ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Le syndicat national des professeurs comoriens (Snpc) a tenu, hier mardi, à Moroni, une rencontre avec la presse. Les syndicalistes réclament les affectations des professeurs et dénoncent la décision du ministère de l’éducation obligeant les professeurs à choisir entre le public et le privé. De cette occasion, Moussa Mfoungoulié, secrétaire général du Snpc demande la suppression des écoles privées qui ne répondent pas aux normes requises.

Lors de la rencontre du Snpc avec les journalistes, le secrétaire de ce syndicat, Moussa Mfoungoulié a évoqué la question des affectations des professeurs. Il a critiqué, tout d’abord, les écoles privées qui ne répondent pas aux conditions générales imposées par le ministère de l’éducation. Selon lui, le gouvernement doit supprimer tous ces établissements scolaires pour redorer l’image de l’éducation nationale. « Certaines écoles privées ne possèdent pas les normes demandées par le ministère de l’éducation. Certaines écoles privées acceptent d’inscrire les élèves qui n’ont pas eu leurs moyennes dans les établissements scolaires publics. À 100 mètres d’une école publique, il existe une école privée. Le Snpc n’est pas d’accord face à ce système éducatif hors la loi. Nous demandons au ministère de l’éducation nationale de supprimer ces écoles privées qui ne se conforment pas aux normes requises », a réagi le secrétaire général du Snpc.

Moussa Mfoungoulié admet que le ministère de l’éducation nationale recrute des professeurs, mais, le recrutement doit être structuré. « On accepte l’idée de recruter des professeurs. Mais, d’autres professeurs ne doivent pas être licenciés. Le recrutement doit être rationalisé et respecter les besoins des établissements scolaires », a-t-il proposé.

Choisir entre le public ou le privé, la contre-attaque

Sur la décision du ministère de l’éducation obligeant les professeurs à choisir le privé ou le public, Mfoungoulié a critiqué farouchement cette décision. « Il est normal que les professeurs enseignent au public et au privé. Car le ministre doit régler les problèmes liés aux indices, aux avancements, aux indices des retraités, et la régularisation de la nouvelle grille indicielle. Chaque 5 ans, on doit faire une révision de la valeur indicielle (loi 1994) », a-t-il dit. Et lui d’ajouter : « la loi d’orientation sectorielle est appliquée, seulement, dans le domaine de l’éducation. C’est une loi qui impose les professeurs à ne pas exercer d’autres fonctions que l’enseignement. Or, dans plusieurs secteurs publics, les fonctionnaires ont toujours des écoles privées (ou enseignants) et ayant des travaux à faire. On est contre la décision rendue par le ministre de l’éducation nationale. Toutefois, le professeur du public pourra enseigner le public et le privé en même temps, car le gouvernement n’a pas régularisé la situation générale du professeur, fonctionnaire. Alors, le cadre de concertation à l’ordre social va trancher cette question. Le Snpc veut normaliser les conditions requises afin d’avoir un bon système éducatif maîtrisé.

Des conditions non réunies pour la rentrée scolaire

Concernant les conditions liées à la rentrée scolaire 2021-2022, le syndicaliste n’a pas souhaité répondre. L’on comprend que les exigences faites par les professeurs au ministère de l’éducation nationale ne sont pas encore répondues. Or, la rentrée scolaire de la session 2021-2022 a eu lieu depuis lundi dernier. « Le ministère de l’éducation nationale a demandé la rentrée scolaire 2021-2022 au plus tôt possible. Mais, nous avons annoncé nos exigences telles que le conseil des classes, le bulletin de passage en 2nde, les affectations des professeurs et les transferts des élèves. Ces conditions ne sont pas encore réunies. D’autres dispositions ne sont pas encore mises en place. Or, les professeurs ont fait leur rentrée le 28 octobre dernier et la rentrée des classes, lundi dernier », a-t-il précisé.

Abdoulandhum Ahamada

La rentrée scolaire s’est faite sur le territoire national, ce lundi. À Anjouan, les mesures sanitaires sont plus ou moins respectées dans les établissements. Des salles de classe remplies et dépassent le nombre d’élèves autorisés.

