ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Dès lors que les conseillers de l’ancien président Sambi s’abstenaient à l’audience, la partie civile représentée par Me Sossah Éric Emmanuel regrette le fait qu’un procès pénal de cette nature a de sens s’il y a un débat contradictoire de qualité. Devant la presse hier au Palais de justice, l’avocat de la partie civile déplore le fait de boycotter le procès.

Même si la défense remet en cause la légalité de la juridiction et l’infraction de haute trahison, la partie civile insiste que ce procès devrait avoir lieu. Me Sossah Éric Emmanuel rappelle d’abord que ce qui s’est passé lundi dernier n’est qu’une compilation de déviance par rapport à la prise des décisions politiques et par rapport à l’objet même de ce programme dite « citoyenneté économique », déviance enfin par rapport à la destination des fonds qui ont été récoltés à l’occasion de ce programme. « On a voulu politisé ce procès en le faisant le procès d’un homme. Ce n’est pas le procès d’un homme, c’est le procès de pratique de mauvaise gouvernance », indique l’avocat de la partie civile.

Par rapport de ce qui a été soulevé comme exception par les conseillers de l’ancien président Sambi, Me Sossah Éric, estime qu’il n’y a aucune raison technique justifiant le report du procès et il n’y a aucune raison juridique qui justifie un renvoi ou un report : « nous sommes tout à fait à l’aise de poursuivre le procès », dit-il. Au moment où l’accusé ne s’est pas présenté à l’audience, la justice est rendue au nom du peuple comorien. « On lui demande de venir s’exprimer, il dit non. Si on ne respecte pas le juge, alors il faut respecter les citoyens qui l’ont désigné pour représenter le peuple », souligne l’avocat de la partie civile qui ajoutera que le procès doit avoir lieu parce qu’il est essentiel pour l’histoire et pour la compréhension de ce qui a été de ce programme de la citoyenneté économique. La partie de la défense a contesté la présence de la partie civile au procès. Mais l’avocat de la partie civile insiste que l’État à de la place parce qu’en fait de compte « dans cette affaire les condamnations qui devaient être prononcées ne peuvent être que des peines de privation de liberté ou des condamnations pécuniaires. »

Kamal Said Abdou

 

 

Le procès relatif à la citoyenneté économique a été ouvert lundi dernier, au palais de justice de Moroni. L’ancien président, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a refusé d’être jugé par une cour de sûreté de l’Etat « illégale ». Au deuxième jour du procès, les avocats de la défense ont organisé une conférence de presse, au Golden Tulip, pour apporter plus des éclaircissements sur leur abstention à l’audience. Les avocats parlent d’irrégularités et des manquements dans le dossier.

Après avoir refusé d’être jugé par « une cour illégale », l’ex-président Sambi ne s’est pas présenté avec ses avocats à l’audience, le lendemain. Dans une conférence de presse, les avocats de la défense parlent des irrégularités, des manquements et des abus aux procédures juridiques. Selon la partie de la défense, la loi de 1981 n’existe pas, même si par extraordinaire, la loi de 1981 aurait être appliquée, mais, il y a des irrégularités énormes. Les juges de la cour de sûreté de l’Etat doivent être nommés, sur concertation avec les parlementaires, par un décret présidentiel. Or, aucun décret n’a nommé les juges de la cour de sûreté de l’Etat. Sur cette même loi inapplicable, précise l’article 14 stipulant que « la constitution de la partie civile est irrecevable : juridiction d’instruction et juridiction à jugement. »

« Un délit non définit par le code comorien »

« La loi interdit la constitution de la partie civile. D’autant plus, le juge d’instruction chargé de l’affaire, a renvoyé l’affaire devant une autre juridiction appelée cour de sûreté de l’Etat. Il applique une loi qui a créé cette juridiction. Mais, il se pose des problèmes de fonds. Cette loi de 1981 précise que c’est le commissaire qui devra renvoyer l’affaire à cette juridiction. La loi 81 fixe les conditions pour traduire une personne, et ces conditions, notamment les délits, crimes, entre autres. C’est-à-dire, la loi 1981 a fixé un principe fondamental, celle de la légalité de la poursuite et de la qualification. Or, en renvoyant le président Sambi sur la juridiction d’exception, pourtant, la loi précise qu’il faut viser les textes de renvoi en parlant de haute trahison, alors, c’est un délit non définit par le code comorien. Il n’y pas de crime ni délit qui définit la haute trahison. Sambi ne doit pas être traduit par cette juridiction », a expliqué Me Fahmi.

