ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Mardi dernier, le chef de l’Etat, Azali Assoumani a signé une avalanche des décrets, parmi lesquels,  ceux portant nomination de Karimou Abdoulwahabi à la tête du journal Al-Watwan en remplacement de Nassila Ben Ali et celui de Hablani Assoumani, succedant  Mohamed Abdou Mhadjou à la direction de l’Ortc.

Le président de la République, Azali Assoumani a, par décret N° 24-129/PR le mardi 13 août 2024, portant nomination de Karimou Abdoulwahabi à la tête du journal Al-Watwan en remplacement de Nassila Ben Ali. Le nouveau directeur, Karimou Abdoulwahabi est journaliste de formation, ayant occupé le poste de rédacteur en chef de l’Ortc de 2006 à 2008.

Natif de la capitale, M. Abdoulwahab a eu une carrière d’enseignant d’abord au lycée Said Mohamed où il a enseigné le français en 2010  jusqu’en 2012. Puis,  chargé des cours de communication à l’Ecole supérieure de technologies.

Le nouveau patron du journal de l’État, intégrera  l’Ampsi en 2012 à 2017 où il a occupé le poste de chef de service communication et développement. Et de 2017 à 2022, chef de service communication et administrative.

Karimou Abdoulwahab est titulaire d’une maîtrise en journalisme obtenue en 2004 à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry en Guinée et ce après avoir obtenu son baccalauréat en 1996, en option A1.

Quant à  l’Ortc, la direction est confiée à une personne de la maison qui n’est tout autre que le directeur opérationnel de la télévision nationale,  Hablani Assoumani qui succède à Mohamed Abdou Mhadjou. Le nouveau patron de l’office est un des cadres de la radio et télévision des Comores.

Il a été nommé en octobre 2016, chef de communication et de marketing à Ortc, avant de gravir les échelons pour devenir aujourd’hui patron de la maison.

Abdoulandhum Ahamada

Ancien journaliste à Al-Balad puis à Albilad, avant d’intégrer le journal de l’Etat Al-watwan, Abdallah Said Ali marqua son empreinte journalistique dans la rédaction des articles en arabe et surtout dans le domaine de la coopération entre les Comores et le monde arabe. Il a rendu l’âme hier mardi à l’âge de 55 ans.

Né vers 1969 à Bangoi-Kuni au nord de Ngazidja, Abdallah Saïd Ali obtint un Master en journalisme au Soudan. Père de trois enfants, son parcours fut d’abord marqué par l’enseignement arabe dans les écoles privées avant de se lancer dans le journalisme.

Passionné par le journalisme, Abdallah Saïd Ali se forma devant des grandes figures du journalisme aux Comores, notamment Ali Moindjié qui fut son directeur général à Al-Balad ou encore Ahmed  Ali Amir, son ancien directeur général d’Al-watwan.

Journaliste à Albilad quelques mois après la fermeture du quotidien Al-Balad, Abdallah Saïd Ali posera ses valises à Al-watwan où il deviendra comme sa deuxième famille. Les larmes dans aux yeux, Nassila Ben Ali, directeur général Al-watwan est revenu sur la volonté et l’amour du feu Abdallah Said Ali, dans le métier du journalisme.

« Il s’est forcé à rédiger en français dans le quotidien de l’État alors qu’il était arabophone. En ma qualité du directeur général d’Al-watwan, je salue son engagement et son dévouement vis-à-vis de son métier », a-t-il exprimé.

Abdallah Said Ali fut un des initiateurs du média en ligne CMM, Nassila Ben Ali a fait savoir qu’au-delà des frontières du pays, le regretté était aussi correspondant des plusieurs journaux internationaux en langue arabe.

« Son décès est une grande perte pour notre pays. Il était un des piliers du journalisme aux Comores », a précisé le directeur général d’Al-watwan qui a saisi cette occasion pour exprimer ses condoléances à la famille du défunt. Les journalistes ont rendu un dernier hommage à leur confrère qui a laissé ses marques dans le paysage médiatique aux Comores.

Kamal Said Abdou

Les journalistes comoriens ont célébré, vendredi dernier, la journée internationale des libertés de la presse. Une célébration contrainte à la décision du préfet du centre, interdisant la traditionnelle marche pacifique à Moroni. Le Snjc, exige par conséquent des excuses officielles de la part du préfet, et invite les journalistes à boycotter les activités de la préfecture du centre durant 4 mois successifs.

