ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Dans cet entretien, le président de Comores Alternatives est revenu sur les mesures d’allègement prises contre la vie chère, les délestages et l’opposition. Selon lui, les Comoriens souffrent de plus en plus chaque jour, par l’absence de vision politico-économique de ce régime.

Le gouvernement a annoncé des mesures d’allégement de la vie chère en ce mois de ramadan. Quelle lecture faites-vous par rapport à ces mesures ?

Est-ce qu’il y a encore un gouvernement qui s’occupe réellement du sort du peuple comorien qui souffre de plus en plus chaque jour ? Vous parlez d’allègement dans un pays qui manque de tout même de l’eau. Celui ou celle qui a eu un peu d’argent ne trouve pas de quoi acheter et celui qui, par miracle, y trouve ne peut pas en conserver faute d’électricité. Pour combler le tout, les fonctionnaires qui ont leurs salariés versés en retard, ont eu -dans plusieurs centaines de cas à Anjouan – la surprise d’une diminution de quatre-vingt milles à cent milles de francs Comoriens de moins. Ils ne savent pas leurs crimes pour être privés de leur dû sauf que le régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani les suspecte d’une mauvaise courbette. Ce sont ceux-là les allègements dont vous parliez ?

Les comoriens vivent un début difficile de ramadan à cause des délestages et coupures intempestives alors que des nouveaux groupes ont été réceptionnés quelques semaines avant le ramadan. Comment comprenez-vous cela ?

Les Comoriens souffrent de plus en plus chaque jour, par l’absence de vision politico-économique de ce régime macabre et dictatorial. Ce régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani est incapable d’offrir au peuple comorien les minimums vitaux à savoir : l’eau, l’électricité et des denrées alimentaires de première nécessité. Pour combler le tout de leur sinistre haine au peuple comorien, il achète à des prix dérisoires – des moteurs pourris qui ne fonctionnent qu’une journée – en continuant à torturer et à tuer à petit feu notre jeune nation. Ce n’est pas la première fois que ce régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani parle d’acheter des moteurs pour assurer l’électrification de notre pays depuis 2016.

En plus de huit ans au pouvoir, ce régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani n’a résolu aucun problème socio-économique qui persiste dans notre pays : chômages de masse, problème d’électricité, pas d’eau, pas des denrées alimentaires de première nécessité. Au contraire, le pays est totalement à terre, tant au niveau socio-économique qu’institutionnel et administratif.  Aujourd’hui, l’État, les institutions et l’administration publique sont réduits à Azali Assoumani et sa famille et rien d’autre. C’est pourquoi chaque jour les Comores sombrent de plus en plus dans la profondeur des malheurs et des souffrances intolérables et mortifères.

Politiquement, l’opposition s’unit pour une cause commune : déloger Azali. Avez-vous confiance en cette nouvelle union de l’opposition ?

Vous savez la politique c’est la guerre sans effusion de sang disait jadis Mao Tse-Toung, même si aujourd’hui elle est devenue sanglante. Et quand on est à la guerre, la question de confiance ne se pose pas. La question est uniquement de savoir qui combat contre mon ennemi et tire dans le même sens que moi. A la guerre même ceux qui se proclament être avec vous dès qu’ils tournent les dos, – les déserteurs – on les fusille. C’est pour vous dire que je crois à l’unification de l’opposition comorienne car j’ai confiance d’y être pleinement engagée et je suis convaincu de même pour ceux qui sont avec nous aujourd’hui. 

C’est une grande victoire de l’opposition de l’intérieur et de l’extérieur d’arriver à cette unification de ceux qui ont participé aux mascarades électorales et ceux qui se sont abstenus. En plus de cette unification, on s’est convenu ensemble du leadership de l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou. Car il ne suffit pas d’avoir des bataillons pour aller à la guerre mais il faut aussi et surtout avoir un général pour le conduire. Aujourd’hui, j’osé dire que l’opposition comorienne est en ordre de marche pour mettre fin au régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani.

Quelle vraie stratégie à mettre en place pour faire chuter le pouvoir en place ?

