ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Il a fait la prière d’al’ansri, puis s’est dirigé vers chez lui. Elarif Issihaka Said, ne faisait pas partie des ceux qui affrontaient les forces de l’ordre, le 9 décembre 2018 à Ikoni. Sinon au moment même où ses frères ont été tiraillés, au passage, Elarif a reçu une balle réelle, traversant et délabrant son cou.

Les détails viendront un moment, mais pour l’instant, sauvons l’enfant Elarif. Après les quelques petits moments sur le lit d’hôpital El-maaruf, le gouvernement du pouvoir en place, qui commande sans doute les forces de l’ordre qui l’ont mutilé, a procédé à son évacuation vers la Tanzanie, puis l’ile Maurice, et enfin ce dernier temps, depuis plus d’un an et demi, Elarif se trouve en Arabie Saoudite pour soi-disant des soins. « A un danger ? Elarif est exposé » Depuis ce temps, le jeune Elarif est abandonné… il ne reçoit pas les traitements adéquats à ses blessures. Seulement des cachets comme si atteint par une fièvre. Qui de nous qui ignore comment les wahabii saoudiens traitent les non saoudiens notamment étrangers noirs ? Ceux qu’ils prennent pour des sous-hommes.

 Alors sans doute, la sécurité du jeune Elarif à l’hôpital Saoudien où le pouvoir en place aux Comores l’a fait furtivement admis, n’est pas certaine. Ce faisant moins ou presque pas de sommeilles. D’après des renseignements dont on dispose, rien d’officiel comme dossiers médicaux faisant de lui un patient légal dans cet hôpital. Seulement un accord en tapinois entre des amis et la chancellerie… Et avec cette situation, on a beau à s’interroger. Mais pourquoi ce jeune est traité de la sorte par le pouvoir en place, qui l’a rendu infirme ? Pourquoi aucun traitement à la taille de ses meurtrissures, moment où il est le seul en ce moment dont l’état de santé exige un soin complet et efficace ? Comme se dit souvent, Elarif Issihaka doit trouver un hôpital qui lui prendra en charge pour des soins appropriés.

« Le cas… doit être préoccupant » Ce qui est récusable est que les actes et les gestes du pouvoir, se lisent comme amusement et réjouissance. Une déprédation de l’argent public à chaque levé du soleil traduisant de l’insouciance de ce clan face au peuple. Leur victime, innocente dans un dur moment. Les complices, les responsables et même les coupables… de son état actuel, se paient des billets de luxe, qui vont dans les dizaines de million pour s’offrir le plaisir. Et ce jeune innocent est orgueilleusement sacrifié. Le cas d’Elarif doit être préoccupant et que ça réveille les consciences d’autrui. Qu’il trouve un pays où des traitements dignes de ce nom seront assurés, comme les pays de l’occident. Sinon le pouvoir doit autoriser à ses proches de le récupérer depuis l’Arabie-Saoudite pour lui offrir des soins en France ou même le faire évacuer vers les Comores pour vivre au côté des siens.

Said Yassine Said Ahmed Rhône-Alpes

Indignation sélective. Peut-on s’interroger sur le comportement des ulémas comoriens ? Crainte ou appartenance au régime en place aux Comores ? En tout cas le doute et l’authenticité, n’ont pas d’intervalle de ressemblance considérable. S’ils ne sont pas conformes. L’Association des ulémas comoriens serait-elle CRC ?

Il est bien évident de s’interroger sur ces imams à la perception élitiste. Ces accros du « Ta’uhid », oublient les milliers di vie ôtées, amochées et/ou mises en danger sur le sol comorien depuis cinq ans. Et pourtant ils n’ont pas de cesse de prêcher à travers. Des prêches livresques et non conformes aux besoins du peuple comorien, peuple agonisant. Combien d’évènements douloureux et hors-religion sur le sol comorien devant interpeller ces pubescents, messagers de l’au-delà ? Seuls nous apprendre, la mort, le ramadan, la prière… ? Et les viols en cascade sur des mineurs, les assassinats ininterrompus, les incarcérations irrationnelles, la liberticide, les concussions des deniers publics, les enfants qui se sautent quotidiennement à cause du désespoir, les gens qui s’entretuent au jour le jour… tous portées dans le panier du pouvoir en place… ?