C’est la rentrée des classes. Le flux des va-et-vient a augmenté chez les magasins de fournitures scolaires. « Par rapport à ma descente d’aujourd’hui, les écoles du CIPR de Mutsamudu, tout va bien. Les élèves, les parents, professeurs et inspecteurs pédagogiques sont présents dans les établissements. La tournée continue dans les autres CIPR, pour voir les dispositions prises pour la rentrée et le respect des mesures », a indiqué Ali Moustoifa, directeur de l’enseignement primaire. « Je suis satisfait des mesures de lutte contre la Covid-19. Le dispositif est plus ou moins respecté. Malheureusement, dans certains établissements primaires, le dispositif nécessaire pour la lutte contre la pandémie n’est pas respecté. Il y a des établissements avec des seaux et gels, le port du masque est encore difficile à imposer. Il faut faire respecter les mesures, pour ne pas impacter l’année scolaire et subir les conséquences de cette négligence », a-t-il ajouté.

Pour le directeur de l’enseignement supérieur, il refuse de faire tout commentaire malgré les problèmes enregistrés en matière d’organisation de la rentrée au lycée de référence de Mutsamudu. Des enseignants nous confient que « certaines salles de classe dépassent le nombre requis d’élèves autorisés par classe. Certains élèves n’auront pas de banc. » Pour les enseignants, il serait impossible de donner des cours ou de surveiller un devoir. Les résultats de cette année seraient encore mis en cause. 

Les parents et élèves rencontrés affichent dénoncent la cherté des droits d’inscription et des fournitures scolaires. « Le droit a doublé. Certaines salles de classe dépassent le nombre d’élèves autorisés. Nous n’avons eu que les fournitures, les emplois du temps et certaines listes de classes », laissent-ils entendre.

Ahmed Zaidou 

Plusieurs établissements scolaires ont ouvert leurs portes pour l’année scolaire 2021-2022. Hier lundi, au Lycée Saïd Mohamed Cheikh, les enseignants et élèves ont fait leur rentrée. Selon le censeur de l’établissement, Mohamed Mansouri, les enseignants auront 18 heures de temps de cours par semaine.

La rentrée scolaire, session 2021-2022, a eu lieu, hier lundi, au lycée Saïd Mohamed Cheikh. Plusieurs professeurs et élèves ont répondu massivement à cet appel. Le censeur de l’établissement, Mohamed Mansouri a exprimé sa satisfaction quant à cette rentrée, en montrant que les professeurs vont dispenser leurs cours selon un taux horaire hebdomadaire bien précis. « Plusieurs professeurs et élèves ont été présents lors de cette rentrée scolaire 2021-2022. Toutefois, les professeurs ont fait leur rentrée, le 28 octobre dernier. Ces professeurs vont enseigner 18 heures de temps par semaine », a déclaré Mohamed Mansouri.

Du côté des élèves, le censeur du lycée a annoncé que les élèves ont été conseillés à respecter les disciplines scolaires, notamment la relation enseignant-élève, le respect de la tenue vestimentaire, l’assiduité, entre autres. « Les élèves ont eu des heures de conseil et d’orientation. On leur a expliqué qu’un élève doit entretenir une relation avec son professeur, porter quotidiennement sa tenue, être présent chaque jour », a-t-il confié. Et lui de poursuivre : « la rentrée scolaire est progressive selon les classes ».

Interrogé sur les mesures barrières contre le Coronavirus, le censeur Mohamed Mansouri n’a pas hésité à dénoncer un manque de matériels de protection. « On n’a pas de matériels de protection suffisants. On a eu une petite quantité de masques de protection. La dernière fois, on a obligé les élèves à porter leurs propres masques », a-t-il dit.