Pour Me Mahamoudou, un nombre énorme des passeports signés pendant ce régime d’Azali, sans décret présidentiel. Une forme de magouille. « Le président Sambi a précisé qu’il voulait savoir ce qui se passe sur l’affaire de la citoyenneté économique, même s’il a usé cette loi pendant une courte durée de sa mandature par rapport au président Ikililou lequel n’a jamais été entendu par la justice. Même s’il a usé cette loi par rapport à Azali. Dès lors, en janvier 2017, le député Oumouri a évoqué, lors de la constitution de la commission parlementaire, que plus de 200 passeports comoriens ont été créés lors du régime d’Azali, sans aucun décret. Mais, Dhoulkamal a écarté cette affirmation dans le rapport. Alors, il faut savoir que dès le début de l’affaire, la partie gouvernementale veut toujours condamner Sambi », a confirmé l’avocat. Et lui de conclure que « Sambi est prêt à participer et être jugé dans une audience dont les procédures juridiques ont été légalement respectées. Mais, ce n’est pas cette juridiction de cour de sûreté illégale ».

Abdoulandhum Ahamada

Alors qu’il juge illégal la composition et les compétences de la cour de sûreté de l’Etat, l’ancien président Sambi ne s’est pas présenté hier à l’audience au palais de justice de Moroni. Mais, cela n’a pas empêché la tenue de l’audience et le président du tribunal a rappelé que les exceptions soulevées par la défense sont non recevables.

Les audiences sur le programme de la citoyenneté économique suivent son cours depuis lundi dernier. L’ancien président Sambi a tenu à sa parole. Il n’a pas assisté à l’audience d’hier mardi. Cela intervient sur le fait que l’ancien président Sambi conteste la légalité de la cour de sûreté de l’État et sa composition. S’appuyant sur la loi N° 13-015/AU du 26 décembre 2013 complétant certaines dispositions de la loi relative à la transparence des activités publiques, économiques, financières et sociales du 25 Juillet 2008, le tribunal a rejeté les exceptions soulevées par la défense rejetant aussi l’exception relative à l’état de santé de l’inculpé. 

A noter que le 20 août 2018  au 20 août 2021, dans la continuité de sa mise en résidence surveillée illégalement décrétée par le ministère de l’intérieur, quatre  années se sont écoulées depuis que l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est « arbitrairement » maintenu dans une détention provisoire anormalement très longue. Pendant quatre ans,  ses avocats ont dénoncé la violation de la loi. Ils estiment en effet qu’il n’y a aucune base juridique justifiant cette détention provisoire « injuste » dans la mesure où le code de procédure pénale limite la durée de la détention provisoire à quatre mois renouvelables une fois. Par conséquent, dès le 21 avril 2019, l’ancien Président Sambi aurait dû retrouver sa liberté. La sentence est attendue aujourd’hui. Il risque 20 ans de prison.

Kamal Said Abdou

Placé en détention provisoire depuis plus de 4 ans, l’ex-président des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi s’est présenté devant la cour de sûreté de l’Etat pour son jugement. Un procès tant attendu par tout le monde. Mais, suite aux observations des avocats de Sambi et la déclaration de l’accusé, les pro-Sambi dénoncent une justice « inégalitaire ».

Mobilisés devant le palais de justice de Moroni où s’est ouvert le procès de Sambi sur le programme de la citoyenneté économique, les sambistes ont manifesté leur ras-le-bol. Ils ont tous scandé, les poings levés, « libérez Sambi, libérez Sambi ». Tous craignent une justice illégale et ont dénoncé une justice au rabais. Les débats des avocats de Sambi et la petite déclaration de Sambi ont fait pâtir les sambistes avant d’applaudir l’ancien président. « J’ai aimé son discours cohérent avec des mots pesés malgré que j’avais les larmes aux yeux », a exprimé le jeune Djaffar Ali Said, devant le palais de justice de Moroni. Une déclaration qui fait du tollé à l’opinion publique.

