ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Quelques jours après la journée internationale des droits de la femme célébrée le 8 mars dernier, le commissariat national à la solidarité, la promotion de  genre et de la protection sociale, a réuni hier jeudi, les femmes rurales activistes pour une table ronde, à Moroni. L’idée est d’échanger et de mettre les actions en place pour s’adapter aux  conséquences du changement climatique.

Plus de 60 femmes issues des différentes régions des trois îles ont répondu présentes, hier jeudi, à Moroni, pour une  réunion de table ronde avec les femmes rurales sous l’égide du Mme Mariama Ahamada M’sa, commissaire nationale à la solidarité, la promotion du genre et de la protection sociale. Cette réunion  s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de droites de la femme pour justement sensibiliser la population particulièrement les groupe vulnérables tels que les femmes, les filles, les personnes âgées, les personnes vivant avec handicap qui sont sans doute les premières victimes en cas des catastrophes naturelles dues au changement climatique.

L’accès à l’énergie et à l’eau

« La femme joue un rôle de premier plan pour le développement durable  de notre pays. Elle mérite  un accompagnement en permanence pour mieux faire face avec des solutions adaptées contre le  phénomène du changement climatique et ses conséquences pour tenir compte de ses activités qui contribuent à l’économie du pays mais durement  impactée par le changement climatique », a déclaré Mme Mariama Ahamada M’sa. Et elle d’ajouter que « les agricultrices, les couturières ainsi que les éleveuses  sont en ligne de mire face aux effets du changement climatique, elles  doivent  se sentir soutenues, nous devons mieux se préparer ».

Selon Fabrizio Andreuzi, représentant résident adjoint du Pnud, les  femmes  subissent les effets du changement climatique liés au manque de proximité des ressources comme l’eau ou pour adopter des pratiques plus résilientes dans l’agriculture afin de s’inscrire  dans l’adaptation et la mitigation au changement climatique. « L’accès à l’énergie et à l’eau est crucial dans la prise en compte du genre dans le changement climatique. Les risques  et les impacts du changement climatique aggravent encore la pauvreté  relative des femmes et des jeunes », a-t-il souligné.  Les études, poursuit-il,  montrent que l’autonomisation  et l’égalité des femmes sont importantes pour assurer un développement durable en termes d’augmentation de la productivité, de la résilience climatique et de l’amélioration de la santé et du bien-être.  

Le Pnud et son soutien de taille

Le représentant résident adjoint du Pnud s’est exprimé sur  le soutien indéfectible qu’apporte le Pnud  pour ce projet eau résiliente pour le changement climatique. « Le Pnud en collaboration avec le ministre de l’eau apporte une réponse à cette problématique à travers le projet d’approvisionnement en eau résilient au changement climatique, au total 1.05.000 ménages répartis dans 27 communes sont bénéficiaires, 4 361 ménages dirigés par des femmes ont pris part à la consultation et 4360 parcelles agricoles sont irriguées », a-t-il fait savoir.  Sur place,  des matériels de tous genres ont été distribués  aux différentes associations des femmes présentes.

Très connue dans le monde des affaires, plus particulièrement sur l’élevage Mkaya Msa connue sous le nom « Mzungu wa Nkuhu », s’est dit très touchée par les effets du changement climatique. Elle affirme qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’elle perde une dizaine des poules dans ses poulaillers où des générations en génération  universitaires y passent pour faire du stage en agronomie. Cette femme espère qu’avec l’appui du Pnud, elle pourra s’adapter selon les conditions pour qu’elle soit en mesure de faire face aux  conséquences présentes et lointaines liées au réchauffement climatique.

Nassuf. M. Abdou

 

 

 

Une réunion entre la mairie de Moroni et les responsables de l’Ong des scientifiques et ingénieurs comoriens s’est tenue hier, à la mairie de Moroni. C’est présenter  un projet de valorisation des déchets aux Comores (Provad) ciblant 7 communes  de Ngazidja. La salubrité est une priorité.

