Le syndicat national des professeurs comoriens (Snpc) a tenu, hier mardi, à Moroni, une rencontre avec la presse. Les syndicalistes réclament les affectations des professeurs et dénoncent la décision du ministère de l’éducation obligeant les professeurs à choisir entre le public et le privé. De cette occasion, Moussa Mfoungoulié, secrétaire général du Snpc demande la suppression des écoles privées qui ne répondent pas aux normes requises.
Lors de la rencontre du Snpc avec les journalistes, le secrétaire de ce syndicat, Moussa Mfoungoulié a évoqué la question des affectations des professeurs. Il a critiqué, tout d’abord, les écoles privées qui ne répondent pas aux conditions générales imposées par le ministère de l’éducation. Selon lui, le gouvernement doit supprimer tous ces établissements scolaires pour redorer l’image de l’éducation nationale. « Certaines écoles privées ne possèdent pas les normes demandées par le ministère de l’éducation. Certaines écoles privées acceptent d’inscrire les élèves qui n’ont pas eu leurs moyennes dans les établissements scolaires publics. À 100 mètres d’une école publique, il existe une école privée. Le Snpc n’est pas d’accord face à ce système éducatif hors la loi. Nous demandons au ministère de l’éducation nationale de supprimer ces écoles privées qui ne se conforment pas aux normes requises », a réagi le secrétaire général du Snpc.
Moussa Mfoungoulié admet que le ministère de l’éducation nationale recrute des professeurs, mais, le recrutement doit être structuré. « On accepte l’idée de recruter des professeurs. Mais, d’autres professeurs ne doivent pas être licenciés. Le recrutement doit être rationalisé et respecter les besoins des établissements scolaires », a-t-il proposé.
Choisir entre le public ou le privé, la contre-attaque
Sur la décision du ministère de l’éducation obligeant les professeurs à choisir le privé ou le public, Mfoungoulié a critiqué farouchement cette décision. « Il est normal que les professeurs enseignent au public et au privé. Car le ministre doit régler les problèmes liés aux indices, aux avancements, aux indices des retraités, et la régularisation de la nouvelle grille indicielle. Chaque 5 ans, on doit faire une révision de la valeur indicielle (loi 1994) », a-t-il dit. Et lui d’ajouter : « la loi d’orientation sectorielle est appliquée, seulement, dans le domaine de l’éducation. C’est une loi qui impose les professeurs à ne pas exercer d’autres fonctions que l’enseignement. Or, dans plusieurs secteurs publics, les fonctionnaires ont toujours des écoles privées (ou enseignants) et ayant des travaux à faire. On est contre la décision rendue par le ministre de l’éducation nationale. Toutefois, le professeur du public pourra enseigner le public et le privé en même temps, car le gouvernement n’a pas régularisé la situation générale du professeur, fonctionnaire. Alors, le cadre de concertation à l’ordre social va trancher cette question. Le Snpc veut normaliser les conditions requises afin d’avoir un bon système éducatif maîtrisé.
Des conditions non réunies pour la rentrée scolaire
Concernant les conditions liées à la rentrée scolaire 2021-2022, le syndicaliste n’a pas souhaité répondre. L’on comprend que les exigences faites par les professeurs au ministère de l’éducation nationale ne sont pas encore répondues. Or, la rentrée scolaire de la session 2021-2022 a eu lieu depuis lundi dernier. « Le ministère de l’éducation nationale a demandé la rentrée scolaire 2021-2022 au plus tôt possible. Mais, nous avons annoncé nos exigences telles que le conseil des classes, le bulletin de passage en 2nde, les affectations des professeurs et les transferts des élèves. Ces conditions ne sont pas encore réunies. D’autres dispositions ne sont pas encore mises en place. Or, les professeurs ont fait leur rentrée le 28 octobre dernier et la rentrée des classes, lundi dernier », a-t-il précisé.
Abdoulandhum Ahamada