Houdjate Saïd, terminaliste au lycée Saïd Mohamed Cheikh a été présente lors de cette rentrée scolaire. Selon elle, la rentrée scolaire 2021-2022 a de bonnes sensations. « Nous avons assisté à cette rentrée, toutes les dispositions sont possiblement prises. Je pense que ma Terminale sera meilleure puisque l’établissement possède des meilleurs professeurs de haut niveau », a-t-elle encensé.

Abdoulandhum Ahamada

L’ancien ministre de l’éducation nationale, Moindjié Mohamed Moussa avait promis aux écoles privées, une subvention de 656 000 000 kmf pour soutenir les établissements scolaires impactés par le Coronavirus. Mais, jusqu’à nos jours, les écoles privées n’ont pas reçu cette somme. Ce n’était qu’un miroir aux alouettes. »

Les écoles privées sont impatientes quant à l’annonce de l’ancien ministre de l’éducation nationale, Moindjié Mohamed Moussa. Deux ans après, rien n’a été concrétisé. Contacté au téléphone, le trésorier de la coordination des écoles privées, Ali Ahamada a affirmé que l’ancien ministre de l’éducation nationale, Moindjié Mohamed Moussa a quitté le fauteuil du ministère sans tenir compte de sa promesse. Une question qui donne du désespoir aux écoles privées. « L’ancien ministre de l’Éducation nationale, Moindjié Mohamed Moussa a promis de soutenir, financièrement, les écoles privées à une somme de 656 000 000 sur 1 286 000 000 de francs comoriens du budget établi. Moindjié a ratifié une loi à l’Assemblée nationale de décembre 2020 qui interdit toute subvention aux écoles privées. Pourtant, la loi 1994 autorise le gouvernement comorien à subventionner les écoles privées. Les députés ont tracé une liste des questions aux écoles privées, relatives au fonctionnement de leurs systèmes éducatifs. Comment peut-on comprendre un tel geste ? Or, le gouvernement soutient toujours le public, pourquoi pas le privé. Récemment, les écoles privées ont reçu un don de plusieurs ordinateurs. C’est une contradiction entre les deux idées », a-t-il critiqué. Et lui d’ajouter : « le gouvernement nous a promis de nous soutenir, financièrement, lors du cyclone Kenneth. En vain ».

Le trésorier, Ali Ahamada, sollicite que le gouvernement supprime les impôts de l’année dernière pour les écoles privées. « La moindre chose que le gouvernement pourrait soutenir dans les écoles privées est la suppression des impôts de l’année dernière. Mais, en réalité, nous sommes désespérés », a-t-il dit.

Abdoulandhum Ahamada

Le ministre de l’éducation nationale a rencontré les directeurs des établissements privés et publics, les conseillers pédagogiques, hier, au lycée de Mutsamudu. De nouvelles mesures sont prises pour cette rentrée (2021-2022). Le ministre mise sur la loi d’orientation dans laquelle les enseignants ont à choisir entre le public et le privé.

A quelques jours de la rentrée scolaire, le ministre de l’Éducation nationale, Salim Djaffar Allaoui est en visite à Anjouan. Une occasion de rencontrer les acteurs de l’éducation insulaires. Bien que l’éducation ne soit pas son domaine, Sarkozy affirme avoir des formations riches et disciplinaires qui, aujourd’hui, l’aident à toucher l’éducation. « Je veux que cette rencontre marque les esprits des encadreurs et conseillers pédagogiques. Nous sommes venus nous confronter pour cette rentrée scolaire et les difficultés rencontrées dans l’éducation nationale afin d’offrir une éducation de qualité à nos enfants », déclare le ministre de l’éducation nationale.

« La loi d’orientation sur l’éducation après révision et promulguée en décembre 2020 sera ma feuille de route. Il y a une disposition dans cette loi et il doit y avoir un corps des enseignants privés et un corps des enseignants publics. Les enseignants du public ne doivent pas enseigner dans les établissements privés et inversement sauf une dérogation du ministère de l’éducation nationale. Cette loi est adoptée à l’Assemblée. L’éducation civique et l’arabe sont dans le programme. Il est intégré dans la dynamique. J’ai demandé aux partenaires la rénovation de certaines écoles notamment les lycées de référence », annonce-t-il.

