ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

La banque centrale des Comores a mis en place une politique monétaire pour éviter des problèmes de trésorerie dans le système bancaire dû à la baisse des activités économiques. Une baisse de taux de réserves obligatoires de 15 à 10% en fin mars. La banque centrale revient sur la situation des banques sous administration provisoire, notamment la Bdc et la Bfc.

Quelles mesures de politiques monétaires prises par la Bcc ? L’apparition de la pandémie a donné le reflexe à la banque centrale de mettre en place une politique monétaire. Une baisse du taux de réserves obligatoires de 15 à 10% en fin mars 2020 devant faciliter aux institutions financières à accorder des prêts aux clients. L’objectif de cette politique monétaire est d’éviter des problèmes de trésorerie dans le système bancaire dû à la baisse des activités économiques. Une baisse de facto du niveau de réserves obligatoires de l’ordre de 5,7 milliards kmf enregistrée, lequel niveau s’est établi à 11,3 milliards de francs comoriens et est resté quasi-stable jusqu’à fin juin 2020.

Selon la banque centrale, près de 2 milliards injectés dans le circuit économique. « Vous avez constaté que les institutions financières facilitent la clientèle dans leurs prêts. Et ce sont les réserves obligatoires qui servent aux banques pour les crédits », a souligné Dr Younoussa Imani. « Il y a lieu de souligner que les banques ont accordé un rééchelonnement à l’ensemble de leur clientèle touché par la covid-19 sans intérêts ni agios sur les prêts éligibles jusqu’en décembre, ce qui représente un manque à gagner pour les banques durant cette période », laisse-t-il entendre.

Les crédits à l’économie ont baissé de 3,7% passant de 80,1 milliards kmf à fin août 2019 à 77,1 milliards kmf à fin août 2020. Pour les dépôts, ils ont augmenté de +12% pour s’établir à 115,4 milliards kmf à fin août 2020 contre 103,2 milliards kmf à fin août 2019.

La Bdc et la Bfc sous administration provisoire

Les deux banques à savoir la Bdc et la Bfc sont mises sous administration provisoire par la banque centrale des Comores pour une période de six mois à compter du 01 juin dernier. Cette décision est prise conformément à la réglementation bancaire en vigueur, notamment les articles 60 à 71 de la loi bancaire 13-003/AU. Elle (la décision) suspend les pouvoirs des conseils d’administrations et des organes exécutifs de ces deux établissements. « La Bdc et la Bfc sont en discussion avec les actionnaires pour une restructuration et recapitalisation. L’objectif est de faire entrer dans le capital de ces banques des partenaires bancaires professionnels, capables de gérer ces deux banques pour relancer les activités de crédit à l’économie », a montré le gouverneur de la banque centrale.

Pour rappel, les administrateurs choisis, ont pour mission de présenter des plans de restructuration qui doivent avoir pour objectif, la reconstitution des fonds propres de chacun des établissements concernés pour observer, à la fois, le respect permanent du capital social minimum et l’ensemble des normes prudentielles assises sur lesdits fonds propres conformément à la réglementation bancaire.

La situation de la Bic et la Snpsf

Au niveau de la Bic, la BNP PARISBAS a vendu ses actions à un nouvel actionnaire bancaire. C’est la banque Atlantique qui, bientôt, commencera ses activités bancaires. « C’est une grande banque qui se trouve dans l’Afrique de l’Ouest. Cette banque veillera à des prêts pour le développement du pays », a laissé croire le gouverneur de la banque centrale.

Pour la Snpsf, Dr Younoussa Imani a annoncé qu’un décret présidentiel a scindé en deux entités la Snpsf : banque postale et une poste. « Vous n’êtes pas sans savoir qu’à chaque fois qu’on se présente à la Snpsf pour un prêt, cette société ne cesse de dire qu’il manque d’argents et on nous accuse. Le problème en est que, il n’y a pas d’argents de crédits mais d’ici la fin de l’année, tout va changer dans la banque postale. Les fonctionnaires bénéficieront désormais leurs prêts », a mentionné le gouverneur de la Bcc.

KDBA

Le gouvernement comorien multiplie les sensibilisations sur les projets de création d’emplois des jeunes. L’objectif fixé par le président de la République, un jeune, un emploi. Le vendredi dernier, une réunion de sensibilisation sur l’entreprenariat des jeunes a eu lieu à Moindzaza Mboini. L’ambition du gouvernement est de soutenir les jeunes à créer leurs propres entreprises.