La première des stratégies est l’unification des forces vives Comoriennes sous une seule bannière afin de ne pas disperser nos forces et surtout nos moyens. La deuxième consiste à sensibiliser le peuple comorien que seul lui-même pourrait dégager ce régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani. Il n’y aura pas des anges, ni des mercenaires- Bob Denard est mort depuis longtemps- pour libérer notre pays. Chacun d’entre nous doit s’armer de courage, de détermination, de haine et surtout de rage pour combattre ce régime qui est maintenu par la terreur. Nous devons tout faire pour changer la peur en force et énergie et que la peur soit dans le camp du régime en place, sans aucune restriction ni quartier.

Votre dernier mot.

Le peuple comorien doit savoir que les malheurs qu’ils vivent hier et aujourd’hui prendront fin à la chute de ce régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani. Après la chute de régime, nous mettrons en place un gouvernement d’union nationale de transition qui remettra la vie à l’État, à l’administration nationale, aux institutions issues des accords de Fomboni de 2001 et surtout la vie socio-économique. Nous remettrons la tournante qui est un gage de stabilité de notre pays. Nous appelons les comoriens, hommes, femmes, jeunes comme âgés, civils et militaires (hommes de rang jusqu’ aux officiers supérieurs) de la Fcd, de la gendarmerie et de la police nationale à se joindre à nous pour libérer notre pays. Nous appelons aux oulémas qui ont été humiliés ces derniers temps jusqu’au grand mufti de mobiliser pendant ce mois sacré de ramadan où le prophète Mohamed, paix et bénédiction d’Allah soient sur lui et sa famille, avait mené la bataille de Badr, de sensibiliser et mobiliser contre ce régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani. 

Le temps n’est plus au silence complice ou à la fatalité mais au combat de la libération. Au pays et en dehors de notre pays, il ne doit y avoir de clan et seulement deux : ceux qui sont avec la dictature qui tuent notre peuple et détruisent notre jeune nation et ceux qui luttent pour la libération de notre peuple et de notre pays. Mais il y a une chose  très importante que chaque comorien doit savoir : chaque personne qui a collaboré, dirigé avec ce régime macabre et dictatorial d’AZALI Assoumani rendra compte à notre peuple et à notre justice. Que la paix soit à celui qui suit la bonne voie. 

Propos recueillis par KDBA

Dans cette interview, le candidat aux élections municipales de Ngouengue Soidrou Mmadi expose son offre électorale et apprécie le climat de paix qui a régné durant la campagne.

Qu’est-ce qui a motivé votre candidature et votre engagement pour Ngouengué ?

J’ai grandi ici, à Ngouengué, et j’ai toujours été attaché à ma commune et à ses habitants. Depuis des années, j’ai mené des actions bénévoles pour aider dans plusieurs domaines : éducation, culture, propreté, entraide sociale… J’ai toujours pensé qu’il ne fallait pas attendre un titre pour agir, mais aujourd’hui, je veux aller plus loin. Beaucoup de citoyens ne savent pas quel est le vrai rôle de la mairie. Pourtant, une commune bien gérée peut vraiment améliorer la vie des habitants : organiser le développement local, soutenir les jeunes, accompagner les agriculteurs et les pêcheurs, faciliter l’accès aux services municipaux… Si je me présente aujourd’hui, c’est parce que Ngouengué a besoin d’un maire qui connaît ses réalités et qui agit avec sérieux. Je veux travailler avec et pour les habitants, en mettant en place des solutions réalistes et adaptées à nos moyens.

Nous sommes à quelques heures des élections municipales. Comment se déroule la campagne sur le terrain ?

La campagne a été intense et enrichissante. Avec mon équipe, nous avons parcouru les 11 localités de Ngouengué : Dembeni, Mdjamkagnoi, Mboudé ya Mboini, Mlimani, Panda, Mindradou, Mandzissani, Tsinimoichongo, Kandzile, Makorani et Itsoudzou. Partout, nous avons été accueillis chaleureusement et avons eu des échanges sincères avec les habitants. Ce qui ressort le plus, c’est une attente de changement et de proximité. Beaucoup de citoyens se sentent oubliés et veulent un maire qui écoute vraiment et qui apporte des solutions concrètes. Nous avons mené une campagne propre et honnête, basée sur les vraies préoccupations des gens. Pas de fausses promesses, juste des engagements que nous pourrons tenir. J’ai aussi vu une forte mobilisation des jeunes et de la diaspora, qui veulent s’impliquer pour améliorer Ngouengué. Cet élan me donne encore plus de motivation pour continuer ce travail avec eux. En parallèle, nous avons aussi investi dans la communication numérique. Notre site internet (www.soidroummadi.com) a permis à beaucoup de découvrir notre programme en détail, notamment parmi la diaspora. Les réseaux sociaux et WhatsApp ont aussi été des outils importants pour échanger avec ceux qui ne peuvent pas être physiquement présents. Nous avançons avec détermination et avec l’énergie des jeunes, des anciens et de toutes les bonnes volontés qui veulent voir Ngouengué progresser ensemble.