Une telle mesure qui demande aux enseignants de faire un choix, soit l’école publique, soit l’école privée a été annoncée par l’ancien ministre de l’éducation et contestée par les enseignants. Sera-t-il appliqué cette année ? Force est de constater que si les enseignants comoriens ne valorisent pas l’école publique, c’est parce que les autorités compétentes ne les encouragent pas. Le gouvernement ne se donne pas à bras le corps pour l’école publique et certains établissements manquent d’enseignants.

Ahmed Zaidou

A l’école primaire publique de Mramani, dans le Nyoumakelé, la direction de l’enseignement primaire a rencontré les directeurs des écoles primaires publiques de Nyoumakelé. Cette rencontre entre dans le cadre de sensibiliser sur l’éducation de qualité, sur la loi d’orientation, et définir les enjeux et solutions pour une éducation de qualité.

A une semaine de la rentrée scolaire, la direction de l’enseignement primaire a rencontré les directeurs des écoles primaires publiques de Nyoumakelé. 21 directeurs des établissements publics de cette région ont répondu présents. « Nous avons entrepris des rencontres avec les directeurs des écoles primaires avant la rentrée scolaire. Nous voulons une synergie dans nos travaux pour avoir une bonne qualité dans l’éducation de base. La direction de l’enseignement et le gouvernement mettent en place des initiatives pour une meilleure éducation des enfants. Nous sommes venus échanger sur le projet de la loi d’orientation pour préparer la rentrée scolaire prévue le 28 octobre pour les professeurs et le 01 novembre pour les élèves », a expliqué le directeur de l’enseignement primaire, Ali Moustoifa.

 « La révision de la loi en 2020 sur le SCR est à 3 niveaux. La troisième année du SCR serait cette année, la période transitoire entrant au CP. Il faut aussi revoir la formation d’un conseil d’école et son rôle. Il y a aussi la question du bulletin unique et celle du conseil qui doit appuyer le développement des écoles. Le grand souci, c’est le renouvellement des professeurs qui partent à la retraite et qui ne sont pas remplacés. J’espère qu’ensemble, nous pouvons y arriver », avance-t-il.  

Les directeurs ont équipés le bulletin scolaire du deuxième semestre et la liste nominative des enfants. La question des enfants handicapés est aussi discutée. « Il faut appeler les enfants, les sensibiliser et les inciter à la concurrence entre eux. Les professeurs aussi, qui sont les jardiniers de l’éducation doivent faire preuve de professionnalisme. Les parents doivent aussi prendre leur part de responsabilité sur l’éducation », dixit Ali Moustoifa.

Zahara Ahmed, responsable de l’éducation de la fille soutient que « les filles doivent être éduquées. Nous devons sensibiliser la famille à envoyer les filles à l’école. La femme conduit la famille donc sans éducation, le foyer ne vaut rien. Les directeurs et les professeurs doivent chercher à savoir pourquoi certaines filles refusent l’école, savoir la cause de certaines absences en période scolaire. Nous devons apprendre la fille. »

Les directeurs ont entre autres énuméré les résultats des examens, la question des enseignants de la langue arabe, des fournitures scolaires, l’absence des inspecteurs pédagogiques dans les établissements de la région, comme difficultés rencontrées, les prévisions dans la région et ont sollicité des solutions adéquates.

Ahmed Zaidou

Samedi dernier, une réunion d’échanges entre l’équipe de la direction de l’enseignement primaire et les directeurs des établissements a eu lieu. L’objectif est d’assurer le respect des dates prévues pour la rentrée scolaire.

Anjouan compte 118 établissements préscolaires et primaires dont 115 assurés par l’Etat et 3 qui sont communautaires sous l’autorité de la direction régionale. Ces écoles primaires rencontrent d’énormes problèmes liés au manque des instituteurs. Selon le directeur régional de l’enseignement préscolaire et primaire, il ne peut pas y avoir d’élèves sans professeurs. « C’est dangereux », a-t-il interpellé. « Nous avons un grand besoin et urgent d’enseignants. Une grande majorité d’instituteurs sont partis à la retraite et ne cessent de partir, chaque trimestre. Le vide ne se compense pas », a déclaré Ali Moustoifa.