L’emploi des jeunes, figure parmi les priorités du gouvernement. Les jeunes pourront bénéficier le financement des projets « facilité emploi et Pidc ». « Le gouvernement a pris l’initiative de mettre en action ce que l’on a entendu dans les campagnes électorales. Plus de 15 milliards de nos francs pour financer les porteurs des projets dans tous les secteurs, notamment l’élevage, le tourisme, l’agriculture et la pêche. C’est une manière de soutenir les jeunes à la création d’emplois. Ceux qui disent que l’émergence est une utopie, ont tort, il est temps de porter un projet bénéfique », a montré député Maoulida M’madi Issihaka. Et lui d’ajouter « il est temps de réagir. Celui qui est ambitieux au domaine de l’élevage, le projet Pidc lui servira en toute circonstance. Donc les jeunes doivent s’adresser à la maison d’emploi, de l’Anpi, à la chambre de commerce, à la Meck, et autres, afin de développer l’économie du pays ».

Témoignage d’une femme dans l’agriculture 

Pour Mariama Soilihi, partisane du parti Crc et agricultrice a parlé de sa propre vie sur le domaine de l’agriculture. Selon elle, l’agriculture est le socle du développement d’un pays. Et en apportant un projet rentable en agriculture, le gouvernement sera présent pour le soutien. « J’ai passée mes études en agriculture. J’ai tant d’expériences dans le domaine. J’ai eu des appuis financiers en provenance des micro-finances, notamment la Meck et projet Ami. Le ministère de l’agriculture m’a aussi soutenu. J’occupe mes affaires familiales grâce à l’agriculture. Louange à Dieu pour ses bienfaits. C’est la première fois que le gouvernement prend une telle initiative d’aider les jeunes dans l’entreprenariat », a-t-elle rassuré. « Dans la région de  Bambao, poursuit-elle, nous avons des arbres fruitiers tels que des bananiers, des litchis, des orangers cerisiers, et autres qui servent à cultiver. Je suis disposée à accompagner et coordonner avec les jeunes  porteurs des projets ».

L’élevage

L’éleveur des bœufs, Youssouf Saïd Mzé encourage les jeunes à élever des animaux, notamment des bœufs,  des poules et cabris, comme métier rentable et bénéfique. Pour lui, l’éleveur des animaux doit sacrifier tout son temps dans le métier pour réussir sa vie « Un éleveur d’animaux n’a pas du temps à perdre. Il doit sacrifier tout pour satisfaire les besoins alimentaires des animaux. Ce n’est pas une talonnade. Ma femme me réprimande toujours que j’aime trop les bœufs que son cœur. Pour cela, je sollicite les jeunes à s’adresser aux autorités concernées (les membres du gouvernement). J’encourage fortement les femmes de Bambao qu’élèvent des bœufs», a conseillé Youssouf Saïd Mzé, avant d’adresser un message fort aux jeunes comoriens qui se plaignent du chômage dans le pays. « Les jeunes garçons ne doivent pas s’assoir dans les places publiques pour crier chômage, chômage. C’est le moment de créer vos propres entreprises. Les femmes doivent sortir de leurs maisons pour trouver des travaux à faire », a-t-il avancé.

11 containers de Melody importés par an

Selon Youssouf Saïd Mzé, l’importation du lait dans le pays fragilise l’économie. « Combien de containers de lait de Melody importés par an ? 11 containers par an. Ce sont des dépenses qui impactent l’économie du pays. Le prix de lait doit être baissé si nous possédons beaucoup de bœufs », critique-t-il.

Abdoulandhum Ahamada

 

 

Economie et finances : Vers un monde monétique

Economie et finances : Vers un monde monétique

Les réformes financières en cours de la banque centrale des Comores devront opérer de profondes mutations en ce sens qu’elles visent, en priorité, restaurer la confiance entre le secteur bancaire et les clients. Sur ce, la banque centrale des Comores a, vendredi dernier, annoncé devant la presse, la modernisation du système de paiement. Un défi majeur et une approche à construire pour aboutir à l’accès au système financier à tous les comoriens.