À l’approche de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse, le syndicat des journalistes comoriens a adressé une lettre de demande d’autorisation pour la marche pacifique, à Moroni. À la grande surprise, le préfet du centre, Abdulla Saand a pris la décision d’interdire cette traditionnelle marche pour « des raisons sécuritaires ». Une décision qui a déplu le corps du journalisme, obligeant de célébrer la journée au siège du journal Al watwan.

« Le Snjc a pris connaissance avec stupéfaction la décision du préfet du centre d’interdire la marche pacifique prévue, le 03 mai 2024, pour la célébration de la journée internationale de presse. Cette décision est un affront à la liberté d’expression et à la démocratie, un acte arbitraire et inacceptable », a mentionné la présidence du Snjc.

« Le Snjc condamne avec la plus grande vigueur la décision du préfet du centre, Abdullah Saad, qui a été lui-même journaliste et directeur général de l’Ortc », poursuit le communiqué. Face à cette décision décevante, le Snjc a, hier lundi, exigé des excuses officielles du préfet. Si non, 4 mois sans couverture médiatique de la préfecture du centre.

« Le Snjc exige des excuses officielles et publiques de la part du préfet. Le Snjc invite les journalistes à boycotter durant une période de 4 mois toutes les activités de la préfecture du centre. Le Snjc demande également au ministère de l’information, qui est aussi le ministère de l’intérieur, de se prononcer officiellement sur l’acte répressif de son préfet. Parce que leur silence complice ne sera pas toléré », a-t-il sollicité. Et de terminer : « le Snjc se réserve le droit de réagir en prenant compte le cadre légal qui régit le pays ».

Abdoulandhum Ahamada

Ali Djaé, ancien journaliste et directeur général de l’Ortc de 2001 à 2006, nous parle du journalisme aux Comores. Une grosse plume qui, pour son expérience dans le domaine, peut faire valoir ce que revient de droit au journalisme. Retraité, Ali Djaé est un passionné de culture, de la société et de la politique comorienne.

En quoi consiste le métier de journaliste ?

Le journaliste est une personne dont la profession est de rassembler des informations, de rédiger des articles ou mettre en forme des faits qui contribuent à l’actualité et rapporter l’information au public. Le travail du journaliste consiste à recueillir des informations pour des reportages et écrire des articles en vue de les publier sur des supports écrits, audio, photos et vidéos. Tout en respectant la déontologie et l’éthique, deux principes cardinaux régissant le journalisme.

Quels étaient les débuts du journalisme aux Comores ?

Aux Comores, les supports de l’information ont été caractérisés par le tambour et le  coquillage et enfin le clairon. Le journalisme est apparu très tardivement dans notre pays. Ce n’est en réalité que durant les 20 dernières décades que le journalisme a eu droit de cité dans notre pays et ce, pendant la période coloniale où il n’existait qu’un seul média l’Ortc installé à  Dzaoudzi  Mayotte,  animé par des français. Dans le souci de permettre les informations distillées par leur canal soient à la portée du public autochtone, l’Ortf a recruté un comorien en la personne de Said Ahmed Cheikh pour présenter le journal en Shikomori. Donc  celui-ci fut de fait le premier journaliste de profession, c’était en 1963. Après le transfert de la station de Mayotte à Moroni en 1966 d’autres comoriens ont été recrutés pour faire office d’animateurs. Il s’agit d’Abdallah Mansoib   et Boudra. Ce n’est  donc les années 1972 période à laquelle est sortie la première promotion de nos bacheliers, que les jeunes comoriens partis suivre leurs études en France seront admis dans les écoles de formation des journalistes à Bordeaux, à Lille et à Paris. Le gros morceau de ces journalistes formés et diplômés prendront le chemin de retour au bled, parmi lesquels Abdourahim Said de Serehini, Aboubacar Mchangama patron du journal  Archipel, Kamaria Awadi, Said Hassani Jaffar et Mohamed Dhakoini Abdou. Après l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, plusieurs étudiants se sont orientés vers la profession dans divers établissements de formation en Afrique.  Seulement en 1982 le gouvernement d’alors a constaté le manque criant des professionnels en journalisme. Il a décidé d’intégrer à  l’ENES, école nationale d’enseignement Supérieur de Mvouni une filière en journalisme, suite à laquelle trois promotions seront sorties dont les récipiendaires seront affectés à radio Comores qui a pris la place de l’Ortc et Al-watwan nouvellement créé pour remplacer le défunt Agence de presse des Comores qui émettait uniquement des dépêches.