« J’ai seulement 15 enseignants et dans mes prévisions, je dois avoir encore plus de 280. Ils ne sont pas mis dans le besoin. Cela est écrit noir sur blanc sur la loi d’orientation qui définit l’arabe obligatoire. Et au niveau du préscolaire, il y a 3 niveaux. C’est une nouvelle charge. Pendant que la note circulaire définissant le niveau du CP, les élèves ont un niveau difficile, car ils n’ont pas des enseignants assurés par la fonction publique. Nous avons des bénévoles et non des vacataires et la loi d’orientation dit qu’il doit avoir des vacataires dans le personnel de l’éducation », a-t-il confié. Et d’indiquer, « j’ai deux solutions à donner. Le niveau de besoin reste imminent. L’Etat doit lancer un recrutement effectif des instituteurs. L’année qui suit ou 6 mois plus tard, l’Etat doit faire un recrutement par remplacement de ceux qui partent à la retraite. Cela peut se faire en harmonie entre le ministère de l’éducation et la fonction publique ».

Selon Ali Moustoifa, le niveau dégringole au fil des années. « J’ai rappelé les directeurs qui sont aux premiers fronts de l’éducation. Ils voient ce que font les enseignants, mais aussi le comportement des enfants. Ils doivent prendre leurs responsabilités et travailler avec professionnalisme ensemble avec les enseignants », précise-t-il.

Cette réunion permettra de débuter une meilleure rentrée scolaire pour sauver les enfants et promouvoir l’éducation de base. « Comme d’habitude, j’aime voir les directeurs d’écoles primaires avant la rentrée. J’ai convié les CIPR de Bandrani jusqu’à Bambao et j’irai à la rencontre des autres directeurs. Je ne veux pas être en retard sur le calendrier fixé pour les professeurs et les élèves. Ces derniers doivent être sans faute à l’école aux dates prévues. Je les ai vus en concertation et étaler les problèmes qu’ils rencontrent », a fait savoir Ali Moustoifa, directeur régional de l’enseignement préscolaire et primaire.

Parmi les problèmes évoqués par les directions, des problèmes de sécurité de bâtiment, des salles de classe en état piteux et le manque de matériel de travail. 

Ahmed Zaidou

Anjouan : Le lycée d’excellence fermé

Anjouan : Le lycée d’excellence fermé

A moins de deux semaines de la rentrée scolaire 2021-2022, le gouvernement aurait décidé la fermeture du lycée d’excellence de l’île d’Anjouan. Les anciens élèves, les enseignants, les parents d’élèves et le proviseur sont scotchés.

L’idée vient de l’ancien ministre ou de l’actuel ministre de l’éducation ? Telle est la question que les responsables de l’établissement se posent. « Je pense que le ministre de l’éducation avait proposé de fermer le lycée d’excellence au conseil de ministres. Suite à cela, nous avons été interdits, l’année suivante de faire un concours d’entrée en seconde. Dès lors, le certificat de décès du lycée d’excellence est signé. Les terminalistes sont partis. Il restait ceux qui passaient en terminal qui ont fini cette année. L’excellence n’existe plus », explique Said Ali Ahmed, ancien proviseur du lycée d’excellence. « Je me trouve bouleversé. Et c’est la même chose pour tous ceux qui se soucient de ce pays », ajoute-t-il.

Les anciens élèves de cet établissement manifestent leur désarroi après avoir appris sa fermeture. Layat Touffael, une bachelière de l’année 2016 dit avoir manqué les mots pour exprimer sa douleur. « Je suis tellement déçue. C’était la meilleure chose que les Comores ont fait pour l’éducation. Il y a eu un manquement pour certaines choses depuis plusieurs années déjà. J’étais déjà déçue. Il y a des élèves avec des bonnes notes ou mentions qui ne savent plus quoi faire. C’est triste. C’est inimaginable. Certains élèves voulaient adhérer à cette grande école, mais voilà qui ferme ses portes. Cette concurrence, cet esprit de la compétition va baisser chez les jeunes élèves », se plaint Layat Touffael.

