs notre savoir-faire que nous valorisons ainsi que notre culture. « Qu’on en finisse avec l’importation et la valorisation des produits étrangers puisque les comoriens se battent pour promouvoir nos produits et attirer plus de touristes à découvrir les richesses de notre pays », recommande-t-elle.
Convaincue que le tourisme est un levier pour le développement du pays, Nafouanti M’madi appelle les autorités comoriennes à encourager les artisans comoriens. « Je pense que l’émergence prônée par le chef de l’Etat va de pair avec le développement du secteur artisanal. C’est un secteur qui amorce l’économie, le tourisme et la culture comorienne dans son ensemble. Vous pouvez voir que dans les différents stands, il y a ceux qui fabriquent des objets à la base des vêtements comoriens comme le saharé, subaya, entre autres », a souligné Nafouanti M’madi.
Le recyclage des produits locaux
En cette occasion également, « nous avons recyclé certains objets pour fabriquer d’autres. Mais ce qui nous manque aujourd’hui, ce sont les machines. Je peux dire que nous sommes aptes à créer, fabriquer au même titre que nos voisins de la Réunion, Madagascar… et de booster notre économie grâce à notre savoir-faire », rassure Nafouanti M’madi.
Une approche non controversée. Baraka Ali de Babou Salama art croit aussi à l’expertise des artisans comoriens. « Faire un déplacement pour l’étranger ou passer une commande à l’étranger des décorations de nos maisons n’est pas une bonne idée. Le comorien a un riche savoir de produire ces mêmes décorations sur place avec un prix abordable », confie Baraka Ali de Babou Salama art.
Selon elle, valoriser les produits locaux « est une fierté et un geste patriotique. » Babou Salama art fabrique des draps, nappes et autres. « Nous souhaitons à ce qu’un tel évènement soit organisé trois fois par an pour encourager les artisans comoriens. En tout cas pour moi, l’évènement a réussi », a-t-elle exprimé.
Après le lancement officiel du projet « facilité emploi » par le chef de l’Etat, suivi de la signature portant sur création d’une plateforme pour le dialogue public-privé à Anjouan, Idrisse Moussa, chargé des missions du secrétaire général du gouvernement est convaincu que cela n’est pas un rêve. Le chargé des missions affirme qu’il s’agit d’une réalité devant nos yeux.
Le pays est en chantier. La politique de création d’emplois est une réalité, selon Idrisse Moussa qui appelle les jeunes à s’y intéresser et à élaborer leurs projets afin de bénéficier les millions allouées au secteur de l’agriculture, pêche, tourisme et autres. « Maintenant le président de la République a lancé le projet facilité emploi. Ceux qui pensent que cela est un rêve, maintenant c’est une réalité. Je crois que les jeunes doivent se conscientiser et se préparer pour bénéficier les différents projets cités. Je confirme que le président Azali est un homme de paroles et d’actions », déclare-t-il.
Depuis son arrivée au pouvoir, certains emplois sont créés, selon le chargé des missions du secrétaire général du gouvernement. « Presque 13 agences sont déjà mises en place par le président de la République. Je prends comme exemple, l’Agence nationale pour la promotion des investissements, le laboratoire national pour les travaux publics, l’agence nationale pour le développement du numérique et tant d’autres qui n’existaient pas les années passées », a montré Idrisse Moussa. Le président de la République accorde une importance capitale à la jeunesse, selon lui.
Pour les audiences concernant les agressions sexuelles, la responsabilité est partagée, croit-il. « Je condamne fermement les agressions sexuelles. Mais je pense que la responsabilité est partagée. Les parents ont une responsabilité, j’espère que dans la loi qui sera adoptée par les parlementaires, les parents doivent aussi avoir des peines sévères de leurs négligences. Mais aussi je condamne de manière plus forte les auteurs », lance-t-il.
Le ministère de l’emploi et de la jeunesse dispose 3 à 4
projets pour les jeunes. Il s’agit entre autre le projet d’emploi, Mhono na
Hazi, Comores initiatives et un grand projet portant sur un centre de
formation, selon Soulé Mady M’dohoma, secrétaire général du ministère de
l’emploi. « Ce qui est remarquable, c’est le projet facilité emploi lancé
par le chef de l’Etat récemment », précise le secrétaire général.