Par contre,  c’est pendant la révolution du président Ali Soilihi que les jeunes ont embrassé le métier de journaliste en bénéficiant une formation sur le tas. Bien sûr le recrutement était sélectif après avoir passé un concours. C’est en 1990 lors de l’ère démocratique prônée par le président Djohar que le paysage audiovisuel des Comores a pris une tournure significative avec l’apparition des radios et télévisions communautaires et des titres des journaux à l’instar de Kashikazi de Kamal Saindou, le Matin des Comores et Al fajr Anjouan de Mohamed Dhakouani. Aujourd’hui on fait face aux médias en ligne avec ses corollaires, la presse numérique et les fameux directs à partir d’un Smartphone. Tout le monde s’improvise journaliste.

Qu’est-ce qui pourrait améliorer le journalisme aux Comores ?

Pour améliorer le journalisme dans notre pays, il faut d’abord harmoniser le code de l’information et renforcer l’environnement juridique. Il faut également miser sur la formation et l’encadrement. Un journaliste qui n’est pas bien formé c’est un assassin en puissance qui peut  être à l’origine de beaucoup de maladresses et par-dessus tout faire mal. Notre pays possède un code de l’information datant de 1994 et réactualisé en 2009 mais qui est en passe d’être caduque. Dieu merci nos parlementaires sont en ce moment en conclaves pour échafauder un autre code de l’information devant refléter la réalité du moment en tenant compte de l’évolution socioéconomique et les mutations intervenues dans le paysage audiovisuel de notre pays.

Quelle expérience voulez-vous partager avec les nouveaux journalistes ?

Dans ce métier, il faut être patient, avoir de la curiosité et de la rigueur. Se comporter d’une manière élégante pour être à l’écoute de tout le monde surtout il faut être très  réactif et pugnace. C’est un métier par lequel on est en perpétuel apprentissage. Pour terminer je vais vous raconter une histoire terrible qui m’est arrivée dans l’exercice de mon travail de journaliste.  Le président  Ahmed Abdallah Abderemanere venait d’un voyage officiel au Maroc à bord d’un avion affrété par le royaume chérifien. Nous sommes en 1983. Au cours du journal dont j’étais le présentateur, l’information a été traitée dans tous ses aspects et sa dimension. Tout a été passé au peigne fin. Seulement je n’ai pas mis aux antennes le vrombissement des moteurs de l’avion. Sans préavis j’étais viré sur le champ. J’ai réintégré la boîte 5mois plus tard. Je rigole aujourd’hui quand j’entends de plaintes ici et là,  relatives à des restrictions et des violations de la liberté de la presse. C’est normal, ces gens là ne savent pas qu’en arrivant au stade où nous sommes les professionnels de l’information ont escaladé monts mais jamais de merveilles.

Propos recueillis par Ahmed Zaidou (Stagiaire)

Le monde entier célèbre la journée de la presse chaque 03 mai. A cette occasion, l’ambassade des Etats-Unis auprès de l’Union des Comores avec résidence à Madagascar a célébré cette journée en réitérant son engagement à promouvoir et à protéger une presse libre, car les médias jouent un rôle essentiel pour préserver la démocratie et sauver de vies.

En pleine crise sanitaire, la presse ne cesse d’informer l’opinion sur l’évolution de la maladie. En effet, l’ambassade des Etats-Unis aux Comores salue le travail remarquable de la presse. « En cette journée mondiale de la liberté de la presse 2021, nous célébrons le rôle d’une presse libre et indépendante, qui est toujours aussi important. Tout au long de la lutte mondiale contre la pandémie de Covid-19, la presse à Madagascar, aux Comores et dans le monde entier ont continué à jouer un rôle essentiel pour garantir la transparence, informer les citoyens et lutter contre la désinformation. Une presse libre et indépendante joue un rôle unique en temps de crise, agissant comme un lien essentiel entre les gouvernements et les publics qu’ils servent », a manifesté l’ambassade des Etats-Unis aux Comores.