« Il est clair que c’est un dossier politique et non juridique. Les juges de la cour de sûreté ne sont pas légaux et ne se conforment pas à la loi. D’ailleurs, cette cour a été annulée par les députés, et Azali n’a pas du tout respecté les processus juridiques qui les assiègent. C’est de l’anarchie et de la turpitude. Alors, le président Sambi a pleinement, le droit de refuser de ne pas être jugé par une cour qui ne se conforme pas à la règle et aux normes logiques. Et les juges ont été humiliés par l’avocat belge et les autres avocats de Sambi », a indiqué Ahamada Mfoungouliyé.

Le désordre juridique

Le jugement de l’ancien président Sambi reflète « d’un pur désordre juridique de la part du gouvernement et des juges manipulés par les autorités gouvernementales », selon un citoyen. Car, selon lui, « séquestrer un ancien président pendant 4 ans, démontre la pure oligarchie, masquée par la haine et de la rancune ». Donc, Sambi et ses avocats ont le droit se replier et de se méfier de la justice comorienne. « Sambi a été séquestré par le gouvernement et ses alliés durant 4 ans dans son domicile sans jugement. C’est un dossier purement politique qui ne se conforme pas à la constitution ni au texte juridique. Cependant, assiéger une cour  de sûreté qui ne se conforme pas à la loi est une pure erreur juridique. C’est une succession d’erreurs dès le début de l’appréhension de Sambi en 2018 jusqu’à nos jours. Si j’étais à la place de Sambi, je ne retournerai plus à l’audience pour le deuxième jour du procès (Ndlr, aujourd’hui) », a-t-il critiqué.

Par contre, Ismael Moussa, présent à l’audience, critique l’ancien président Sambi puisque Sambi aurait régularisé et structuré le fonctionnement de la justice lors de sa mandature de 2006 à 2011. Et selon lui, cette démarche empêcherait le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. « Certes, Sambi est victime de cette manigance et de la machination des gouvernants et des juges, mais, lors de sa mandature, il avait la possibilité de réglementer  l’appareil judiciaire en optant des meilleurs juges et donnant à la justice son indépendance totale. D’ailleurs, ceux qui le jugent aujourd’hui, notamment le juge Omar et ses consorts, ont été presque les mêmes visages à l’époque de sa présidence. C’est du tour en tour. Donc, Sambi doit assumer toutes ces conséquences », a-t-il souligné. 

Abdoulandhum Ahamada

Présent hier matin pour son procès sur l’affaire de la citoyenneté économique jugé par la cour de sûreté de l’Etat, un des accusés, l’ex-président Sambi, inculpé pour haute trahison n’est pas jugé. Convaincu que les faits qui lui sont reprochés ne sont pas constructifs avec « une cour de sûreté incompétente », Sambi déclare que « je ne suis pas prêt à être jugé par une justice illégale et des juges illégitimes. » 

Hier matin, le procès de la longue attente est ouvert sous haute surveillance. Il s’agit du procès sur la vente des passeports comoriens à des étrangers. Les anciens vice-présidents, Nourdine Bourhani et Mohamed Ali Soilihi, l’ancien ministre Mohamed Bacar Dossar et l’ancien président Sambi sont tous concernés de ce procès. L’ex-président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est accusé de « haute trahison » après avoir été inculpé de « détournement de deniers publics, corruption et faux et usage de faux. Les anciens vice-présidents ainsi que l’ancien ministre sont inculpés pour « corruption, faux et usage de faux et détournement de fonds publics ». Ils sont jugés par la cour de sûreté de l’Etat. Une haute juridiction dénoncée par les avocats de la défense.

Sambi en colère

Tout ne s’est pas passé comme on l’aurait souhaité. L’accusé Sambi s’est retiré de l’audience parce que les observations de ses avocats ont été vidées par la cour de sûreté de l’Etat. Après concertation avec ses avocats, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi s’est autorisé à une déclaration. Il a haussé le ton et s’est emporté dans une colère saine. « J’ai suivi les débats de mes avocats et ont fait des observations que vous venez de les rejeter. J’ai entendu dire que les assesseurs de la cour ne sont pas nommés légalement et le président et illégitime. Je vous demande de me prouver les documents montrant que j’ai détourné des fonds publics et/ou j’ai reçu des pots de vin. Tout le peuple comorien m’écoute. Et si vous ne me donnez pas la parole, peut-être vous ne m’écouterez jamais », a souligné l’ex-président Sambi.