« C’est un projet à double caractère. Il lutte d’une part de la
sous-alimentation et la création d’emploi d’autre part. Actuellement le projet
est en cours. Les associations porteuses de grand projet sont déjà
présélectionnées. Maintenant on va entamer la deuxième phase pour ceux qui ont
déjà présenté leurs projets parce qu’elles ont déjà eu les termes de
référence », explique-il. La politique « un jeune = un
emploi » n’est pas un rêve, selon Soulé Mady M’dohoma. « Le ministre
de l’emploi est en tournée dans les iles pour la sensibilisation »,
soutient-il.
Sensibiliser
les jeunes dans le domaine du civisme
« C’est un projet qui entre dans le
cadre des relations entre les Comores et la France. C’est un projet un peu
spécial parce qu’il y a une partie d’insertion, une autre partie formation et
une partie sur le civisme », annonce le secrétaire général. La première
phase est en cours d’expérimentation à Anjouan, dit-il. « Dans ce projet,
on va recruter 150 jeunes pour leur informer dans le cadre du civisme avant de
les former et leur insérer. Dans cette phase, nous investissons 1,5 millions
d’euros. Après cette phase on va évaluer puis généraliser sur l’ensemble du
territoire. Dans cette deuxième phase, il y a presque 10 millions d’euros dans
les mêmes conditions mais cette phase commence à 1 000 à 3 000 jeunes. Mais
cela ne s’arrête pas là, si le montant de 10 millions est épuisé une agence
sera créée pour assurer le suivi. Dans ce même projet, il y aura la création de
brèche pour d’autres partenaires. D’où la nécessité de la mise en place de
l’agence », a avancé Soulé Mady M’dohoma. « L’avis de non-objection
est lancé auprès de l’AFD, les travaux se passent très bien. Dans ce volet, il
y a un pas déjà avancé », rassure-t-il.
Le secrétaire général a cité aussi le projet Mhono na Hazi
de l’union européenne et Comores initiatives de l’Afd. « Au niveau du ministère,
nous avons un grand projet de grand centre de formation dans lequel 8 plateaux
techniques seront disponibles pour accompagner les jeunes dans leurs travaux
pratiques. Un projet financé par les Emirats Arabes Unis portant sur le solaire
dans la région de Oichili », confie le secrétaire général.
250
emplois à
créer d’ici la fin de l’année
Quant à la politique de l’émergence des Comores à l’horizon
2030, le premier administrateur du ministère de l’emploi affirme que
« l’objectif est déjà fixé mais aussi les moyens sont déjà mis en cours,
notamment la conférence de Paris. Nous sommes en chantier. C’est récemment que
le chef de l’Etat a lancé le plan intérimaire. Chacun de nous a l’obligation de
fixer la création de nombre d’emplois ».
Avant la fin de cette année, le ministère va créer 25O
emplois, selon le secrétaire général du ministère de l’emploi. « Le système
d’évaluer est contrôlé par mes supérieurs. C’est une obligation partout dans
les différents ministères », dit-il. Pour le secrétaire général, cela est
possible. « D’ailleurs dans le cadre de l’assurance de la maintenance au
stade de Maluzini, presque 50 personnes y travaillent. Je vous laisse imaginer.
Es-ce qu’il n’y aura pas au moins 300 emplois qui seront
créés facilement ? », s’interroge Mady M’dohoma.
Le président Azali a signé, hier mercredi, le décret portant création de la plateforme du dialogue public-privé. Des organisations patronales ont répondu présent. C’est accord est basé sur des échanges, de réflexions, de discussion et de concertation privilégiées pour les deux parties.
Cet accord a comme objectif le développement de la politique sociale, économique, commerciale et industrielle de l’Union des Comores. Un accord de relations basé sur un plan commun lié aux mêmes principes de bases. Le président de la République a manifesté sa joie quant à la création et la mise en place de cette plateforme. « Nous devons demander à Dieu pour que cette signature donne des meilleurs résultats. Le secteur public et le secteur privé auront les mêmes principes de bases, de relations communes et de même vision », a déclaré le chef de l’État Azali Assoumani.