« D’ici la fin de l’année 2022, le projet verra le jour », a annoncé Saïd Omar Saïd Hassane, secrétaire général de l’Ong des scientifiques et ingénieurs comoriens. Convaincu de l’importance du projet, le secrétaire général a expliqué quelques avantages, notamment la transformation des déchets en biogaz et engrais chimique nécessaires aux plantations, de l’eau et autres matières. Cela permettra également, selon lui, de renforcer la propreté dans les rues. Autres avantages, Saïd Omar Saïd Hassane a cité, entre autres, la commercialisation des déchets après le processus de transformation. « Les déchets transformés en produit fini seront vendus à l’étranger. C’est pour cela que nous sommes dans un processus de valorisation de nos déchets », a indiqué le secrétaire général.

A l’en croire, la valorisation ne concerne pas seulement la transformation ou la commercialisation, elle peut aussi créer des emplois depuis la chaîne de collecte jusqu’à la transformation et à la commercialisation. Pour le secrétaire général, le projet ne présente pas aucun impact environnemental. Saïd Omar Saïd Hassane s’est félicité car  Provad figure parmi les 18 projets retenus dans l’appel d’offre de la trésorerie française qui visait 60 candidatures. « Notre projet de valorisation des déchets concerne les nouvelles technologies,  l’environnement et contribue à l’économie de l’île de Ngazidja », a-t-il expliqué.

7 communes de Ngazidja sont les bénéficiaires du projet et un site est déjà disponible. « Nous remercions la commune de Oichili Yadju d’avoir accepté de nous donner le site. C’est quand même un pas déjà franchi », a conclu le secrétaire général de l’Ong des scientifiques et ingénieurs comoriens.

Abdouloihab Papa (stagiaire)

 

Mutsamudu, capitale de l’île d’Anjouan, retrouve sa beauté, ce mardi. Plus de déchets ni d’odeurs nauséabondes. Le prestataire privé a repris du service après deux semaines d’arrêt.

Après la visite des ministres des finances et de l’aménagement dans la commune, la mairie de Mutsamudu annonce que « des sommes conséquentes ont été arrêtées pour engager des travaux rapidement sur plusieurs fronts » et que les frais du prestataire vont dépendre désormais des recettes de la mairie. En cas de bonne foi, le service Urahafu de la mairie percevait les taxes et selon eux, c’est pour pérenniser l’activité de ramassage.

« La crise des déchets à Mutsamudu a atteint son dénouement avec de bonnes perspectives de reprise de l’activité assurée par le prestataire du ramassage. La visite des deux ministres des finances et de l’aménagement dépêchés par le président de la République ce week-end s’est avérée très fructueuse à plus d’un titre. Des sommes conséquentes ont été arrêtées pour engager des travaux rapidement sur plusieurs fronts : le caniveau de Missiri, la digue de Lazare et le quartier de l’alliance constamment menacé par les ravages des pluies », a-t-on souligné.

« La situation des déchets de la commune a également fait l’objet d’une profonde réflexion avec le maire Zarouki Bouchrane pour trouver des solutions pérennes. Le prestataire sera payé pour les 2 mois de service non honorés par l’agence. Et il dépendra désormais de la Mairie avec laquelle il signera un contrat de service », a ajouté la mairie. « La Mairie, quant à elle, signera directement un contrat avec les services de l’Etat pour payer le prestataire et les travailleurs de la propreté. Ainsi, le système sera pérennisé en attendant que la perception de la taxe d’ordures se généralise et se substitue progressivement au système mis en place », dit-on.

Interrogée sur le fait que les ordures seront ramassées par le prestataire et les recettes de la mairie, les citoyens s’étonnent, la mairie a réagi que « la mairie ne peut pas, seule, prendre en charge la gestion des ordures d’une ville où il y a une mixité massive de la population ». Certains, à l’instar de Mohamed El-bacry, font savoir qu’une taxe d’ordures ou une cotisation serait nécessaire et selon lui, un acte citoyen.

Ahmed Zaidou

La gestion des déchets à Mutsamudu reste difficile ces derniers mois. Le prestataire privé de ramassage et de transport des déchets de la ville a cessé les travaux. L’ANGD  n’arrive pas à régler les factures du dernier.

Une situation qui suscite de nombreuses critiques sur la gestion des ordures dans la municipalité. La réquisition de l’armée reste une option pour la mairie. Des solutions sont en cours de recherches à la mairie de Mutsamudu. En attendant, plusieurs sites débordent d’ordures depuis plusieurs jours. Des agents de la mairie font savoir que seuls deux quartiers payent « l’écotaxe » dans une commune de 38 000 habitants. La population se trouve agacée par les odeurs nauséabondes.