Une presse libre et indépendante est également vitale pour renforcer la confiance du public dans le gouvernement et transmettre les préoccupations du public aux autorités. Les États-Unis estiment que la transparence et la redevabilité du gouvernement sont essentielles pour une réponse efficace au Covid-19. « Tout au long de la pandémie, nous avons observé des gouvernements du monde entier imposer des déclarations et des lois d’urgence pour faire taire ou harceler les membres des médias, de la société civile, de l’opposition ou des groupes marginalisés. Nous avons vu les autorités utiliser les lois sur la diffamation pour restreindre le débat public, poursuivre les journalistes pour avoir critiqué les performances du gouvernement et faire pression sur les médias pour qu’ils s’autocensurent. Nous pensons que les réponses du gouvernement à la pandémie du Covid-19 doivent se concentrer sur la promotion de la transparence et la protection de la santé publique », a-t-elle souligné.

L’ambassade des Etats-Unis à Madagascar et aux Comores pense que les gouvernements qui soutiennent une société civile libre et ouverte, garantissent le droit de réunion et d’expression pacifiques et permettent un désaccord pacifique et constructif, sont plus stables. Le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales est le fondement de la paix, de la sécurité et d’une croissance économique inclusive. « En cette journée mondiale de la liberté de la presse, nous réitérons notre engagement à promouvoir et à protéger une presse libre, car les médias jouent un rôle essentiel pour préserver la démocratie et sauver de vies. Les États-Unis honorent le travail des journalistes chaque jour de l’année, mais surtout aujourd’hui, journée mondiale de la liberté de la presse », a conclu l’ambassade des Etats-Unis aux Comores.

Pour rappel, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 03 mai, journée mondiale de la presse pour sensibiliser à l’importance de la liberté de la presse et aux gouvernements leur obligation de respecter et faire respecter de droit de liberté d’expression consacré par l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme et marquant l’anniversaire de la déclaration de Windhoek, une déclaration des principes de liberté de la presse mis en place par des journalistes de presse africains écrite en 1991.

KDBA

La journée mondiale de la presse est célébrée le lundi 03 mai dernier sur l’ensemble du territoire comorien. Sur ce, le syndicat national des journalistes aux Comores a manifesté son désarroi face à la situation que traverse la presse et médias comoriens.

Réunis à Al-watwan, les journalistes ont célébré la journée de la presse, le lundi dernier. Une occasion de rendre hommage au regretté premier président du syndicat national des journalistes aux Comores, décédé le mois de décembre 2020. Une minute de silence a été observée à la mémoire du feu Ali Abdou (paix à son âme).

En effet, cette année, la journée a été célébrée sous le thème « l’information comme bien public ». « Aujourd’hui nous sommes là, non pas pour fêter la liberté de la presse comme les autres pays mais pour montrer notre peine vis-à-vis de la situation que travers la presse comorienne. Alors qu’avec la pandémie du coronavirus, le journaliste est de plus en plus sollicité dans son travail, nous avons constaté que certains leaders tentent d’embastiller, de détourner et d’intimider les médias afin de gêner le travail quotidien des journalistes et surtout entraver la liberté de la presse », a exprimé le secrétaire général du syndicat national des journalistes aux Comores, Chamsoudine Said Mhadji.

La dégringolade de la presse comorienne à l’échelle mondiale

Les intimidations des journalistes gagnent du terrain et les conditions des journalistes ont mises à une rude épreuve. « Dans le classement mondial de la liberté de la presse édition 2021, réalisé par Reporters Sans Frontières (RSF), les Comores ont perdu 9 places. Une chute immense qui s’ajoute de 19 places de l’année dernière. Pour ceux qui s’interrogent sur les raisons de ce recul alarmant de la liberté de la presse dans notre pays, en voici les causes : Agressions, arrestations, intimidations, censures pour ne citer que celles-là », se plaint Chamsoudine Said Mhadji.

Le syndicat national des journalistes aux Comores a rappelé qu’à quelques jours de la journée de la presse, « la démonstration en a encore été faite, avec cette énième arrestation de notre confrère Oubeidillah Mchangama, heureusement libre depuis le vendredi après plus de 50 heures passées à la maison d’arrêt de Moroni ». Selon le Snjc, Oubeidillah est devenu la cible numéro une des autorités. « Victime d’au minimum une arrestation par trimestre, il est le symbole d’une volonté politique flagrante d’étouffer certains points d’actualités. Bien qu’il soit souvent le seul à être enfermé, ces arrestations chroniques contribuent à entretenir un climat de menaces sur l’ensemble de la profession. Le message est clair: il faut faire taire les journalistes. Et les instances internationales en charge de veiller aux Droits de la presse l’ont entendu. C’est pourquoi cette année encore, les Comores sont pointées du doigt », a-t-il avancé.

