Le juge d’instruction saisi par le parquet de la république à travers par réquisitoire introductif dans cette affaire de viol présumé de Simba Khaled a refusé d’ouvrir une information judiciaire. Selon le magistrat instructeur, Les faits seraient prescrits, a expliqué Me Moudjahid, un des avocats de la victime. Hier, l’on a appris l’annulation de la décision du juge d’instruction ce qui pourrait à nouveau l’ouverture de l’information judiciaire. Pour ce faire, Dakota serait placé en détention provisoire.

Après l’arrestation du présumé violeur qui n’est d’autre que Dakota, le juge d’instruction non seulement qu’il a été désigné par le président du tribunal mais aussi il a été saisi par le procureur de la république par un réquisitoire introductif. « Malgré cela, ce magistrat instructeur aurait refusé d’ouvrir une information judiciaire au motif que les faits sont prescrits. Ce qui fait que le présumé est libéré car le procureur de la république n’a pas le droit de garder encore la personne en l’absence d’un texte sachant que le délai de la garde à vue a expiré», a déploré l’avocat de la victime. Selon Me Moudjahid, le procureur a fait appel contre la décision du juge d’instruction. La chambre d’accusation a infirmé l’ordonnance du juge d’instruction. Ce qui permettra l’ouverture d’une information judiciaire.
Quant à la prescription des faits évoqués par le juge d’instruction, Me Moudjahid est étonné, sur la base de quoi les faits sont prescrits « Les trois plaintes sont déposées récemment. Nous avons une nouvelle loi qui précise que les actes de viol et abus sexuel ne doivent pas être prescrits. Le principe du non rétroactivité de la loi ne peut pas s’appliquer dans un cas pareil si la loi tranche sur le fond c’est-à-dire sur un élément substantiel en matière pénale. Donc, la prescription n’a pas un fait rétroactif ».
Parmi les victimes de cet acte de viol, explique l’avocat, il y a une qui est aux Comores. « Selon ses témoignages, il a été abusé en 2007 au moment où il avait 12 ans », a rapporté l’avocat. « Si l’agression porte sur un mineur, le délai de prescription ne peut être compté qu’partir de l’âge de la majorité : 18 ans. Ce qui fait qu’il faut attendre jusqu’à 2013 pour que le délai de prescription commence à couler. 2013 jusqu’à nos jours cela fait 9 ans», a-t-il ajouté.
L’obstruction
Admettons l’hypothèse de la prescription, « comment le juge est au courant d’une prescription sachant qu’il n’y a pas eu audition encore moins une ouverture d’enquête. Il faut noter que l’enquête préliminaire ne fait pas toute la lumière de l’affaire mais elle permet au procureur de se substituer afin de décider l’ouvrir ou non une enquête. La preuve en est au moment où le juge d’instruction est saisi, il instruit l’affaire parce que les éléments figurant sur l’enquête préliminaire n’a pas une valeur juridique. Ces sont des éléments à titre informatif », a expliqué Me Moudjahid. Celui-ci a donc considéré qu’il y a eu obstruction.
Bien que le juge d’instruction ait refusé d’ouvrir une enquête, Simba Khaled, victime d’agression sexuelle, s’estime gagnant. A l’en croire, le monde entier est au courant de ce que Dakota a fait et de ce qu’il a fait à plusieurs autres jeunes, qui aujourd’hui n’osent pas parler par peur de représailles. « Depuis le début de cette affaire, j’ai reçu pleins de témoignages des personnes ayant vécu pire que moi. Des hommes et des femmes qui, aujourd’hui, essaient de se reconstruire dans le silence », a annoncé dans une tribune libre, Simba Khaled. « Que le juge d’instruction sache que refuser d’instruire notre dossier, c’est
aussi condamner à l’amertume. C’est à la justice de leur dire qu’ils peuvent eux aussi parler et se libérer. A défaut, elle en sera surement comptable devant le tout puissant (…) Je suis prêt à subir encore des agressions mais je ne lâcherais point », a conclu Simba Khaled.
Kamal Said Abdou