« Il faut savoir que la société d’État, en juillet, prend en charge la régulation de la facture du prestataire, qui transporte les ordures jusqu’au site de Dindrihari. Depuis 2 mois, l’agence nationale de gestion des déchets (ANGD) a arrêté de régler les frais», indique le maire de Mutsamudu, Zarouki Bouchrane. «  Depuis, nous nettoyons et transportons jusqu’au dépôt. Les ordures restent là. Le flux des ordures est intense. Nous serons obligés de réquisitionner l’armée pour nous aider. Que l’Angd paye le prestataire. Que ça soit comme à Moroni. La mairie de Mutsamudu a entrepris des discussions avec le prestataire et l’Angd avant d’arriver dans cette situation », ajoute-t-il.

En revanche, ce même administrateur de la commune a rappelé que, « à Moroni, la mairie touche 14 millions par mois sur la gestion des ordures. Les mairies de Ndzuani ne perçoivent rien. J’étais obligé d’écrire au président de la République que la mairie ne peut pas prendre en charge les éboueurs. Après cela, le ministre des Finances nous a rencontrés. Aujourd’hui, grâce au chef de l’Etat, nous avons un fonds pour payer les éboueurs », a-t-il affirmé. Et de préciser que « nous avons un prestataire de services qui ramasse les ordures jusqu’au site de décharges. Il se retrouve incapable de payer ses salariés, le carburant et ses amortissements. Cela fait deux mois qu’il n’est pas payé. Le prestataire se trouve obligé de ne plus assurer le travail ».  

Ahmed Zaidou

La direction générale de la pêche a lancé, hier jeudi, à Moroni, officiellement le projet d’« appui à l’évaluation de stocks et gestion des ressources marines ». Un projet de deux ans, financé par l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à hauteur de 204 000 dollars. Ce projet vise à évaluer le stock des espèces de langoustes, de concombre de mer et de calamar.

Face à l’aménagement et à la rationalisation de la gestion des ressources halieutiques et leurs valorisations, la direction générale de pêche, a lancé officiellement le projet d’« appui à l’évaluation de stocks et gestion des ressources marines ». Le directeur de cabinet du ministre de l’agriculture, Isamel Bachirou, a souligné que les Comores possèdent une richesse maritime exploitable. « Ce projet de deux ans, financé par la FAO à hauteur de 204 000 dollars vient en accompagnement au travail lancé par le ministère pour évaluer nos ressources marines au titre du projet SWIOFISH1. L’Union des Comores dispose d’une zone économique exclusive importante estimée à plus de 160 000 km2 qui regorge diverses espèces de poissons à haute valeur commerciale », a-t-il dit.

« Ce  projet va être mis en œuvre pour permettre de réaliser  l’activité de l’évaluation de stocks des espèces de langoustes, de concombre de mer et de calamar, avec l’appui de la FAO pour coordination efficace et une meilleure prise de décision », a-t-il précisé.

Un  des responsables de ce projet a dévoilé les zones d’exploitation et les résultats attendus. « C’est un projet national exploitable selon des zones maritimes. Les zones présélectionnées sont respectivement, Malé Ouropveni, Hantsindzi et Ndroudé, à Ngazidja. À Mwali,  Mbatse, Saandiya (Djando), et à Ndzuani, Ndrondroni, Maraharé, Hadjoho et Sada. Une étude de la quantité des eaux marines sera faite et si le résultat est fait, une promotion des ressources marines sera lancée auprès des bailleurs. Si les ressources maritimes sont suffisantes, on fera des demandes de licence d’exploitation. Les outils scientifiques sont disponibles », a-t-il expliqué. 

Abdoulandhum Ahamada

 

Après Moroni, en 2017 et Fomboni, en 2020, c’est autour de Mutsamudu, du 28 au 03 mars, de suivre sa formation. La commune de Mutsamudu invite, celle de Mirontsy en vue « de la similitude, de la proximité et des mêmes aléas. Des points focaux vont mener le processus avec l’appui de la municipalité ».