Une éducation de qualité

 « Financièrement, le lycée d’excellence aide les parents puisque nous ne payons pas d’écolage. L’établissement offrait une meilleure éducation aux élèves que les écoles privées. Entre les élèves, nous avions de la concurrence et nous avions les meilleurs enseignants. Il y avait l’internat qui a aussi facilité les élèves des villages lointains. Il a aidé nombreux élèves à avoir des bourses d’études par le biais du gouvernorat de l’île d’Anjouan. Le lycée d’excellence est une famille. Notre promotion est la première à être prise en charge depuis la classe de seconde. Je pense que les anciennes générations ne sont pas au courant », confie-t-elle.

« Nous venons d’apprendre la fermeture de notre école. Pour être sincère, ça fait presque deux ans que j’avais cru que le lycée d’excellence était fermé. Après la quatrième promotion, je ne savais plus du tout ce qui s’est passé après. La vérité, c’est que j’ai toujours eu un avis positif sur l’excellence, et ce qu’il a fait pour moi et pour nous tous. Et ça m’attriste d’apprendre sa fermeture. J’aurais aimé que les futures promotions puissent avoir cette opportunité que nous avons eue », dixit Fatahou Ahamadi, promotion 2014.

Des parents agacés

Contacté par nos soins, les anciennes générations du lycée d’excellence ne sont au courant de rien. « Ah bon ? C’est triste ! En plus, c’était une bonne initiative. C’est très dommage que l’on ne veuille pas poursuivre ce qui semble être bien dans notre pays. Avec le lycée d’excellence, il y avait de la concurrence entre les établissements scolaires, un facteur qui faisait monter le taux de réussite », témoigne-t-on.

Les élèves, les professeurs et les parents sont agacés de cette nouvelle qui, selon eux, « tuent l’éducation des enfants ». 

Ahmed Zaidou

Le groupe scolaire Fesmay et la BIC-Comores ont, hier lundi, signé un accord de partenariat pour soutenir le système éducatif. L’objectif de ce partenariat est d’assurer une régularité salariale des enseignants de l’école Fesmay. Tous les enseignants auront, régulièrement, leurs salaires mensuels.

Un partenariat entre le groupe scolaire Fesmay et Bic-Comores a été signé, hier à Moroni. Une manière de faciliter les salaires mensuels des enseignants. Le nouveau directeur général du groupe Scolaire Fesmay, Athoumani Ali Ivessi a souligné l’objectif principal de ce partenariat Bic-Fesmay. « Mon objectif principal vise à assurer un bon fonctionnement du système éducatif du pays. Je suis récemment nommé directeur général du groupe scolaire Fesmay avec ambitions et stratégies de gouvernail. L’objectif principal est de respecter les bonnes conditions du travail entre école-enseignant-élève. Je commence à régler, tout d’abord, la situation des enseignants, en créant cet accord de partenariat avec la BIC.  La Bic nous accrédite les fonds nécessaires pour payer les enseignants en les remboursant, finalement, à un temps donné. À chaque 25 du mois, l’enseignant aura son salaire mensuel », a déclaré le nouveau directeur de Fesmay.

À son tour, le chargé de démarche collective de la BIC-Comores, Karim Saïd Soulé a exprimé la volonté de la banque d’accompagner le groupe scolaire Fesmay en termes de salaires et du fonctionnement de l’école. « Cet accompagnement dudit partenariat permet de donner cet établissement scolaire, des avancées financières significatives, en termes de salaire et en cas de besoin de financement lié au fonctionnement de l’école Fesmay. Les deux entités ont un libre choix de résilier ce partenariat en cas du non-respect de cet accord. On n’a pas encore fixé une durée maximale de cet accord de partenariat. Il suffit que les deux parties respectent les conditions inscrites dans ce partenariat », a-t-il expliqué.