Moins de cash et plus de monnaie électronique. La modernisation du système bancaire, un défi majeur qui consiste à améliorer et recadrer une relation dans l’intérêt de la banque, du citoyen et de l’économie. Le recours massif du marché informel ne peut que confirmer cette tendance, qui, par conséquent, ce besoin de moderniser le système de paiement en Union des Comores. Une refonte devenue nécessaire face aux exigences nouvelles en matière de transaction vers les nouveaux modes de paiements qui, en dépit des avancées constatées, demeurent bien le règlement par cash continuant à prédominer dans les opérations financières et commerciales. Le pays se dirige vers un monde monétique.

Il s’agit, par conséquent, d’optimiser le recours aux moyens de paiement modernes en facilitant l’accès à des instruments qui garantissent une sécurisation des transactions financières, en plus du fait qu’elles contribuent à l’inclusion financière. Promouvoir la monnaie électronique consiste également à convaincre le citoyen de changer d’attitude et à s’intégrer dans ce changement.

Des moyens de paiements modernes

La modernisation du système de paiement réduit selon le gouverneur de la banque centrale des Comores, les risques liés à la détention de liquide : perte, vols, faux billets, et la rapidité des transactions et disponibilités 24/24. « La modernisation du système de paiement est un projet phare de la banque centrale dans la mesure où c’est un projet qui va révolutionner le système de paiement aux Comores. Le système de paiement aux Comores est dominé par le cash et ce système de paiement moderne est un projet qui va durer trois ans. Il va tout d’abord faire à ce que les virements, les chèques, les transferts soient traités automatiquement. C’est ce qu’on appelle la télé compensation. Toute personne qui disposera un chèque, au lieu d’attendre le troisième jour, aura son argent le même jour. Ce sont des traitements à temps réel », a expliqué le gouverneur de la banque centrale des Comores, Dr Younoussa Imani.

Les traitements des opérations bancaires en temps réel débuteront l’année prochaine selon le gouverneur de la Bcc. Et le gouverneur de la Bcc d’avancer, « il y aura le paiement par carte bancaire. Certes les cartes bancaires existent aux Comores, mais on ne peut pas utiliser une carte bancaire de la Bfc à Exim Bank ou à la Bic. Nous ferons en sorte à ce que les cartes soient utilisables dans toutes les banques. Il y aura une seule carte pour toutes les institutions bancaires aux Comores. Il y aura aussi ce qu’on appelle la monnaie électronique. » Pour le gouverneur de la banque centrale, « le grand défi de ce projet est l’automatisation générale. »

L’inclusion financière

Alors que le pays tend vers l’émergence, Dr Younoussa Imani mise sur la modernisation du système de paiement et que tout comorien ait accès au système financier. L’inclusion financière s’invite afin d’accroître l’accès et l’utilisation des services financiers par les adultes, avec une considération particulière pour les femmes et les agriculteurs individuels et les personnes vivant dans les zones rurales, plus ou moins enclavées. La banque centrale estime que l’inclusion financière aboutira grâce à des investissements et à un soutien pour améliorer les systèmes de paiement, notamment en développant l’éducation financière et en accentuant la communication financière surtout en milieu rural. « Nous allons sensibiliser et expliquer les citoyens les avantages d’ouvrir un compte bancaire. Les comoriens doivent avoir accès au système financier pour accéder à la monnaie électronique », annonce le gouverneur de la banque centrale des Comores.

A noter que 20% des comoriens ont accès au système financier. Il s’agit d’œuvrer pour la consolidation du processus d’accès au système financier qui demeure encore faible, et d’instaurer un climat de confiance qui stimulerait un changement de mentalités d’autant plus que c’est le manque de confiance qui explique la résistance des citoyens aux modes de paiement modernes dont le rôle dans le développement de l’inclusion financière est établi.

KDBA

Le tourisme fait partie des projets phares du gouvernement comorien. Un levier de la croissance économique, selon le président de la République. Samedi dernier, lors de la fermeture de la journée du tourisme, Azali Assoumani a rappelé que « le secteur du tourisme aux Comores est encore embryonnaire et les infrastructures sont quasiment inexistantes. »

Le chef de l’Etat est ambitieux de faire le secteur touristique, un des priorités pour l’émergence des Comores. Ayant été parmi les projets prioritaires dans la conférence de Paris laquelle ressortie le plan Comores émergentes, Azali Assoumani a indiqué que « le tourisme est le levier de la croissance économique. » Mais, dit-il, il est un secteur embryonnaire dont les infrastructures sont inexistantes aux Comores. « Le gouvernement a jugé utile d’inclure parmi les projets phares de la Cpad organisée, il y a quelques mois, à Paris, un programme ambitieux du développement touristique pour faire de notre pays un nouveau pôle touristique de l’océan indien et de l’Afrique, pourquoi pas », a déclaré le président de la République. « Nous comptons à nos partenaires internationaux de nous accompagner sur ce secteur. Nous avons d’ores est déjà reçu des offres émanant d’investisseurs étrangers, notamment une société de notre pays frère qui est l’Egypte disposant à construire dans notre pays, un hôtel », a annoncé le chef de l’Etat.