Instituer un fonds d’appui aux médias

Alors que la production d’une information épurée et équilibrée est une mission qui ne peut être accomplie que par des journalistes formés, équipés et suffisamment rémunérés, les journalistes comoriens renouvèlent leur souhait de voir instituer un fonds d’appui aux médias, qui puisse aider la presse nationale à faire face à ses difficultés d’ordre matériel et de ressources humaines.  « Nous espérons que les députés vont enfin adopter le projet de loi portant code de l’information afin de permettre de formaliser les fonds d’appui aux médias et  de réguler notre métier de journaliste. Comme vous le savez, avec l’arrivée des nouveaux médias en ligne, notre métier est pollué par des pseudos journalistes qui n’ont pas de médias légalement déclarés. La multiplication des sites et autres plateformes numériques nuit à la qualité de l’information et jette un discrédit sur la profession. Le Code de l’information devrait ainsi s’adapter aux grandes mutations technologiques sans porter atteinte à la liberté d’informer », annonce le Snjc.

Le syndicat encourage les patrons des médias privés et publics à veiller à la régularisation des situations de salaires des journalistes. « Il est inadmissible que des medias légalement reconnus exploitent des journalistes pendant des années sans salaire ni contrat de travail. Le Snjc va employer les moyens nécessaires pour défendre les journalistes syndiqués », a-t-il précisé.

Où en est-on avec la carte professionnelle de la presse ?

Le Syndicat national des journalistes aux Comores exhorte les autorités à mettre à la disposition de la commission nationale de distribution de la carte de presse, les moyens lui permettant de parachever la distribution de ce fameux sésame qui, conformément au code de l’information détermine le statut du journaliste comorien.

Nassuf. M. Abdou

 

 

 

 

  

La presse comorienne a perdu en 2020 deux grandes figures. Il s’agit de Nakidine Hassane en janvier 2020 et Ali Abdou en décembre 2020, qui, ce dernier fut le premier président du syndicat national des journalistes comoriens.

Tous deux ont marqué la presse comorienne. Nakidine Hassane et Ali Abdou travaillèrent avec bravoure au respect de l’éthique et de la déontologie du métier journalistique. Ils ont travaillé ainsi avec professionnalisme. Ces deux regrettés de la presse locale se distinguèrent de leur style d’écriture. Toutefois, la lutte pour la liberté d’expression et contre les intimidations furent leur combat.

Pour Nakidine Hassane, après ses études au pays de la Teranga, il travailla à Ortc puis à Al-watwan comme stagiaire. Plus tard, il intégrera l’hebdomadaire <<l’observateur>>, avant de s’intégrer au quotidien Al-fajr. Il a travaillé dans la boîte jusqu’en 2017 où il fut licencié. Sa plume lui a valu le poste d’attaché de presse au ministère de la jeunesse et du sport. Ce jeune homme et père d’un enfant a fini sa carrière au ministère des finances et du budget. Il est décédé le mois de janvier 2020.

Quant à Ali Abdou, c’est à Al-watwan où il débuta et finit sa carrière. Il fut connu de sa plume. Premier président du syndicat national des journalistes comoriens, il s’engagea avec son équipe à la protection des journalistes dans leur métier, contre le coronavirus. Elu trésorier général de l’Action Média francophone section comorienne deux semaines avant sa mort.

La mort de ces deux jeunes journalistes a surpris plus d’un. Ils furent des étoiles de la presse. Nakidine Hassane et Ali Abdou sont à jamais dans nos cœurs. L’année 2020 est une année de peines pour la presse comorienne. Paix à leurs âmes.