L’accusé pour haute trahison, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, a déclaré que « je ne suis pas prêt à être jugé par une justice illégale et des juges illégitimes ». L’ex-président vit un enfer depuis plus de quatre ans. Et son procès est l’un des procès les plus attendus et les plus marquants de l’histoire. Toutefois, Sambi refuse d’être jugé par une cour « illégale ». Rappelons que Sambi avait déclaré que : « je ne suis pas peur de la justice, j’ai peur de l’injustice. »

Les avocats de Sambi « non désirés » ?

Sur ce, les avocats de Sambi solidaires, se sont également retirés car leur client a refusé d’être jugé « illégalement. » « Nous sommes là pour défendre notre client. Et s’il quitte la salle d’audience, logiquement, nous ne pouvons pas rester », a soutenu Me Mahamoudou. Pour un des avocats de Sambi, « monsieur le président, on est venu ici pour assister à un procès indépendant dans le respect du droit de la défense. Il vous a été soulevé des exceptions ce matin, oui, pardonnez-moi, vous êtes en droit de le faire, mais ça n’empêche ; je peux vous répondre que je n’ai jamais vu un président de Cour d’appel de chambre d’accusation statuer uniquement sur la liberté sans examiner les faits. A chaque début d’audience, il y a un examen des faits. J’estime que nous sommes non désirés dans cette affaire. Nous nous estimons que le conseil n’est pas équitable. Il n’y a pas d’indépendance, donc nous sommes obligés de nous retirer », a-t-il également soutenu.

Rappelons que l’ancien président a été mis en résidence surveillée depuis le mois d’avril 2018 par une note signée par le secrétaire général du ministère de l’intérieur avant d’être mis en détention provisoire dans sa résidence considérée comme annexe de la prison de Moroni. Il faudra rappeler aussi que l’accord initial portait sur 4000 familles pour un montant de 200 millions de dollars d’investissements. L’enquête parlementaire remise au président de la République (mise en cause par certains parlementaires) mentionne 48 000 passeports dont 971 millions de dollars de recettes ne sont jamais versés dans les caisses de l’Etat.

Le procès renvoyé

Après plusieurs observations de la défense vidées, la cour de sûreté de l’Etat a décidé de renvoyer le procès jusqu’à ce mardi matin. Sachant que les avocats de la défense pointent du doigt cette haute juridiction et dénonce « une cour incompétente. » Bien que la partie civile a demandé de maintenir le procès pour que la vérité soit connue. 

Nassuf. M. Abdou

Le procès sur l’affaire de la citoyenneté économique a lieu aujourd’hui au tribunal de Moroni. Plusieurs autorités dont l’ex-président des Comores, Sambi sont concernées par ce procès. Et ça sera peut être l’un des plus grands procès de l’histoire des Comores. Sambi sera jugé par la cour de sûreté de l’Etat pour « haute trahison. »

La longue attente. Détenu depuis plus de quatre ans pour une affaire de « détournement de deniers publics, corruption, faux et usage de faux », dans l’affaire de la citoyenneté économique, l’homme politique et ex-président, Ahmed Abdallah Sambi sera jugé pour « haute trahison. » Une accusation critiquée par les proches de Sambi tout en dénonçant un acharnement contre l’ancien raïs. Un impressionnant dispositif de sécurité sera mis en place au tribunal de Moroni afin d’éviter les débordements.

Alors que la loi n’a pas défini la haute trahison, ni fixé les peines, ni prévu la procédure, il convient, selon l’ordonnance de renvoi, de se faire une construction juridique de cette notion de haute trahison. « Ce renvoi devant la cour de sûreté de l’Etat constitue le summum de l’illégalité et de la violation des règles de la procédure ainsi que des droits de la défense », se plaint Me Mahamoudou, avocat de Sambi. Quant à Tislame Sambi, « on nous parle aujourd’hui de haute trahison, un crime qui viendra justifier une peine plus lourde devant la cour de sûreté de l’Etat dont les décisions ne sont pas susceptibles de recours », a-t-elle dénoncé.