Le tourisme, un vecteur pour  la relance économique

L’apparition de la Covid-19 a fragilisé le secteur touristique dont les Comores ne sont pas épargnées. « Le tourisme fait partie des secteurs les plus affectés, caractérisé par la fermeture des frontières  et les mesures de confinement qui ont entrainé de retour la fermeture des sites et infrastructures touristiques », a souligné le chef de l’Etat Azali Assoumani. Selon lui, la promotion du tourisme apportera une contribution significative à l’action que même le gouvernement, actuellement, peut lutter contre la précarité et relancer le secteur de l’emploi pour les jeunes. « Le gouvernement a pris l’engagement de promouvoir le secteur du tourisme de notre pays et reconquit les causes et potentialités énormes susceptibles de favoriser ses déterminations », a annoncé le président de la République. « Je suis convaincu qu’une fois le secteur est développé, notre pays sera convoité par des millionnaires en quête ou à la recherche d’un havre de paix et de tranquillité », a-t-il rassuré. Associant l’économie et le développement en général, Azali Assoumani a montré également qu’en développant une telle activité, le pays réussira à diversifier et à donner à nouveau un souffle à l’économie nationale, tout en générant d’emplois pour les plus démunis et pour notre jeunesse en particulier.

Quant au ministre du tourisme, Houmedi Msaidié, celui-ci a fait référence au thème choisi notamment « le tourisme rural » pour cette année, concernant la journée internationale du tourisme. « C’est une occasion exceptionnelle de faire mieux connaitre la contribution du tourisme dans le développement durable à travers l’agenda 2063 des Nations Unies », a rappelé le ministre du tourisme.

Le tourisme, un générateur d’emplois et de revenus pour notre population

Houmedi Msaidié est optimiste et rassure que le tourisme est moteur d’une croissance forte et inclusive, générateur d’emplois et de revenus pour notre population, notamment sa frange les plus jeunes. « Un tourisme durable qui s’appuie sur la valorisation de nos richesses naturelles, culturelles et sociale. Ce qui signifie, en effet, plus d’opportunités pour nos jeunes et nos communautés locales, d’inclusion et d’autonomisation des femmes et des jeunes, d’utilisation rationnelle des ressources naturelles afin d’atteindre entre autres, les objectifs de développement durable », a indiqué le ministre du tourisme.

Les Comores comme les autres pays sont impactées par la crise sanitaire. Cette crise a fait chuté l’économie des pays et a engendré une décroissance sur les activités touristiques, marquées par la fermeture des sites et le stand-by des activités y afférentes. Houmedi Msaidié mise sur la promotion de la découverte des sites naturels, du patrimoine culturel, des arts et traditions populaires du pays.

Kamal Saïd Abdou

Dans un entretien à Al-fajr, Mohamed Nourdine Saïd, coordinateur nationale du projet GCP /RAP/250/JPN explique les nouvelles perspectives pour la sécurité maritime : l’écosystème et l’interdiction de la pêche illégale. Une enveloppe de 4.400.000 de dollars est octroyée par le Japon pour la réalisation de ce projet régional. Appuyé par la Fao, le projet a une durée de trois ans.

Lors de la cérémonie officielle du le lancement des opérations, vous avez évoqué des nouvelles perspectives devant garantir la sécurité maritime, lesquelles?