Le gouvernement de Madagascar, du Malawi, du Mozambique et de l’Union des Comores, 4 pays au niveau régional de l’Afrique subsaharienne bénéficie d’un projet de renforcement de résilience urbaine. L’Onu habitat et la commune de Mutsamudu dispensent cette formation de 4 jours dans un hôtel de Mutsamudu. Oxfam est partenaire du projet. Un projet de 14 millions de dollars dans 4 villes. 4 pays qui débutent les travaux parallèlement.

« Après Fomboni à Mohéli, c’est donc au tour de Mutsamudu d’élaborer son plan d’action pour le renforcement de la Résilience climatique qui concerne la région de l’Afrique du Sud- Est. Nos pays insulaires en général et les villes côtières comme Mutsamudu sont les premiers exposés aux aléas climatiques et aux risques de catastrophes en relation avec ces changements climatiques », dixit Saindou Kamal’Eddine, directeur de cabinet à la mairie de Mutsamudu. Et d’ajouter que « la montée des eaux, les effets néfastes de l’extraction du sable marin, la croissance démographique, l’érosion due au relief, le développement anarchique de l’habitat, les nouveaux modes de consommations générateurs de déchets, constituent autant de facteurs de fragilisation de notre ville. Les collectivités territoriales, en tant qu’administration de proximité sont de fait en première ligne dans la recherche de solutions à ces facteurs qui bouleversent directement la vie des administrés et deviennent des sources de conflits pour lesquelles nous devons apprendre à apporter des réponses ».

Pour Hamid Soulé, coordinateur du programme résilience urbaine à l’Onu habitat, c’est un fonds d’adaptation adressé à l’Onu habitat pour la résilience en Union des Comores. « C’est un processus de participation à la résilience urbaine. Un processus initié à Moroni puis à Mohéli. Maintenant, c’est autour de Mutsamudu au profit de la municipalité de la ville. Le choix des villes résulte de l’outil CityRap. Un outil préconisant les quartiers de petites et moyennes tailles à 250 000 habitants. Et par rapport à la taille et que ce sont les villes qui concentrent le plus de populations et donc la vulnérabilité est plus importante ».

Selon lui, tous les plans qui sont élaborés, que ce soit la contingence et la stratégie nationale de gestion de risques et catastrophes sont élaborés à l’échelle nationale. Pour plus d’efficacité, les plans doivent être faits au niveau local. Le niveau local peut s’inspirer du national. Les autorités municipales sont les plus proches des communautés. C’est dans ce sens que c’est important, que la communauté dispose d’un plan de contingence, un plan d’action pour la mise en place d’un plan de résilience local.

Un appui à plusieurs agents municipaux et membres d’associations qui,  « désormais vont travailler sur la gestion de risques et catastrophes. En pleine saison de vents et de fortes pluies, plusieurs côtes sont érodées et des bâtiments risquent de s’écrouler ou de subir des inondations. La démographie non contrôlée de la ville accroît les risques », a souligné Wardi Chamsidine.

Ahmed Zaidou

L’Ong Dahari a tenu un atelier national, ce jeudi dans un hôtel à Mutsamudu. L’atelier comprend des échanges entre les environnementalistes et les pêcheurs de poulpes. La question des paramètres de fermeture et d’ouvertures des zones est au cœur de la formation.  

Une trentaine de personnes présentes dans la formation. Selon les comités villageois sur place, la fermeture des zones de pêche du poulpe permet également la croissance d’autres espèces marines. Fatima Ousseini, chargée des recherches sociales et économiques a fait savoir qu’« il y a diversification des participants. Nous avons plusieurs directions, les syndicats et les pêcheurs ». « Nous allons donner du repos à une zone. Il n’y aura pas d’activités de pêche. Ça permet d’avoir des poulpes en quantité avec un poids conséquent. Nous aurons beaucoup de poulpes à maturité », avance-t-elle.

Pour Effy Vessaz, coordinatrice Blue Ventus et Dahari sur le programme marin, « les fermetures temporaires ont un impact sur les poulpes. Ils ont une croissance exponentielle. La productivité de la pêche s’est améliorée. Il n’y a pas vraiment d’organisation standard sur l’ouverture et la fermeture. Chaque communauté avec les aides nécessaires a pu mettre en place ces fermetures. Depuis 2017, à Anjouan, il y a eu plus de 10 fermetures, à Mohéli, plus de 7 villages mettent des fermetures, et à Ngazidja seulement 2 fermetures. C’est une visite d’échange pour que la gestion communautaire marche. C’est un échange d’expériences », dit-elle.