KDBA

 

Après la fermeture récemment de la radio Comores Marseille, les journaux Masiwa, Al-fajr et la Gazette des Comores sont censurés et confisqués par le ministre de l’information, la nuit du dimanche dernier. Les trois journaux à l’unanimité ont titré sur l’arrestation du rédacteur en chef du quotidien Masiwa : « le journaliste Toufé, torturé à la gendarmerie. »


Les trois journaux confisqués

Un coup de foudre à la presse comorienne. Le musellement de la liberté de presse continue à gagner du terrain. Les quotidiens la Gazette des Comores et Al-fajr ont été victimes d’une censure et confiscation de leurs numéros du jeudi 28 mars et vendredi 29 mars dernier, suite à leurs Unes : « Campagnard à la tête d’un conseil national de transition », « Et la guerre commence. » Des titres ayant suscité l’émoi du ministre en charge de l’information, Mohamed Daoudou.

Alors que le rédacteur en chef du journal Masiwa, Toufé Maecha, s’est rendu à la gendarmerie nationale en fin de la journée du samedi dernier, il a été victime d’une arrestation « arbitraire » et a été torturé, selon lui. En commun accord, les trois journaux, Masiwa, Al-fajr et la Gazette des Comores se sont mis d’accord de titrer ces trois journaux sur son arrestation dont l’article est cosigné par les trois rédactions. L’occasion pour ces rédactions de se manifester contre l’arrestation et la torture du journaliste et rédacteur en chef de Masiwa. La solidarité de la presse.

Toutefois, le ministre de l’intérieur et de l’information s’est permis d’envoyer la PIGN en confisquant et censurant les journaux. Raison pour laquelle, ces trois journaux manquaient dans les kiosques, hier lundi.   

Les réactions des uns et des autres ne cessent apparaître sur les réseaux sociaux quant à cette mesure qui dénoncent le musellement de la liberté de presse tout en sachant que le droit de la presse est fondamentalement reconnu dans la constitution. Mais quoi que le journal ait censuré voire confisqué, les trois rédactions continueront à travailler et informer.  

La rédaction

 

Alors que le pays vit une crise post-électorale particulièrement préoccupante, la gendarmerie n’a rien trouvé de mieux que de torturer et séquestrer pendant plusieurs heures un journaliste connu pour sa déontologie : Toufé Maecha. Il est accusé «d’espionnage».

Le rédacteur en chef du quotidien Masiwa, Toufé Maecha a été arrêté par la gendarmerie le 30 mars à Moroni. Il a été relâché au bout de plusieurs heures après avoir subi, torture, vexations et autres intimidations au sein de la brigade de recherche.

Le Collectif des journalistes comoriens a publié un communiqué dans la soirée du samedi. «Nous, collectif des journalistes, condamnons l’arrestation arbitraire de Toufé Maecha. Il est dans un premier temps, accusé d’avoir forcé le portail de la gendarmerie, portail qui, lorsqu’il n’est pas ouvert est surveillé par un garde à la guérite. (…). On nous informe dans un second temps, qu’il serait soupçonné d’espionnage ».

Espionnage. Le mot est lâché. Une accusation qui a cours dans tous les pays autoritaires ou qui ont amorcé « cette regrettable transition ». Notre pays, clairement, en tout cas le régime au pouvoir a une tendance accrue de dérives autoritaires. Mais revenons au président de la section comorienne de l’Union de la Presse Francophone (UPF).

Tout commence entre 13h00 et 14. Le jeune reporter décide alors de se rendre à la gendarmerie pour avoir des informations relatives à un sujet qu’il traitait. Il s’y rend donc, à l’entrée qui se trouve du côté de la Santé Militaire. Si le portail principal est condamné, il n’en est pas de même pour le portillon. Il le pousse donc et entre à l’intérieur de cette administration publique. Il y trouve un garde auprès duquel, il décline son identité. Celui-ci le laisse passer, après que le reporter lui donne le motif de sa visite là-bas.

A partir de là, tout s’enchaîne. Il est pris à partie par un officier qui lui pose mille et une questions : comment il a fait pour entrer, ce qu’il cherchait, qui il cherchait, etc. Le rédacteur en chef, lui explique, vainement qu’il était venu pour y recueillir des informations. Le ton monte un peu et celui-ci, appelant un soldat, ordonne qu’il soit mis en cellule. Cellule sombre, nauséabonde, au parterre sale. Il y a trouvé un groupe de gens, qui étaient crasseux. Toufé Maecha perd la notion du temps dans ce sombre cachot.