D’abord, je ne parle pas au nom de la direction générale des ressources halieutiques ni du ministre en charge de la pêche. Tout ce que j’ai à dire ici, concerne le projet CGP/RAF/250/JPN : améliorer les moyens d’existences, la sécurité alimentaire et la sécurité maritime en renforçant les résiliences des communautés des pêcheurs qui dépendent de l’activité  de pêche dans les récifs coralliens. Il s’agit d’un programme financé par le Japon et appuyé par la FAO pour une durée de trois ans. Ce projet phare prévoit l’achat d’un manteau de pêche motorisé qui restera en permanence, de patrouiller  les eaux, en vue de surveiller les activités maritimes de nos pêcheurs, au cas où l’un des deux aurait perdre sa ligne ou en état de détresse pour des raisons climatiques instables. Tous les pêcheurs dont leurs embarcations figurent dans nos bases de données, auront des baliseurs. Ces derniers seront équipés à des équipements de signalisation tels que le GPS et entre autres. Ce qui permettra aux inspecteurs de pêche de suivre en temps réel la direction des petites embarcations. Pour  vous dire encore,  nous avons déjà mis en œuvre des formations au profit des pêcheurs pour qu’ils pussent mieux s’adapter aux nouvelles structures et à la technologie qui les serviront.

Pour quels moyens pensez-vous mettre fin la pêche illégale et la  protection de l’écosystème ?

Nous nous s’appuierons aux textes juridiques qui régissent la direction de la pêche. Dans les prochains jours, nous allons s’y mettre dans un processus de révision de ces textes avant de les harmoniser et divulguer. Des caravanes de sensibilisation sont déjà programmés envers les communautés des pêcheurs pour qu’ils prennent actes des nouvelles mesures, aux lois qui interdisent la pêche illicite, non autorisée et non réglementaire. Les missions de surveillance qui seront  rendues possibles grâce à l’achat de bateau vont renforcer dans ce cadre de la INN. Cela aura comme avantage de protéger les écosystèmes surtout les plus fragiles.  

Et la promotion d’une bonne pratique de pêche. De quoi s’agit-il exactement ?

Nous allons en préambule mener  des études pour  l’état de santé des récifs au niveau des sites qui seront retenus. En suite, on mettra en place un  plan de gestion locale dont l’objectif est de restaurer  les écosystèmes dans l’espoir de promouvoir la production halieutique. Tous les pêcheurs intervenants dans les sites seront  retenus dans les trois îles. Enfin, nous comptons sans tarder  mettre en place des dispositifs nécessaires de concentration des poissons (DCP) dans nos sites. Le rôle que jouent ces DCP, attireront quotidiennement et  naturellement les poissons, ce qui faciliterait les pêcheurs à produire plus de quantité de poissons chaque jour.

Quel est donc le montant exact de ce projet ?

Comme je l’ai dit avant, il s’agit d’un projet régional qui fait l’une des préoccupations de la République japonaise au service des pays  de l’océan indien  notamment,  les Comores, le Madagascar, l’ile de Maurice, les Seychelles et le Kenya. Le capital de ce projet remonte à hauteur de 4. 400.000 de dollars. Toutefois, nous vous rassurons que le budget n’est pas encore partagé. En tout cas, vous serez bien informés une fois que cela se fera.

Et la gestion des crises communautaires côtières

La gestion des crises communautaires côtières est un défi lequel notre pays fait face. Mais je crois qu’on est tous conscient  que les conflits n’ont jamais apporté des fruits pour nos sociétés. À cet égard, nous comptons mener une lutte étroite avec l’armée nationale, notre garde-côte avec les maires et les préfets afin de trouver des solutions palliatives en vue d’éviter des escalades entre des communautés. 

Propos recueillis par

Nassuf. M. Abdou

 

Le gouvernement comorien a placé le tourisme comme l’un des projets phares et prioritaires pour l’émergence. Hier, le gouvernement central et l’exécutif de Ngazidja ont lancé officiellement la semaine du tourisme local à l’hôtel Golden Tulip. Une occasion de découvrir la culture comorienne et de promouvoir le tourisme aux Comores.

Pilier de l’émergence, le tourisme est placé parmi les projets phares du régime en place. « Le président de la République a eu raison de faire le tourisme un des projets phares pour l’émergence des Comores à l’horizon 2030. Je suis témoin de tous ceux qui sont là aujourd’hui », exprime le ministre de l’économie et des investissements, Houmedi Msaidié. Les jeunes sont impliqués et se sont appropriés à cette journée pour manifester leur engouement, selon Houmedi Msaidié. « Malgré la crise du coronavirus qui prévaut le pays mais les projets viendront, ça, je vous rassure. Le président de la République mettra en œuvre prochainement, ces projets », promet le ministre de l’économie.