Selon le décret présidentiel, notamment l’article 2, la plateforme est composée par le président de l’Union des Comores ou son représentant, le ministre des finances et celui de l’économie, le gouverneur de la Banque centrale des Comores, le commissaire général au plan et le directeur de l’Anpi pour le public. Et pour le privé, l’Union des Chambres de commerce et de l’industrie, les chambres de commerce, le Modec, nouvelle Opaco, Synaco, les associations pour le développement du tourisme, l’union des opérateurs économiques de Moheli, Efoicom, l’Apbef, Ankiba et le groupement des entreprises des Comores.
Le gouvernement a, hier, à Mremani Anjouan, lancé officiellement le projet intégré de développement des chaines de valeurs et de la compétitivité (Pidc). Un projet financé par la banque mondiale visant à réduire la pauvreté en soutenant la croissance économique du pays. Les habitants de cette région étaient présents pour manifester la joie face à ce projet de 4 ans. Reportage.
La joie animait Mremani, Hada, Wongoju, Tsembehu dans l’île d’Anjouan, hier mardi. C’est à l’occasion du lancement du projet intégré de développement des chaines de valeurs et de la compétitivité que les habitants ont manifesté la joie. Ils ont montré la rentabilité du projet lancé par le gouvernement. Un projet basé sur les secteurs de l’agriculture, du tourisme, du transport et autres. Selon les habitants de Mremani, Hada, Wongoju, Tsembehu, le taux du chômage sera réduit dans une période de quatre ans. « On est tellement heureux du lancement de ce projet basé sur l’agriculture. C’est un projet promoteur car le taux du chômage sera réduit durant ces quatre années à venir. À Nyumakelé, les difficultés routières seront amoindries. C’est un appui aux femmes agricultrices. Les jeunes auront un travail à faire. Un salut pour le président Azali Assoumani», a montré Fatima Ali Abdou, habitante de Wongoju.
5 600 emplois seront crées
De sa part, Mohamed Ali, habitant de Mremani, il affirme que « les anjouanais sont confiants de ce projet. » Le développement du pays commence par la main d’œuvre abondante. « Les responsables de ce projet nous ont expliqué que 5 600 emplois seront créés. 9 000 agriculteurs bénéficieront de service et d’actifs améliorés, 300 entreprises et coopératives seront créées dont 40% seront gérées par des femmes. L’Etat a prévu des millions pour ce projet. C’est un projet rentable chez les hommes, femmes et jeunes. Nous sommes optimistes », a déclaré Mohamed Ali.
Pour Abdourazak Abdallah, originaire de Hada et père de quatre enfants, le projet est basé sur l’agriculture et les habitants de Nyumakelé sont habitués à cultiver. C’est pourquoi, selon lui, le gouvernement a choisi de lancer ce projet à Mremani. « Les jeunes déplorent une forte croissance du taux du chômage. Les habitants de Nyumakelé sont des cultivateurs. Le projet est basé sur l’agriculture. On aura trop d’argent pour satisfaire nos besoins quotidiens. Ce projet est tant attendu par les habitants. Nous devrons sensibiliser la population pour montrer l’importance de ce projet. Dans ce sens, Nyumakelé sera couverte à des activités agricoles et le pays tout entier sera développé », a insisté Abdourazak Abdallah.
Nyumakele, une région agricole
C’est la même rengaine pour les habitants de Tsembehu. Damir Malidé vient de Tsembehu. Présent dans la cérémonie du lancement du Pidc, il est convaincu que tout ce qui concerne l’agriculture est rentable. Le jeune deviendra le patron de sa propre entreprise, dit-il. « Le projet est très rentable en ce sens que 80% des habitants de Nyumakelé sont des cultivateurs. On s’est déplacé de Tsembehu jusqu’à Mremani pour apprécier ce projet gouvernemental. Certains jeunes seront développés par la main d’œuvre abondante. Tout ce qui est agriculture et tourisme est bénéfique. Rien à perdre. Toutes les régions d’Anjouan étaient sensibilisées. Des petites et moyennes entreprises seront appuyées par ce projet. Les entreprises et les associations des agriculteurs bénéficieront ce projet. L’économie sera croissante et les jeunes seront actifs », croit Damir Malidé.