Quels sont les défis urgents que vous souhaitez traiter dès le début de votre mandat ?

Dès les premiers mois, nous allons nous concentrer sur trois priorités essentielles : faciliter les démarches administratives : aujourd’hui, obtenir un document officiel (d’état civil, actes administratifs) peut être compliqué. Nous allons organiser les services municipaux pour que ces démarches soient plus rapides et accessibles à tous, y compris pour la diaspora. Améliorer l’éducation : Nous allons soutenir les écoles coraniques et publiques en facilitant l’accès aux fournitures scolaires et en encourageant les cours de soutien gratuits pour les élèves en difficulté. Lancer un programme de nettoyage et de sensibilisation : Nous voulons organiser régulièrement des journées de nettoyage avec les habitants pour améliorer la propreté de nos villages. Une commune propre, c’est une commune où il fait bon vivre. Ces actions sont simples, mais elles auront un impact direct et rapide sur la vie des habitants.

L’agriculture, la pêche et l’éducation sont essentielles au développement de Ngouengué.

Comment envisagez-vous de soutenir ces secteurs et d’améliorer les conditions de ceux qui en dépendent ?

Agriculture et pêche : Mieux organiser et accompagner, mettre en place un marché communal pour faciliter la vente des produits locaux, encourager la collaboration entre agriculteurs, pêcheurs et commerçants pour qu’ils puissent mieux écouler leurs produits, organiser des formations pratiques pour améliorer les techniques agricoles et aider les pêcheurs à mieux valoriser leurs prises. Éducation : Investir dans l’avenir de nos enfants, réhabiliter les écoles coraniques et publiques, en apportant un soutien matériel, mettre en place des cours de soutien gratuits pour aider les élèves à réussir, encourager les jeunes à poursuivre des formations professionnelles adaptées à leurs besoins et aux réalités du marché local, avec des solutions simples et adaptées, nous pouvons améliorer ces secteurs qui sont essentiels pour notre commune.

Vous avez beaucoup insisté sur l’importance de la diaspora pour le développement de Ngouengué. Comment comptez-vous renforcer le lien entre la commune et ses ressortissants à l’étranger ?

La diaspora est un pilier essentiel pour Ngouengué. Beaucoup de nos frères et sœurs vivant à l’étranger soutiennent leurs familles, mais ils veulent aussi participer au développement de la commune. Nous allons leur faciliter la vie et les impliquer davantage grâce à trois actions concrètes : créer une plateforme numérique pour qu’ils puissent effectuer leurs démarches administratives à distance, améliorer leur accueil et celui de leurs enfants lors de leurs séjours en facilitant l’accès aux services municipaux, organiser des rencontres régulières avec la diaspora, pour qu’ils puissent proposer et soutenir des projets pour Ngouengué. Notre commune ne doit pas oublier ceux qui, même loin, veulent contribuer à son développement.

Bien que ce soit votre première candidature à une élection, vous êtes déjà reconnu comme un acteur majeur du développement local. Comment votre expérience et votre connaissance des enjeux de Ngouengué vous distinguent-elles des autres candidats ?

Je ne suis pas un politicien de carrière, mais je connais bien Ngouengué, car j’y vis et j’y travaille depuis des années. Contrairement à certains qui découvrent la commune en période électorale, j’ai déjà mené de nombreuses actions concrètes : construction d’une bibliothèque pour les jeunes, soutien aux écoles avec du matériel et des cours de soutien, actions pour la propreté et l’amélioration du cadre de vie. Je me distingue par mon engagement de terrain et par ma connaissance des vrais besoins des habitants.

Que souhaitez-vous dire aux électeurs avant ce vote décisif ?