Pour rappel, Sambi avait été placé en résidence surveillée en 2018 pour troubles à l’ordre public puis placé en détention provisoire dans l’affaire de la citoyenneté économique trois mois plus tard. Et ce lundi, s’ouvre le procès de l’affaire de la vente des passeports comoriens.

Nassuf. M. Abdou

Un jeune étudiant comorien au nom de Aboubacar Dainane est jugé devant le tribunal de première instance de Guinée (Conakry) le lundi 14 novembre 2022. Le jeune étudiant risque 15 ans d’emprisonnement selon le média guinéen Guineematin. Le verdict est attendu le 28 novembre prochain.

Placé en détention provisoire depuis 2020 après avoir été accusé de viol sur une fillette de 8 ans, Aboubacar Dainane risque une peine de 15 ans d’emprisonnement. Aboubacar Dainane est d’origine comorienne de l’île d’Anjouan (Lingoni). Et selon un étudiant comorien à Conakry, « notre frère est conduit en erreur. Puisque quand la famille de la fillette l’accusait d’avoir violé leur fille, il est conseillé de porter plainte par quelqu’un se trouvant aux Comores. Par conséquent, il a été arrêté et placé sous mandat de dépôt depuis le premier trimestre de 2020. Apparemment des enfants de cette famille jetaient des pierres sur sa maison, il a parlé à leurs parents. Et ils l’ont accusé de viol sur leur fille », a expliqué notre source.

Selon Guineematin, « Aboubacar Dainane, imam dans son quartier à Sonfonia, est accusé d’avoir violé la fillette dans sa chambre alors que celle-ci y était allée pour regarder la télé. Il aurait reconnu à l’enquête préliminaire s’être servi de ses doigts pour atteindre les parties intimes de la fillette. »  Et le procureur d’indiquer que « l’accusé invitait la petite fille à regarder la télé chez lui. Il en a profité pour abuser d’elle, il la mettait sur ses genoux pour la doigter. Et pour l’amadouer, il lui a donné des billets de 2000 GNF, mais devant vous ici, il dit avoir reconnu parce qu’un policier le lui avait conseillé. Et le rapport-médico-légal confirme que la fillette a été touchée. Les agissements de l’accusé sont constitutifs des faits de viol. »

Quant à l’avocat de l’accusé, il a demandé des preuves concrètes pour que les faits soient constitutifs. Puisque, « défend-il, quand les femmes veulent nous créer des problèmes, elles réussissent toujours. Mon client est innocent ». Le verdict est attendu le 28 novembre prochain.

Nassuf. M. Abdou

 

 

Un dossier purement « politique », selon son avocat Me Mahamoudou. Placé en détention provisoire depuis plus de quatre ans dans l’affaire de la citoyenneté économique, l’ex-président Sambi sera jugé devant la cour de sûreté de l’Etat pour « haute trahison ».

4 ans de détention sans jugement, la famille de Sambi ne cesse de dénoncer une détention arbitraire. Dans un communiqué publié par la fille de Sambi, on ne peut lire « aucune compétence pour juger le dossier de la citoyenneté économique et encore moins juger un ancien président de la République pour haute trahison. » Et le communiqué d’ajouter : « nous étions les premiers à réclamer un procès pour rétablir l’innocence de notre père. Cependant, notre père n’a jamais bénéficié d’une telle justice. L’incompétence de la cour de sûreté de l’Etat, conjuguée à l’absence des preuves démontrent clairement un acharnement judiciaire et politique contre notre père. »

Contacté par Al-fajr depuis la France, Me Mahamoudou, avocat de l’ancien président, a préféré ne pas répondre à nos questions. Toutefois, le mystère demeure sur ce dossier dit « citoyenneté économique » auquel plusieurs personnes citées sont blanches comme neige. Or, pour la nécessité de l’enquête est de garantir l’impartialité et assurer le principe d’un jugement contradictoire, ces personnes doivent  aussi comparaître devant cette haute juridiction du pays afin de donner beaucoup plus d’éclaircissements.