Arrivé à Anjouan lundi dernier, le président de la République en compagnie des membres du gouvernement a lancé hier mardi à Mremani Anjouan, le projet intégré de développement des chaines de valeurs et de la compétitivité (Pidc). Un projet pour la contribution des secteurs de l’agriculture et du tourisme. 25 millions de dollars, soit 11 milliards de francs comoriens pour la stratégie de croissance accélérée de développement durable (SCA2D).
Une manière de réduire la pauvreté en soutenant la croissance économique du pays. La banque mondiale soutient les Comores dans le développement socio-économique. 11 milliards de francs comoriens pour le projet de développement du secteur de l’agriculture, du tourisme et les secteurs associés. Les entreprises, les syndicats des agriculteurs, les associations, et autres bénéficieront le projet Pidc dans une période de quatre ans. « Le Pidc sert à développer les entreprises, les syndicats d’agriculteurs, associations de toutes les couches sociales. 11 milliards de francs comoriens pour quatre années. C’est un développement de chaînes de vleurs, un appui à l’office et direction du tourisme et autres services. Les agriculteurs seront formés sur la maniere de cultiver et vendre. La vanille et l’ylang-ylang seront contrôlés. 7 CRDE etaient choisis dans les trois iles. Nous créerons 2 centres de transformation de girofle et des endroits de conservation du lait. L’industrie de pro vendaire et abattoirs sera mise en place comme infrastructures de base. 51 pistes rurales seront réhabilitées. 150 jeunes seront formés et coachés », a promis Ali Mgomri, coordinateur du Pidc.
40% des fonds propres
Pour Bianrifi Tarmidhi, ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’environnement, « l’agriculture a aujourd’hui pris le devant pour le développement du pays. » Le choix de la region de Nyumakelé du CRDE de Mremani « est un pas géant pour le domaine de l’agriculture. » « Je remercie la banque mondiale pour ce soutien financier de 25 millions de dollards soit 11 milliards de nos francs. 40% sont des fonds propres. Les opérateurs économiques seront aussi beneficiaires. La majorité des habitants de cette région sont des agriculteurs. L’émergence est le développement économique, éducatif, agricole, et autres », a souligné le ministre de l’agriculture.
« Nous devons avoir une autosuffisance alimentaire »
De sa part, le chef de l’Etat, Azali Assoumani a fait savoir que le Pidc est un appui du secteur de l’agriculture, du tourisme, un pas pour l’émergence des Comores à l’horizon 2030. « Nous devons avancer notre stratégie de développement durable à l’horizon 2030. Avec le Pidc, les Comores avanceront dans le plan socio-économique. Ce projet est un symbole exemplaire. Chacun doit ouvrir son compte bancaire après le démarrage de ce projet. Nous devons redresser nos erreurs. Ce Pidc a une durée déterminée. À la fin de ce projet, les comoriens doivent être capables de vivre au quotidien. La question sera basée sur l’importation des produits ou création de nos propres ressources de valeurs. Nous devons avoir une autosuffisance alimentaire. L’ylang-ylang et la vanille doivent etre transformés à des produits de valeurs. C’est une valeur ajoutée. Nous devons lutter contre le chômage par l’obtention d’une autonomie interne. Dieu vous a béni (habitants de Nyumakelé) par cette maitrise et cette potentialité de culture », a expliqué le président de la République.
Azali encourage les coopératives agricoles
Dans son allocution, le premier magistrat du pays a insisté que « l’aide à l’entreprenariat est une priorité du gouvernement. Une société ne se constitue pas à une seule personne qui a comme métier de cultiver. Il faut une collectivité de personnes dynamiques capables de développer les choses. »
Force est de constater qu’en moins d’un mois, le gouvernement lance le projet « facilité emploi », le projet de développement intérimaire 2020-2024 et le projet intégré de développement des chaines de valeurs et de la compétitivité. Une manière selon le gouvernement de créer d’emplois et d’accroître l’économie du pays. Des documents sont élaborés, des fonds sont mobilisés au service du pays.
Tous ces projets lancés misent sur l’agriculture. Un secteur prometteur et économique. A Anjouan, plusieurs villages et régions sont des terres agricoles. On peut citer Pomoni, Nyumakele.