Le 16 février, vous avez le pouvoir de choisir un maire proche de vous, qui connaît la commune et qui travaille déjà pour elle. Ne laissez personne décider à votre place. Mobilisez-vous et votez pour une gestion honnête et efficace !

Propos recueillis par Djanamali Said Abdou 

En lice pour les élections du 16 février prochain au poste de Maire de la Capitale  Moroni, le candidat du parti au pouvoir Mohamed Ahmed Assoumani a répondu à nos questions sur son parcours professionnel et ses ambitions  pour le bien de la Capitale et ses habitants, une fois élu.

Vous n’êtes pas sans savoir ce qui est arrivé à Hikima, la jeune fille retrouvée morte il y a de cela quelques jours, que pouvez-vous dire pour sa famille et les Comores ?

Alors d’abord j’adresse mes sincères condoléances à sa famille et ses proches. C’est vraiment triste et cela montre encore plus comment les choses ont pratiquement changé dans notre pays, l’insécurité en hausse malgré les efforts du gouvernement quant à l’appel incessant pour la paix. On est tout de même confronté à une violence sans précèdent qui, pour moi est liée à la montée de la délinquance dans le pays, donc la Mairie est appelée à apporter sa pierre à l’édifice pour accompagner le gouvernement à lutter contre en offrant des emplois aux jeunes pour empêcher que des situations similaires à l’encontre de nos coutumes ne se répètent à l’avenir.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours professionnel dans les différents postes auxquels vous avez eu la chance d’occuper jusqu’ici ?

Pour cela, je vous dirai que j’ai occupé pas mal de postes et des responsabilités qui va avec. A mon retour du pays en 1990 après une maitrise en géographie obtenu à l’Université Aix-Province, j’ai d’abord commencé en tant qu’enseignant,  professeur de géographie au lycée Said Mohamed Cheikh et de Fumbuni, à même temps responsable de l’observatoire volcanique du Karthala au CNDRS. J’ai ensuite été directeur de l’industrie et de l’artisanat de 1996 à 1998 sous la tutelle du Ministre Ali Mroudjaé. Quelquefois secrétaire général dans des Ministères différents notamment celui de la santé et de la fonction publique de 2005 à 2006, du Ministère de l’emploi et enfin du Ministère des affaires étrangères de 2018 à 2021. Une fois de 2006 à 2011, j’ai travaillé en tant que coordinateur de projets au PNUD après avoir postulé aux Nations-Unies. Enfin, de 2023 jusqu’à l’heure qu’il est, je suis secrétaire au gouvernorat de Ngazidja. Voilà en général les différents postes auxquels j’ai servi.

Et pendant toutes ces années quelles sont pour vous les actions majeurs auxquelles vous avez réalisé et dont vous serez fiers de vous et d’avoir servi votre pays ?

Pour ce qui est des actions majeures, elles sont nombreuses mais je vais vous énumérer quelques-uns. Je peux aujourd’hui vous dire avec fierté que j’ai été le premier à soutenir et soumettre le dossier sur l’égalité des chances entre le genre dans ce pays pendant mon passage aux Nations Unies, j’ai aussi ouvert la première station de surveillance du Volcan à l’ère Ikililou, j’ai œuvré pour l’ouverture de la maison de l’emploi que vous connaissez, ensuite élaborer la politique nationale de l’emploi et le code du travail. Des actions très importantes dont j’ai été au centre même de leur création.

Quand en est-il de vos projets phares pour  la capitale des Comores ?

Sur ça, je promets d’accompagner les efforts du gouvernement en éclairant les espaces publics, aménager les territoires et littorales, des gares routières, nettoyages en permanence des rues de la capitale et mis en place d’un système fiable de ramassage et de gestion des déchets…

Propos recueillis par Inmadoudine Bacar

Les dirigeants africains se sont réunis à Nairobi dans une retraite de haut niveau sur les réformes institutionnelles de l’Union Africaine. Ils se sont engagés à aligner stratégiquement leurs visions et à travailler ensemble pour relever les défis du continent. Cette initiative s’inscrit dans un contexte de transformation de l’UA, alors que l’organisation cherche à renforcer son autonomie et son influence sur la scène internationale.