Quant à la gouverneure de Ngazidja, celle-ci a fait rappel à la conférence de partenaires de décembre dernier, à Paris. Le tourisme est placé au centre des préoccupations du gouvernement. « Les visions et programmes ont fait l’objet d’une conférence, le 2 et 3 décembre dernier, à Paris. Mais, le développement durable n’a pas été épargné par la crise de la Covid-19 qui impacte le tourisme aux Comores enregistrant une décroissance », affirme la gouverneure de l’ile de Ngazidja, Mhoudine Sitti Farouata.

Parmi les recommandations, avance la gouverneure, les acteurs ont réfléchi sur une autre alternative, notamment promouvoir le développement local pour mieux appréhender la période pré-Covid. « Je souhaite que cette journée dédiée au tourisme local pour le peuple comorien soit une réussite pour nous tous », a lancé la gouverneure de Ngazidja. Et Ahamada Saïd, vendeur des arts comoriens estime que c’est une bonne initiative de mettre en valeur les arts comoriens. « Cette journée, pour nous, est importante car elle permet de développer notre tourisme et valoriser notre savoir-faire », exprime-t-il.

Kamal Saïd Abdou

 

Le commissariat général au plan a lancé officiellement, hier mardi, à Moroni, la semaine mondiale d’action pour les objectifs de développement durable (ODD). En présence des représentants du système des Nations Unies aux Comores, Goulam Fouady invite tous les comoriens à apporter chacun sa pierre à l’édifice pour  que le pays puisse être au rendez-vous de l’émergence à l’horizon 2030.

« L’émergence par les ODD à l’horizon 2030 », tel est le thème de cette année pour la célébration de la journée mondiale d’action pour les ODD. Le gouvernement comorien passe à l’action pour l’émergence des Comores d’ici 2030. Le pays s’est engagé dans le processus de l’agenda 2030 pour le développement durable qui est le référentiel de développement mondial pour les 15 prochaines années, en continuité et en remplacement des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). L’Union des Comores s’est prêtée aussi à l’exercice en réalisant avec l’appui du Pnud, la priorisation nationale des ODD et de leurs cibles, ainsi que leur alignement avec les documents de planification nationale.

« L’agenda 2030 est un grand défi commun »

Les Comores ont lancé officiellement la semaine mondiale d’action pour les objectifs de développement durable. « L’agenda 2030 est un grand défi commun, alors que la machine est lancée pour la semaine d’action, on est tous  invités chacun à contribuer sa pierre en espérant  d’être au rendez-vous à l’horizon 2030 », a déclaré Goulam Fouady.

 Le commissaire général au plan montre que, «  pour avoir des solutions concrètes face aux défis auxquels les Comores font face, il nous faut un maximum d’engagement, d’implication, en vue d’attendre les résultats escomptés à la vision du président Azali Assoumani ». Il appelle donc les jeunes  à gagner  confiance de leurs convictions pour  l’audace d’entreprendre car  « qui ose, gagne. »

Une semaine de manifestation nationale

La semaine mondiale d’action pour les ODD se tient du 21 au 25 septembre 2020, une date clé, dit-on, pour mobiliser et sensibiliser tous les acteurs aux objectifs de développement durable. Le commissariat général au plan et le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale en collaboration avec le système des Nations Unies, l’Oia group, organisent une semaine de manifestation nationale à l’occasion de la journée mondiale des ODD en vue de sensibiliser, mobiliser et impulser les acteurs de développement dans la voie d’atteindre les ODD d’ici 2030. Des conférences dans des villes et villages à Ngazidja se déroulent. « C’est événement sera une étape importante pour accroître la visibilité et l’impact des initiatives nationales ainsi que celles des partenaires, en mettant l’accent sur les actions et solutions locales et innovantes qui peuvent conduire à un changement transformateur vers l’atteinte des ODD », dit-il.

Un rôle capital pour l’Onu

Quant au représentant du système des Nations Unies aux Comores, Marcelle Ouattara, « l’ONU a un rôle précis à jouer  auprès des pays membres. Nous sommes ici pour appuyer les idées, sur la base d’un plan d’action du gouvernement comorien qui vise l’intérêt commun pour l’émergence 2030 », affirme-t-il.