« Nous avons essayé avec de bons résultats. La communauté était réticente, mais elle a fini par accepter l’initiative qui continue à donner des fruits. Nous mettons tout en place pour avoir les aides nécessaires pour la bonne gestion de cette ressource après plusieurs fermetures », précise Safina Ahmed, pêcheuse à Mohéli. Selon  Mohamed Benali, président de la coopérative des pêcheurs de Malé à Ngazidja, « c’est pour la fermeture de cogestion des zones de pêches du poulpe. C’est un atelier qui sera bénéfique à plusieurs personnes. Cela se passe déjà dans 2 villages de la grande Comore, je voudrais que ça soit également dans le village de Malé », dit-il.

Ahmed Zaidou

La région de Mboinku est envahie par des chenilles qui s’attaquent aux feuilles des arbres et se trouvent dans les rues et auprès des maisons. Un phénomène rare qui inquiète les habitants de la région. Au cours d’une conférence de presse tenue, lundi dernier, l’Inrape rassure la population que ces chenilles ne représentent pas un danger pour la santé humaine.

La région de Mboinku s’inquiète par ce phénomène d’envahissement des chenilles dans les plantes, dans les rues et dans les lieux où poussent des gazons. À travers les réseaux sociaux, les habitants de la région demandent une intervention du gouvernement et des spécialistes de la matière afin de trouver une solution face à cette crise. Lors d’une rencontre avec la presse, lundi dernier, l’Inrape a rassuré la population que ces chenilles ne représentent pas un danger pour la santé humaine, mais plutôt une menace des cultures. « Nous avons assisté à l’envahissement des chenilles dans la région de Mboinku. Les habitants ne sont pas habitués à un tel phénomène. Mais, en réalité, ces chenilles ne représentent pas des impacts sanitaires chez les êtres humains. Elles menacent les plantes. Ces chenilles ont été importées, mais, on ne sait pas encore le pays originaire», a confirmé le directeur général de l’Inrape, Dr Hamza Abdou Azali.

Dr Issa Mzé Hassani a précisé le phénomène de la multiplication de ces chenilles et promet de tout faire pour réduire leur multiplication rapide. « Ces chenilles se multiplient la nuit par des processus de production. Un phénomène qui se produit à un cycle de 30 jours. Les larves soient L1, L2, L3, L4 jusqu’à L6 se produisent pendant 14 jours. Toutefois, ce phénomène ne dure pas jusqu’à longtemps. Les chenilles se trouvent massivement dans les plantes comme le maïs, et dans les zones où poussent les gazons. Mboinku traverse une période de pluie, procédée par une période de sécheresse. On fait l’étude et pensons mettre en place des mesures pour réduire la propagation de ces insectes », a-t-il expliqué.

Abdoulandhum Ahamada

 

Plusieurs régions de Ngazidja sont envahies par des chenilles légionnaires d’Afrique. À cet effet, le Scout Ngoulou de Mbeni avec la sécurité locale ont, hier mardi, prélevé des échantillons des chenilles, pour faire des études. Selon eux, l’essence et l’acide peuvent tuer facilement les chenilles.

Les régions de Mboinku, Hamahamet et Mitamihouli vivent dans le calvaire suite à l’envahissement des chenilles dites « légionnaires d’Afrique ». Même si l’Inrape a rassuré la population l’inoffensivité sanitaire chez les êtres humains, le scout de Mbeni et la securité locale ont procédé, hier mardi, à des tests d’échantillons. Une manière de connaître le produit adaptable pour nuire ces insectes. Alors, après analyse faite par ces hommes chercheurs, il en résulte que l’ « essence et l’acide » peuvent tuer les chenilles.