Le président kényan a dévoilé hier lundi à Nairobi un ambitieux projet de réforme pour l’Union africaine (UA), visant à renforcer son indépendance financière et son efficacité opérationnelle. Cette rencontre de haut niveau, qui se tient à State House, réunit plusieurs dirigeants africains dont le président comorien Azali Assoumani, son homologue bissau-guinéen Umaro El Mokhtar Sissoco Embalo, le représentant éthiopien Taye Selassie et le président ghanéen John Dramani Mahama. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, participe également aux discussions.

« Les dirigeants présents se sont engagés à aligner stratégiquement leurs visions et à travailler ensemble pour relever les défis du continent », a déclaré le président kenyan, insistant sur la nécessité de libérer le potentiel de l’Afrique et d’élever son profil mondial

De son côté, le président Comorien Azali a salué l’initiative de cette rencontre, soulignant les avancées de la réforme initiée en 2018, mais aussi les défis à relever pour améliorer l’efficacité et la connexion de l’Union Africaine avec les citoyens africains. Il a insisté sur l’importance de renforcer les mécanismes de prévention des conflits, notamment face aux tensions géopolitiques mondiales

Le processus de réforme est essentiel pour une Union Africaine plus forte, plus proche de ses peuples et mieux préparée aux défis contemporains.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de transformation de l’UA, alors que l’organisation cherche à renforcer son autonomie et son influence sur la scène internationale.

KDBA

 

L’île de Mohéli réclame dès maintenant la présidence tournante en 2026. Cette déclaration est faite hier au cours d’une conférence de presse dans laquelle des grandes figures influentes de l’opposition de Mohéli mettent en garde sur un projet supposé de succession du pouvoir pour le fils du président ou à Moustadroine Abdou.

Le discours du président Azali Assoumani à Mohéli est au cœur des polémiques. Mais l’opposition Mohelienne met en garde sur un supposé projet de succession de son fils au pouvoir. Cette opposition réunissant des anciens bras droit d’Azali Assoumani n’attend pas jusqu’à 2040 pour leur tour. Elle rassure qu’en 2026, la présidence tournante reviendra à l’île de Mohéli. Elle a dénoncé les propos tenus à Mohéli par le président Azali sur une possibilité de céder le pouvoir à un fils.

« Le pouvoir ne peut être cédé car il appartient désormais au peuple, et il n’est pas question de perpétuer un pouvoir familial », ont déclaré les conférenciers. Ces derniers contrecarrent l’idée d’une succession familiale ou partisane. « Azali ne peut pas laisser le pouvoir à son fils ou à Moustadroine Abdou », ont-ils lancé.

A noter que l’opposition de Mohéli a boycotté les élections législatives. « Pour nous, il n’y a pas eu d’élections car le sens même d’une élection n’existe pas. Il a dissous la cour constitutionnelle mettant fin à la légitimité du pays. Alors on ne peut pas aller à des élections illégales », ont-ils expliqué.

Selon les conférenciers, ceux qui condamnent l’opposition n’ont rien compris cette raison rappelant que l’opposition reste sur la ligne droite notamment les accords de Fomboni.

Kamal Said Abdou

Alors que les élections municipales sont prévues pour le 16 février prochain, des listes se retirent de la course, en l’occurrence Mawatwaniya. Ce groupement des « patriotes » engagés pour le pays et pour la commune de la capitale, dit  ne pas vouloir cautionner un processus vicié en plus du mépris manifesté envers les électeurs et le droit de tout un chacun à exprimer son choix dans les urnes, selon toujours le groupement.

Bien que Mawatwaniya ait élaboré un plan d’action pour la commune de Moroni axé sur la modernisation des infrastructures, la dynamisation de l’économie locale, des services publics performants, un environnement sain et durable, la valorisation du patrimoine, une gouvernance participative et la sécurité urbaine. « Nous avons fait le pari de rassembler toutes les têtes pensantes et agissantes de cette ville afin de développer une énergie nouvelle porteuse de lendemains meilleurs pour tous les citoyens résidants ou transitant à Moroni. Nous avons misé sur une dynamique transcendant les partis politiques animés par une seule préoccupation, un développement harmonieux et inclusif de notre capitale », lit-on dans un communiqué de presse.