A noter qu’en 2020, l’Union des Comores s’est engagé à mener son premier examen volontaire (Env) et a soumis son rapport national volontaire (Rnv) à tous ses pays pairs membres des Ntions Unies et aux autres organisations et institutions internationales dans le cadre du forum politique de haut niveau sur le développement durable (Fphn). Selon le document remis à la presse, « cet exercice a permis de renforcer la sensibilisation et l’appropriation des ODD au sein des parties prenantes nationales et locales, d’apprécier l’état de mise en œuvre des ODD et les mécanismes déployés à cet effet, de tirer les leçons et de ressortir les défis à relever pour la prochaine décennie, considérée par la communauté internationale comme étant la décennie de mise en œuvre des ODD. »

Nassuf. M. Abdou

 

Le gouvernement multiplie les réunions de sensibilisation sur les projets de création d’emplois. À Bahani Itsanadra, les jeunes ont été encouragés à créer leurs propres entreprises en vue de réduire le taux de chômage et lutter contre la pauvreté. Un jeune, un emploi est la priorité du gouvernement.

Une réunion de sensibilisation sur les projets de création d’emplois a eu lieu, hier, à Bahani Itsanadra. Une initiative gouvernementale en vue d’encourager les jeunes à penser à l’agriculture, à l’élevage, au tourisme, et autres. L’idée est de réduire le taux de pauvreté et du chômage chez les jeunes. « Plusieurs réunions dans les différentes régions pour sensibiliser les jeunes à porter leurs projets liés à l’agriculture, à l’élevage, au tourisme, et autres. Le gouvernement a deux visions : la lutte contre le chômage chez les jeunes et l’encouragement des jeunes à créer leurs propres entreprises. L’émergence est un développement, un pas en avant. Le moteur de l’émergence est les jeunes. On enregistre 49% des jeunes de moins de 20 ans au chômage et 22% vivent dans la pauvreté totale », a déclaré le président de l’UCCIA, Ahmed Ali Bazi.

Dans son discours, le président de l’Uccia rappelle que les Comores importent toujours des produits alimentaires à l’extérieur. Selon lui, les Comores disposent la capacité de produire suffisamment durant toute l’année. « On dépense 9 milliards pour acheter des poulets par an, 26 milliards pour l’achat du riz. L’agriculture occupe 99% de l’économie du pays sur la vanille, l’ylang-ylang et le girofle. Et 50% consacre à l’alimentation. C’est une grande richesse du pays », a développé Ahmed Ali Bazi.

Pour le responsable du CRDE de Diboini, Amerdine Nourdine plusieurs jeunes ne s’intéressent pas à l’agriculture. Pourtant, selon lui, ce domaine est très rentable. « La majorité des jeunes négligent le domaine de l’agriculture. Or, ce domaine est très bénéfique. Avec 1ha et demi de terre cultivée,  un jeune a gagné 6.500 000 fc par an. Un autre jeune s’est basé à l’agriculture pendant deux ans. Il a désormais sept employés. Et un autre jeune a planté 600 bananiers et chaque banane coûte au maximum 10 000 fc. C’est un appui technique », a conseillé Amerdine Nourdine aux jeunes. Et lui d’ajouter « avant l’arrivée de ces fonds du gouvernement, le cultivateur se demandait, comment cultiver ? Quels sont les bénéfices ? On envisage des chaines de valeurs pour transformer et vendre les produits locaux ». De la vision que Fatima Assoumani, une jeune entrepreneure, l’homme ne peut pas vivre sans l’agriculture. « On ne peut pas exister sans tenir compte de l’agriculture. À Itsanadra, on cultive en abondance. Mais nous avons un manque des routes et de l’eau. Celui qui cherche à manger vient à Bahani. Nous voulons donc avoir de l’eau, de route. Si on formule la demande du projet, les autorités ne devront pas viser à l’écriture de la langue française mais plutôt à la rentabilité du projet », a-t-elle réclamé.

Avec l’entrepreneur Omar Mouhsine, l’emploi des jeunes est une thématique qui est déjà abordée depuis des années. Mais l’arrivée de cette initiative d’appui aux jeunes montre le souci du gouvernement pour relancer les activités économique du pays. « J’ai commencé à entreprendre depuis des années. Je n’avais pas cette chance d’être appuyé par le gouvernement. Mais avec ma volonté, j’ai planté 12000 bananiers, 6000 pastèques, 27 ananas et beaucoup d’oïls. Nous devons avoir une association qui regroupe les villes et villages de chaque région pour formuler une même demande de projets auprès du gouvernement », s’est exprimé l’entrepreneur Omar Mouhsine.