Abdoulandhum Ahamada

Après la proclamation des résultats des examens nationaux, certaines personnes ont critiqué le niveau des élèves et leur pointent du doigt. Mais d’autres remettent en cause le système éducatif adapté aux enfants  dès le primaire.

Des parents d’élèves, des enseignants ont déploré le taux les résultats des examens et concours nationaux de cette année. Des résultats qui traduisent l’échec du système éducatif. Une baisse des niveaux des élèves. Certains critiquent le niveau des élèves, en se référant aux derniers résultats, sortis les semaines dernières. D’autres, par contre, appellent aux autorités, chargées à l’éducation, à restaurer un système éducatif efficace et adaptable à la base des classes primaires.

Le directeur général de l’école Fesmay, Athoumani Ali Ivessi critique le manque du plan d’accompagnement à l’école primaire. Selon lui, la baisse du niveau des élèves commence dès l’école primaire. « Selon moi, le problème n’est pas le collège ni le lycée. Le grand problème reste sur la base. L’école primaire est négligée et surtout, abandonnée par le gouvernement. Ce dernier veut accuser les autres de leurs responsabilités. Dans nos villes et villages, on se met à pleurer quand on en voit les écoles primaires manquent des instituteurs, manquent d’encouragements…Tu trouves un village avec un seul instituteur qui enseigne toutes les classes, franchement, c’est abusif. D’autres villes et villages engagent des stagiaires, des terminalistes ou anciens élèves pour enseigner les enfants », se plaint le directeur général de Fesmay.

Athoumani Ali Ivessi appelle ainsi au ministre de l’éducation nationale à abandonner le système APC qui pénalise l’éducation des enfants. « Monsieur le ministre, il est temps d’abandonner le système APC, utilisé dans les pays civilisés où les élèves savent lire, écrire et compter avant de fréquenter l’école. L’objectif de l’école primaire est de former les enfants à savoir : lire, écrire ou compter. Actuellement, l’élève peut obtenir son examen d’entrée en 6eme sans savoir compter ni lire ni écrire. La classe de 6eme est devenue comme la classe de CP1. Si la classe de 6e devient maternelle, alors, le lycée deviendra le collège, donc, l’enfant obtiendra son bac en 4e année. On veut vraiment trouver une solution aux résultats catastrophiques ? Penser donc à réparer la base de l’éducation (l’école primaire publique, négligée et abandonnée, sans suivie ni contrôle) », a-t-il proposé.

Par contre, des parents d’élèves ne croient pas que le système éducatif est la cause majeure de la chute du niveau des élèves. Selon Mohamed Ali, un père de deux fils, les élèves eux-mêmes ne se concentrent pas à assimiler les cours ni faire des exercices à la maison, entre autres. Ils ne pensent que voyager clandestinement vers la France. « Le niveau des élèves est en baisse. Les derniers résultats des examens et concours nationaux (6e, BEPC et BAC) en témoignent. Certes, le gouvernement et les parents d’élèves ont une lourde tâche pour assurer une meilleure éducation des enfants mais, en réalité les élèves eux-mêmes, ne pensent qu’aller en France. Plusieurs villes et villages sont vides à cause de la France. Des jeunes de 15 à 22 ans ( de 4e et 3e, par exemple, veulent regagner la France. ces pensées provoquent chez l’enfant, une négligence de sa vie scolaire », a-t-il critiqué.

De même, Mme Mariama Saandi, mère de trois enfants a témoigné une négligence de ses enfants, en termes d’assimilation des cours et révision de leçons. « Mon enfant a gâché toute ma vie en le forçant de fréquenter l’école. Il me contrarie toujours. Pourtant, j’aimerai qu’il se concentre aux études scolaires. Il ne va pas à l’école normalement et il ne révise pas ses cours à la maison. Comment voudrait-il qu’il gagne des examens ? Comment pensez-vous qu’il pourrait rehausser sa capacité intellectuelle ? », s’interroge-elle.

Abdoulandhum Ahamada