Mawatwaniya affirme avoir été témoin des entorses du code électoral pendant la campagne comme le jour du scrutin : « utilisation abusive des moyens de l’État au profit des candidats du gouvernement, non-respect du devoir de réserve des fonctionnaires, non accès aux listes électorales par les candidats… » « Nous attendions de voir si les instances en charge des élections allaient annuler et faire reprendre le vote dans les bureaux concernés et nous constatons que la Ceni comme la cour suprême ont validé la fraude », a indiqué Mawatwaniya.

De ce fait, Mawatwaniya a décidé de retirer sa liste aux municipales dans la commune de Moroni. « Nous avons par conséquent pris la décision de retirer la liste de Mawatwaniya de la course aux municipales, ne pouvant cautionner un processus vicié en plus du mépris manifesté envers les électeurs et le droit de tout un chacun à exprimer son choix dans les urnes », a-t-on conclu.

Djanamali Said Abou

 

La Convention pour le renouveau des Comores dément l’information selon laquelle Azali Assoumani envisagerait de transmettre le pouvoir à son fils en 2029. Le parti présidentiel affirme hier devant les médias que la présidence tournante en 2029 reviendra à l’île d’Anjouan comme l’exige la constitution.

Même si le communiqué de la présidence a clarifié le discours du président Azali Assoumani prononcé à Mohéli le 23 janvier dernier, les propos du chef de l’État continuent d’alimenter le débat sur une « succession supposée de pouvoir à son fils après 2029 ». La Crc s’est prononcée pour apporter des éléments d’éclaircissements. « Azali a parlé d’un enfant qui lui succédera. Ce terme enfant est équivoque car il peut désigner plusieurs sens. De toute façon, le président Azali n’a parlé nulle part le nom de son fils, Nour El Fath, comme son successeur », a précisé Mohamed Ismaila, porte-parole de la présidence. Ce qui laisse entendre une mauvaise interprétation ou compréhension du discours du chef de l’État.

A en croire le porte-parole de la présidence, Azali Assoumani est le premier à protéger la présidence tournante, « pour garantir la paix et la stabilité du pays et pour éviter l’explosion des îles ». Aujourd’hui, dit-il, cette dynamique à quand-même réussi à éviter une crise de séparatisme où « un grand comorien n’avait pas droit d’aller à Anjouan et pareil pour un Anjouanais qui voulait venir à Ngazidja ».

« Alors un journaliste professionnel, avant d’informer, doit vérifier ce qu’il souhaite relayer. Peut-être que ce journaliste n’a pas bien entendu le discours dont nous avons tous la bande », a-t-il indiqué avant de rejeter l’existence d’une plainte contre le journaliste, auteur de l’article. Même son de cloche pour Youssoufa Mohamed Ali alias Belou, secrétaire national de la Crc qui a fait appel au professionnalisme des journalistes. Le secrétaire national de la Crc a été clair : « en tous cas si c’était moi, je porterais plainte contre le journaliste, auteur de l’article. Je l’ai toujours fait quand un journaliste un jour m’a accusé d’un fait dont j’étais victime », a-t-il conclu. 

Kamal Said Abdou

 

Dans cet entretien, Said Ahmed Said Abdillah du parti Comores alternatives, est revenu sur les élections législatives du 12 janvier, la question de Mayotte et du discours du président Azali à Mwali.

Les résultats des élections législatives proclamées par la cour suprême sont pleins d’erreurs arithmétiques et de confusion manifeste. Comment réagissez-vous par rapport à cela?

Pour ce début de l’année 2025, je voudrais profiter de cette occasion que vous m’avez offerte, pour souhaiter mes meilleurs vœux de bonne année au peuple comorien de l’intérieur et de l’extérieur qui ne sont que la chute du régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani. Pour votre question, ce ne sont que des mascarades électorales qui n’ont aucune légitimité ni légalité. Qu’il y ait des confusions manifestes, c’est uniquement dû au mépris du système dictatorial de toute forme de conscience de soi et de ceux qui les observent de loin ou de près. Il y a plus grave que ce mépris manifeste, il y a la mise en arrêt total du fonctionnement de l’Etat Comorien – au moins du peu de ce qui reste de l’Etat- pendant toute cette période des mascarades électorales où la plupart des ministres ont été des candidats. Le pays s’enfonce de plus en plus et la notion de l’Etat et des institutions a perdu ses valeurs y compris les personnes qui les représentent.