Quelques temps après, on lui demande de sortir de la cellule. Le prétexte fallacieux relatif à l’espionnage est de nouveau ressorti par les officiers qui l’interrogent, qui veulent savoir pour le compte de qui, il le fait. Notre confrère donne exactement la même réponse. Ces derniers lui demandent de se mettre à genou et d’enlever sa chemise. Il s’exécute. Deux soldats sont placés de part et d’autre de lui, l’un muni d’une espèce de cravache, l’autre d’une matraque. Un troisième homme, lui triture la barbe et à plusieurs reprises lui pousse la tête, avec force menaces. La réponse de Toufe est la même, «  je suis venu chercher des infos ».De nouveau, il rentre dans le cachot. Le temps s’égrène lentement. On lui demande de nouveau de sortir et d’entrer dans le bureau où il avait subi humiliations et exactions. Cette fois, après la chemise, on lui demande de se mettre nu. On lui pose les mêmes questions. Il subit les mêmes humiliations, toujours genoux à terre et livre encore les mêmes réponses. Un gendarme lui dit alors «nous viendrons te rendre une petite visite à minuit». La menace est à peine voilée.

Vers 20h00, Toufé Maecha se rend dans le bureau d’un des chefs de la gendarmerie. On lui dit alors juste avant qu’il ne quitte le bâtiment: «si tu t’avises de salir l’image de la gendarmerie, tu auras affaire à nous».

Toufe a décidé de briser le silence, de dire ce qu’il a vécu et les sévices subis. Avec cette lancinante question qui tourne en boucle dans sa tête: «s’ils ont osé s’en prendre de la sorte à un journaliste connu et reconnu qu’en est-il des citoyens lambda, qui ne connaissent personne et qui pensent que la torture est normale en Union des Comores?»

 

Les rédactions de Masiwa, Al-fajr et La Gazette des Comores

 

 

30 journalistes vont être formés dès lundi

30 journalistes vont être formés dès lundi

Une semaine de formation sera dédiée à 30 journalistes comoriens par le conseil nationale de la presse et de l’audiovisuel (CNPA). Cette formation s’inscrit dans le cadre du passeport professionnel que cet organe de régulation a d’ores et déjà mis en place par le renforcement des capacités des journalistes locaux en partenariat avec Afrique Médias francophones.

Saindou Kamal’Eddine

Dès  lundi prochain, 30 journalistes participeront à des formations organisées par le CNPA en partenariat avec Afrique Médias francophones. Soucieux de renforcer les capacités des journalistes locaux, le CNPA a mis en place un cycle de formation journalistique dont l’objectif est d’arriver  à un échelon d’un spécialiste. Ce cycle de formation va durer toute l’année. Au total 45 journalistes de tout genre de presse en bénéficieront en un an. 15 personnes pour chaque groupe en 6 modules. A commencer à Ngazidja avec 30 journalistes.  

« Je précise que le Cnpa a prévu deux types de formation continue. Les formations thématiques destinées à renforcer les capacités des journalistes un peu plus expérimentés. Pour les autres qui travaillent sans disposer de formation préalable, il est mis en place un dispositif qui s’appelle « Passeport professionnel » composé de 6 modules étalés durant toute l’année 2019. Trois groupes de 15 participants sont prévus, ce qui fait un total de 45 journalistes à former en un an », explique Saindou Kamal’Eddine, conseil au Cnpa.

Concernant la formation prochaine deux groupes participeront. Ceux qui sont enregistrés dans le premier groupe sont entendus le lundi 28 janvier et le deuxième second groupe à IFERE. « Le troisième groupe sera Anjouan et Mohéli » a précisé ce conseiller.   

La formation des journalistes appelée passeport professionnel qui débutera la semaine prochaine a comme mission de « donner la possibilité aux journalistes de postuler leurs dossiers afin de pouvoir avoir en possession la carte de presse. » «  Depuis deux ans, nous sommes engagés à prêter main forte aux journalistes de l’archipel des Comores. Car certains journalistes n’ont pas eu des formations de base. Toutefois, ils exercent dans le métier», affirme Saindou Kamal’Eddine. Et ce dernier de conclure, « depuis un certain temps, l’agence comorienne demande une carte de presse. Hélas, peu des candidats déposent les dossiers. Nous pensons qu’avec cette formation dite passeport professionnel que d’autres candidats journalistes auront l’occasion de pouvoir déposer leurs dossiers pour en bénéficier. »

El-Aniou