Toutefois, selon eux, il faut attendre la décision du gouvernement. «  Nous, scout et securité locale de Mbeni, avons pris l’initiative de trouver une solution adaptable pour la nuisibilité des chenilles qui envahissent les régions de Mboinku, Hamahamet et Mitamihouli. Au début, nous avons utilisé de la javel à Bouni et Ouella Hamahamet. Cette méthode n’a pas du tout marché. Nous sommes allés à Mbeni pour obtenir du gasoil, de l’essence et de l’acide (sous forme d’insecticide). Donc, après la prise des échantillons, nous avons constaté que l’essence et l’acide peuvent tuer les chenilles pendant 30 secondes. Une méthode réussie durant notre parcours dans plusieurs villes et villages de Hamahamet », a expliqué Koussoiyi Ibrahim, un des membres du Scout de Mbeni.

Au cours de ces tests réalisés par les scoutistes et les agents de securité de Mbeni, il en résulte que la décision revient aux autorités du gouvernement. « Nous avons utilisé de l’essence et de l’acide pour tuer ces insectes, mais, c’est un test ou une recherche scientifique. Puisque nous pensons que, vu ce test fait, les habitants concernés peuvent acheter des bidons d’essence pour faire la pratique. Or, la décision finale revient aux autorités du gouvernement », a indiqué un des chercheurs présents.

Abdoulandhum Ahamada

Entre plastiques, tissus, ferrailles, déchets organiques…, « ces produits qui nous tuent ». Ils sont partout. Dans la pluie, dans la nourriture, et même dans le placenta. Le plastique empoisonne tout. Il étouffe la vie au plus profond des océans comme sur les plus hautes montagnes et partout sur nos routes. Il provient des produits importés.

Les ordures et déchets ménagers détruisent et polluent la nature. A Anjouan, le pire est là. Dans le littoral de Mutsamudu, un homme, un seul, Adinane Mohamed Ibrahim, nettoie 6 jours sur 7 le bord de la mer sans masque ni gants. « Je ne mets pas de gants, car ils détruisent mes mains. Le masque gêne ma respiration en vue des va et viens que j’effectue longuement pendant, souvent des journées ensoleillées ou de pluies. Je travaille avec fierté. Je suis le seul des 7 personnes qui sont restées pour ce travail. C’est la quatrième année que je suis là », dit-il avant d’expliquer que « je ne trie pas. Ce sont des tonnes de déchets. Du plastique, à la ferraille, passant par le bois et les tissus de tout genre. Je me charge de mettre dans un sac et le reste se passe au site de recyclage à Dindrihari. Certains déchets sont entassés que je n’arrive pas à les déplacer. Ils sont entremêlés de tout type de déchets qu’on trouve. Il y en a encore et encore pendant la saison des pluies ».

« Dénoncer ne suffit pas, il faut agir »

Des déchets, il y en a, même ménagers, composés de nourriture en décomposition ou de restes de poissons. « Je sais que ça me détruit, mais c’est un travail comme les autres. C’est mon travail », précise-t-il. Certains de ces déchets proviennent des produits importés, mais aussi d’usines de transformation ou de mise en bouteilles. « Ces usines ne recyclent pas. Des associations en parlent, mais ne bougent pas le petit doigt. Dénoncer ne suffit pas, il faut agir, donner son idée. Ce sont nos déchets et notre pays », indique un environnementaliste de la place.

Selon un diplômé de l’université des Comores en science de la terre et de l’environnement, Nasserdine Abdoul-Karim, ces déchets sont une source de travail, d’énergie et peuvent, s’ils sont exploités, créer une plus-value à notre économie. « J’ai entendu l’histoire de ce jeune homme qui entretient le littoral. Il mérite du respect et tout l’amour du monde. Il doit être décoré et revoir les mérites de son patriotisme et de son dévouement. Je ne pense qu’il y a personne ailleurs qui fait le travail de ce jeune garçon », a-t-il encensé.

Le danger du plastique

Pour Nasserdine Abdoul-Karim, le plastique et autres déchets sont très dangereux. « Au niveau de l’air, de la terre, et même de l’océan. Au niveau de la terre, le plastique constitue un véritable problème, puisque le plastique est non dégradable. Il peut faire des millions d’années. Au niveau de la mer, il peut prendre la taille d’une île et empêcher les rayons du soleil de pénétrer au niveau de la mer », explique-t-il. « Les déchets font des dégâts. Surtout dans un pays comme le nôtre. Nous ne recyclons pas. Beaucoup d’animaux terrestres, marins et humains sont morts ou meurent à cause de nos déchets », a souligné le diplômé en science de la vie et de la terre.

Ahmed Zaidou