Êtes-vous satisfait de la victoire de certains candidats de l’opposition ?

Je vous ai parlé d’une mascarade électorale qui est pour nous illégitime et illégale et le régime dictatorial a choisi des personnes qu’il a l’habitude d’utiliser comme candidats de l’opposition et puis les faire gagner, pour infiltrer et détruire l’opposition nationale. Nous connaissons la méthode de ce régime macabre et dictatorial et sa manière de faire. Nous connaissons aussi les personnes qu’ils utilisent pour infiltrer et détruire toute forme d’unité et d’action au sein de l’opposition nationale, tant au niveau du front commun élargi qu’au niveau de l’opposition unie des Comores. Vous savez qu’il y a même des élections ou bureaux de vote qui ont été purement et simplement annulés du fait que la cible du régime en place n’est pas atteinte. Nous ne les avons pas dénoncé avant pour ne pas créer des troubles au sein de l’opposition, mais Dieu et le temps les ont exposés à la face publique du peuple comorien. Aujourd’hui, le peuple comorien commence à connaitre ceux qui aident la dictature macabre d’Azali Assoumani à se pérenniser afin de détruire notre pays et l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Il y a encore d’autres qui sont encore dans l’ombre, qui se disent de l’opposition et qui travaillent pour la dictature et le temps viendra où le peuple comorien les verra comme ceux d’aujourd’hui.   

Le président Azali a déclaré qu’il n’accueillera pas les Comoriens expulsés de Mayotte. Qu’en pensez-vous?

Azali Assoumani n’a jamais été un patriote comorien et il n’est qu’un « pion de la françafrique » pour détruire l’unité et la nation comorienne et cela est connu. Il est le premier chef de l’Etat Comorien à avoir demandé officiellement que le dossier sur la question de Mayotte soit retiré auprès des Nations Unies là où le feu président Ali Soilihi Mtsachioi l’avait introduit par le biais de l’organisation de l’Unité Africaine (OUA), afin de ne plus déranger la France au niveau international. Azali Assoumani était président quand il y a eu l’expulsion des Comoriens de Mayotte par les autorités de l’occupation de Mayotte vers les trois îles indépendantes et libres et il avait cédé à la volonté de la France. Il était président de l’Union Africaine pendant une année, il n’a jamais parlé de la question de Mayotte. Aujourd’hui, il dit cela pour faire une pression à la France afin d’être appelé et mis en valeur. Depuis qu’il a sauvagement assassiné le jeune martyr Ahmed Abdou Fanou- que Dieu lui ouvre la porte du paradis –, les portes de certaines présidences étrangères lui sont fermées. Il cherche à se faire entendre auprès de ses maitres afin de l’aider à survivre.

Comment réagissez-vous à la déclaration publique d’Azali Assoumani qui fait remous sur la succession du pouvoir ?

C’est vraiment d’Azali Assoumani : le mépris et le déni de toute forme de respect ou d’honneur envers autrui. Pour Azali Assoumani, c’est lui le plus intelligent, le plus méritant, le plus noble, et les autres doivent se courber et servir pour suivre. Et après lui, on doit prendre ses cailloux comme successeurs.  Mais la gravité de cette déclaration est le mépris total des institutions de l’Etat et du peuple comorien. Ce n’est pas à lui de décider qui doit diriger les Comores mais c’est le peuple comorien qui devrait choisir. On voit clairement qu’il a écarté toute forme de règles constitutionnelles ou de force capable de le bousculer. Je me demande comment ont pu réagir ses militants d’Anjouan et de Mohéli et surtout les Comoriens de ces deux îles qui attendent la tournante or ils connaissent maintenant la suite que leur prépare Azali Assoumani. Le peuple Comorien qui se soucie de l’avenir, de l’unité de notre pays et surtout de la tournante au sommet de l’Etat doit se mobiliser avec toutes les forces vives nationales pour chasser ce régime macabre et dictatorial.  

Un dernier mot.