En mémoire, l’ancien président Sambi a été accusé de « faux et usage de faux, détournement des deniers publics, forfaiture et corruption » sur l’affaire de la vente des passeports à des apatrides des pays du Golfe. Il faudra rappeler aussi que l’accord initial portait sur 4000 familles pour un montant de 200 millions de dollars d’investissements. L’enquête parlementaire remise au président de la République (mise en cause par certains parlementaires) mentionne 48 000 passeports dont 971 millions de dollars de recettes ne sont jamais versés dans les caisses de l’Etat. 

Kamal Said Abdou

 

 

Alors que neuf personnes ont été placées en détention provisoire depuis le 05 janvier 2022 et jugées le 29 septembre 2022, dans l’affaire des lingots d’or, le verdict est tombé : Yasser Ali Assoumani, Harifadja Abodo Nourdine Fardy, Aynou, Nadhuf, Elhad sont condamnés à 7 ans de prison ferme avec une amende de 1 million de francs comoriens pendant que d’autres contrebandiers sont condamnés à 5 ans de prison et deux relaxées (Abdoulmadjid et Mohamed Moussa).

Après presque dix mois de détention provisoire, la justice comorienne a rendu son verdict sur les neuf personnes arrêtées depuis janvier dernier. Yasser Ali Assoumani, Harifadja Abodo Nourdine Fardy, Aynou, Nadhuf, Elhad sont condamnés à 7 ans de prison ferme avec une amende de 1 million de francs comoriens. D’autres personnes sont condamnées à cinq ans de prison et deux autres relaxées, à savoir Abdoulmadjid et Mohamed Moussa par la justice. Pour l’avocat de Aynou et Kamardine, « ce sont des décisions très lourdes contre mes clients. » « Aynou est condamné à 7 ans ferme avec amende et Kamardine est condamné à 5 ans. J’estime que des décisions ont été importantes à prendre que celles-ci », estime l’avocat. Interjeter un appel ou non, l’avocat se réserve d’en parler avec ses clients.  

Pour rappel, 49 kg d’or évalué de plus de 1,241 milliards de francs comoriens ont été saisis à l’aéroport de Moroni fin décembre 2021. Ces objets sont fondus sous forme de lingots d’or venant de Madagascar et les trafiquants avec des agents de l’aéroport ont voulu faire passer ces lingots d’or et être vendus à l’étranger. Trois personnes dont deux de nationalité malgache (extradées) sont les acteurs. Ils sont accusés « des faits graves de corruption active, abus de fonction, complicité intéressée à la fraude contrebande, participation à un groupe criminel organisé dans l’affaire de trafic illicite d’or. »

Abdoulandhum Ahamada

Encore un rebondissement sur l’affaire de l’ancien président Sambi, détenu dans le cadre de l’affaire de la citoyenneté économique. Selon les informations en coulisses, les visites de l’ancien président Sambi seraient suspendues. Contacté hier par Al-fajr, Me Mahamoudou, avocat de l’ancien président a confirmé cette information bien qu’il ne l’ait pas reçu officiellement.

La mesure concerne tout le monde même son avocat serait privé de visite à son client. « Oui c’est vrai selon une information que j’ai reçue de la force présente à Voidju », affirme Me Mahamoudou. L’avocat affirme n’avoir reçu un courrier de la part du juge saisi du dossier et il ignore où provient cette décision. N’ayant pas connaissance de la nature de cette décision, Me Mahamoudou n’a pas fait commentaire.

Pour rappel, l’ancien président Sambi est inculpé depuis 2018 pour « détournement de deniers publics, faux et usage de faux et forfaiture » dans l’affaire dite de la citoyenneté économique. Une affaire qui consistait à vendre des passeports comoriens à des bédouins du Golf. 4 ans depuis, l’ancien président Sambi n’est pas jugé. Aucune date pour la tenue de l’audience n’est fixée. Encore faut-il rappelé que le montant du fonds qui serait détourné n’est pas connu.

Ce qui laisse croire que le dossier de l’ancien président est vide. Si non avance Tislam, la fille de l’ancien président, le code de procédure pénal indique clairement que la détention provisoire d’un citoyen ne peut être que de 8 mois. « La justice n’a que faire du droit en ce qui concerne Sambi. Elle agit comme une mafia qui a pris un homme en otage sous couvert d’une procédure judiciaire », regrette-t-elle. De son côté, l’avocat de l’ancien président Sambi, ne cesse de qualifier la détention de son client comme une « séquestration. »

Kamal Saïd Abdou