Les comoriens commencent à conserver la valeur patrimoniale. Un évènement organisé par Myah Event à Retaj sous le thème « la réussite au féminin ». 35 associations dont 35 stands pour découvrir les produits locaux et propulser le « Made in Comores ».
35 associations étaient présentes dans un évènement organisé par Myah Event, samedi dernier. Les secteurs socio-économiques ont présenté leurs stands des produits fabriqués aux Comores. « Je représente une association des sages-femmes. La femme doit être en bonne santé pour créer ses propres activités. Nous sommes basées sur la planification, le suivi de la grossesse et la sensibilisation sur la vaccination et de la prévention de la maladie notamment les 6 grandes maladies : le tétanos, la tuberculose, la coqueluche, la diphtérie, la poliomyélite et l’hépatite A et B. Nous encourageons les femmes démunies en état de grossesse comme signe de solidarité », a expliqué Ramlata Hassani Ahamada.
Quant à Moufida Mohamed Abdoulhalik, cofondatrice de Coco Moon Beauty, les produits locaux ont une grande valeur exponentielle. Pour elle, les produits cosmétiques à base de noix de coco prennent une importance capitale à l’intérieur et extérieur du pays. « Les femmes doivent avoir l’opportunité de valoriser leurs propres produits locaux. Nous sommes basées sur les produits cosmétiques extraits à partir de noix de coco. C’est une richesse de la communauté comorienne et attire l’attention aux étrangers. On casse les cocos, on les râpe et fait une extraction de la noix de coco pour fabriquer des produits cosmétiques locaux. Ces produits sont vendus à l’extérieur notamment en France. On peut fabriquer des tissus à partir des noix de cocos. Les comoriens pensent que l’ylang-ylang et la vanille sont seulement les deux produits de valeur », a montré Moufida Mohamed Abdoulhalik.
Pour Soulé Zaharia, une couturière, « coudre des pantalons, des jupes et des chemises c’est accorder une valeur à la couture comorienne».
Samedi et dimanche derniers, un salon de présentation des produits fabriqués aux Comores a été organisé à l’hôtel le Retaj, en présence des hautes autorités de l’Etat. Une initiative en vue d’encourager les femmes entrepreneuses et propulser la consommation des produits locaux. C’est un évènement organisé par Myah Event sous le thème « la réussite au féminin ». 35 associations ont présenté leurs stands des produits Made In Comores.
La réussite au féminin est un évènement organisé par Myah Event pour encourager les femmes à préserver les produits locaux. Le ministre de l’économie, Houmed Msaidié comme Maissara Ahamada, commissaire au genre, ont montré sa satisfaction quant à l’engagement de la femme comorienne dans le domaine de l’entreprenariat. « Les femmes doivent montrer leurs talents à fabriquer des produits de locaux. Plusieurs secteurs ont présenté leurs stands pour montrer l’intégration de la femme comorienne dan l’entreprenariat », a fait savoir Maissara Ahamada, commissaire au genre.
De sa part, Hachimia Saïd Hassane, organisatrice de cet évènement, les femmes comoriennes doivent démontrer leurs savoirs et leurs talents de fabriquer des produits à base comorienne. « Je me suis lancée dans l’entreprenariat pour promouvoir la valeur de la femme comorienne. Des femmes entrepreneuses ont compris que le changement du pays s’aligne à la fabrication des produits quel que soit du domaine de l’artisanat, du cosmétique, et autres. C’est la femme qui porte la responsabilité du foyer. Elle a une grande importance. C’est une manière d’aider les femmes à s’épanouir, une manière de développer leurs connaissances intellectuelles. La femme comorienne doit s’interroger sur ‘’mi nde narenda’’ (pourquoi pas moi), moi aussi, je peux faire quelque chose de positif. J’ai invité 35 associations qui ont présenté plusieurs stands du domaine de la couture, de la santé de la femme, du cosmétique, et autres », a expliqué Hachimia Saïd Hassane, organisatrice de l’évènement, en ajoutant que « toute seule, on peut rien faire. Nous devons développer notre réseau pour conserver le patrimoine comorien ».