Ce dernier sollicite des machines et des moyens de transports pour la relance des projets. « On doit demander au gouvernement des tracteurs, de l’eau, des camions et des routes. En disposant ces éléments, nous aurons une vente des produits à bas prix », a-t-il sollicité.

 Abdoulandhum Ahamada

 

 

Des vendeurs du petit marché crient quant à la hausse des prix de certains produits alimentaires. Maman Salma, vendeuse des tomates au petit marché pointe du doigt au ministre de l’économie. Selon cette vendeuse de tomates, le ministère de l’économie échoue à sa mission puisque la vie des comoriens se dégrade du jour au lendemain.

« La vie de chaque jour est très importante pour chaque comorien. Et pourtant chaque jour, certains produits comme le sel, oignons et autres connaissent une hausse des prix. On peut prendre l’exemple du sel dont un sachet  coûtait 100fc, maintenant le sachet coûte 250 fc », crie Maman Salma, vendeuse de tomates au petit marché.

Maman Salma charge le ministère de l’économie qui, selon elle, ne dit rien ni exercer un contrôle des prix. « La population est victime et le gouvernement ne se préoccupe plus de la population. Nous sommes dans une période de crise. Je crois qu’il fallait alléger la situation car chaque comorien n’est pas en mesure de toucher au moins 500fc par jour », dit-elle. Pour Maman Salma, le gouvernement doit se soucier des personnes et familles démunies. « Je crois que le gouvernement a le devoir de se soucier des familles et personnes sans no actives », préconise Maman Salma.

Et elle d’avancer, « c’est une période où le gouvernement doit accompagner la population comme le cas des autres pays. » « Moi je me demande est ce que c’est vrai y-t-il un ministre de l’économie pendant que les comoriens traversent une crise alimentaire ? Nous interpellons le ministre de l’économie de prendre ses responsabilités. Nous sommes conscients que le ministre peut le faire car c’est un homme de conviction et de décision », a souligné Maman Salma.

 Déployer les forces de l’ordre pour le contrôle des prix est la meilleure solution, selon Maman Salma. « Au lieu de déployer les forces de l’ordre pour arrêter les personnes qui ne portent pas de masques pourquoi ne pas leur déployer pour le contrôle des prix dans les marchés », lâche-t-elle.

Kamal Saïd Abdou

Hier, le Modec a clôturé les séances des formations basées sur la couture, élevage, agriculture et tourisme. 130 personnes de Ngazidja et de Ndzuani sont déjà formées en vue de développer leurs connaissances dans ces quatre domaines.

En collaboration avec le BIT, OIT, le Modec a pu former 65 personnes dans le domaine de l’agriculture, de l’élevage, du tourisme et de la couture. Plusieurs villes et villages de Ngazidja comme à Anjouan ont été ciblés pour l’organisation de ces formations. « Nous avons quatre divisions de formations, notamment l’agriculture, l’élevage, le tourisme (santé et sécurité) et la couture. Les formations ont été assurées par des experts en la matière.  Mais c’est par l’appui du BIT et de l’OIT que les formations se sont déroulées avec succès. OIT a financé 20 mille dollars soit 8 millions de nos francs », a déclaré le consultant facilitateur du projet, Abdel Ayoub.

Pour le conseiller économique, chargé du secteur agricole, élevage, pêche, industrie et BTP, Kadafi Moussa, le Modec priorise deux visions à savoir la reprise des activités face à cette pandémie du Coronavirus et l’usage des outils naturels (produits naturels). « Nous envisageons deux options prépondérantes. D’une part, nous accompagnons les gens à s’adapter aux activités de Modec durant cette période de crise sanitaire et d’autre part, l’emploi des outils naturels pour la transformation au respect des mesures barrières contre le Coronavirus. Modec a pris à cœur de se rapprocher envers les operateurs économiques », a expliqué Kadafi Moussa.

Le conseiller économique a dévoilé le choix des lieux ciblés pour l’organisation des différentes formations de Ngazidja comme à Ndzuani. Pour lui, le choix est fait à partir des zones très exposés aux domaines choisis : agriculture, élevage, couture et tourisme. « Nous avons choisi Mremani à Anjouan pour la formation d’élevage puisque la région de Nyumakelé est une zone d’activité d’élevage, de même à Koni, une zone de production agricole. À Ngazidja, nous avons choisi Idjikundzi, comme zone qui perd la qualité de production agricole, à Singani, lieu d’activité d’élevage à Ngazidja », précise-t-il.

Abdoulandhum Ahamada