Le peuple comorien doit savoir qu’il n’y aura personne ni des anges pour le sauver si ce n’est que lui-même. Si Azali Assoumani nous méprise autant c’est que nous ne faisions rien qui puisse lui faire craindre sur la route qu’il a tracé. Il se sent fort du fait que chacun d’entre nous attend l’autre et quand il avance, il veut juste se faire voir et accepter par le régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani. Nous appelons à toutes les forces vives comoriennes que le temps de compromis est fini, maintenant c’est le temps de la guerre pour libérer notre pays et sauver notre unité nationale et notre dignité bafouée. Que la paix soit avec celui qui suit la bonne voie. 

Propos recueillis par KDBA

Au cours d’une rencontre avec les médias dans ses locaux, Guo Zhijun, ambassadeur de Chine aux Comores, a rassuré de la volonté de la Chine d’accompagner le développement des Comores. Une occasion pour le diplomate en marge du 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les Comores, d’annoncer la tenue d’une série d’activités pour marquer l’importance de cette coopération.

La Chine, un bon ami et un partenaire incontournable au développement du pays. Les deux pays, depuis un demi-siècle entretiennent des bonnes relations qui, selon Guo Zhijun, sont basées sur l’amitié et la coopération. Aujourd’hui, la Chine a contribué à plusieurs projets aussi bien sur le domaine de la santé et l’éducation que sur le domaine des infrastructures de base telles que les routes et les bâtiments publics. L’ambassadeur a cité le Palais du peuple, le Stade Omnisport de Malouzini, l’hôpital sino-comorien à Anjouan et l’Ortc, des grands édifices qui sont « le symbole de cette coopération », a-t-il indiqué.

Le diplomate chinois a mis en lumière les événements majeurs qui ont jalonné les liens entre Moroni et Pékin en 2024, notamment la signature d’un accord pour la construction de stade et la piscine pour les Jeux des îles de l’Océan Indien de 2027, tout en révélant les attentes pour 2025.

Ce jubilé de 50 ans est donc l’occasion de célébrer les réalisations passées et de renforcer encore les liens entre les deux nations, tout en explorant de nouvelles opportunités de coopération dans les années à venir. « L’année 2024 était une année très riche », a rappelé Guo Zhijun. Celui-ci a fait savoir que son pays respecte la souveraineté, l’indépendance et les traditions nationales des Comores, et entend combiner l’Initiative de la Ceinture et la Route avec le Plan Comores Émergents à l’horizon 2030.

Le diplomate Chinois a rassuré la volonté de son pays à « fournir une assistance, dans la mesure de ses capacités, au développement indépendant et durable des Comores ». Pour le 50eme anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, l’ambassadeur a annoncé la tenue d’une série d’activités sportives et culturelles pour marquer l’importance de cette coopération.

Kamal Said Abdou

Alors que la France annonce vouloir expulser des comoriens de Mayotte, le chef de l’État comorien, Azali Assoumani n’a pas mâché ses mots et est ferme. « Je ne peux pas accepter d’accueillir des Comoriens expulsés de Mayotte », a-t-il déclaré.

C’est dans un entretien accordé à France 24, que le président Azali a manifesté son refus d’accueillir des comoriens expulsés de Mayotte. La France, occupant « illégalement » l’île comorienne de Mayotte, dit vouloir expulser 35 000 clandestins chaque année.

« Les Comoriens sont chez eux à Mayotte », a affirmé le chef de l’État comorien avant d’accuser Paris de bafouer le droit international en maintenant sa souveraineté sur l’île. « La France est un pays de droits et de libertés qui est membre du Conseil de sécurité. Aujourd’hui, il ne peut pas bafouer le droit international comme cela », a-t-il fait savoir sur France 24.

« Aujourd’hui, les Comoriens qui malheureusement perdent leur vie dans la mer d’entre Mayotte et Anjouan, qui est le responsable ? Qui est le coupable ? Donc franchement, c’est quand même grave », s’est-il interrogé.  Le locataire de Beit Salam ne ménage aucun effort pour trouver un compromis avec la France. Selon lui, le dialogue n’est pas rompu avec Emmanuel Macron. Il compte négocier une solution afin de parvenir au rattachement de l’île aux Comores, étape par étape.

Pour rappel, la France avait lancé l’opération Uwambushu dans le but de détruire 1 300 bangas, ces abris de fortune insalubres dans lesquels vivent de nombreux migrants en situation irrégulière. Ces migrants en situation irrégulière étaient en phase d’expulsion. 

Djanamali Said Abdou