« Sage qu’il était, le prophète aurait laissé ce jeune tranquille »

Oui, il faut s’indigner contre les jurons contre le nôtre prophète Mohamed. Mais il y a pire aussi. Ces messagers de l’au-delà préfèrent crier aux menaces de la vie des « Prophètes » morts à s’intéresser de la vie des vivants, souffrant sous leurs yeux. Le prophète nôtre n’était ni injuste ni sélectif. Et pourtant nos ulémas, qui devraient être ses héritiers, sont loin d’être appropriés, tendancieux qu’ils sont. Dire que le prophète « Muhammad était-il mélomane et/ou d’une mère noire » est pire que les balles pleuvant et les tortures dans les cachots faisant des morts et des infirmes aux Comores ces derniers temps ? Deux de ces ulémas au premier plan lors de leur conférence, ont-ils eu un mot sur la dizaine d’enfants sans histoires mitraillés le 09/12/2018 sur leur chemin quotidien, dont un mort et des blessés parmi lesquels un plus grave ? Hamada Gazon et Elarif Issihaka, illustrent ce passage. Et l’autre qui au quotidien la souffrance de la famille de Mohamed Mwana de qui on prive le leur sans aucun péché… et qui se tait sans aucune voix ? Un des points composant la devise d’un imam ; la justice, la franchise, l’impartialité, l’absence de la crainte. Et pourtant le silence des ulémas comoriens est une caution à la tyrannie.

« Conception sélective »

Combien sont les douleurs qui rongent le pays, et qui auraient connu la voix haussée… de ces messagers de l’au-delà ? Les viols sur des mineurs, les assassinats, les repressions, la vie chère… la délinquance, tous qui passent sous leurs yeux. Qui des comoriens peut témoigner une voix levée de ces ulémas, quant à l’assassinat de Cdt Fayçal Abdoussalam, major Nasser Abdourazak Moutu et Salim Nassor… abattus et enterrés sans aucune enquête ? Qui pourrait témoigner une colère de ces Ulémas quand colonel Assoumani, disait ceci au Ritaj « Pour celui qui est mort à Ikoni, on a fait le fat’ha, c’est tout… » ? Et la mort tragique de Hakim Said Bapalé et son inhumation ignoble qui ne conforme ni à l’humain ni à la religion ni à la comorienne ? Fayna est violée, tuée, enterrée sans rien de rituel, la justice a libéré les présumés coupables. Et les viols sur des mineurs perpétuent… ces ulémas n’ont dénoncé ni les actes ni le sale boulot de la justice. Donc du temps que Mabedja a renversé une tendance, a ébranlé le pouvoir, ces barbus s’enfièvrent parce que la CRC et son gourou veulent finir avec ces jeunes. Dynamiques, ils viennent au secours du pouvoir sans tolérance. Blasphémer n’est pire que tuer et priver à son peuple les Droits.

Said Yassine Said Ahmed Rhône-Alpes

Le Colonel Azali Assoumani a fait un appel à un dialogue national sous l’égide de l’Union Africaine, dont le but serait la situation politique du Pays et les conditions du consensus pour les futures échéances démocratiques.

Le Mouvement Badili Comores prend acte de cet appel avec beaucoup de réserve. En effet, ce n’est pas la première fois que le Colonel Azali appelle à un dialogue depuis son accession au pouvoir en 2016.

La première fois, ce fut à l’occasion des Assises nationales, une idée récupérée de la société civile et détournée de son objectif d’origine qui était, selon le manifeste du Mouvement du 11 Août, d’examiner l’ensemble des questions clés qui pèsent sur le devenir du Pays et de dessiner une nouvelle voie pour la réconciliation et la renaissance. L’issu des assises est un pays encore plus divisé avec une situation économique et sociale lamentablement dégradée.

La deuxième fois, ce fut au cours de l’année 2018, sous les auspices de l’Union Africaine.  Alors que le dialogue fut rompu entre l’Exécutifs et les forces politiques de l’opposition parlementaire d’alors, le Mouvement Badili-Comores a demandé  de participer à ce dialogue avec la conviction que c’était le seul moyen de prévenir le pays d’une crise majeure comme celle que nous vivons aujourd’hui. Dans un communiqué rendu publique le 14 novembre 2018, votre Mouvement a fait état de sa déception en ces termes :

« Nous prenons acte de la volonté du Gouvernement et du Chef de l’Etat de torpiller le processus de dialogue initié à la demande de l’Union Africaine et son refus de regarder la réalité en face : celle d’un pays divisé, en crise profonde, qui ne peut envisager dans l’état actuel des choses, aucun processus développement durable ».

Par conséquent, tout processus de dialogue nécessite que soient réunies des conditions de son effectivité pour éviter qu’il ne se résume à un exercice de style.

 

Une crise existentielle dont les causes sont aussi lointaines qu’immédiates

Mis à part la crise séparatiste de 1997, les Comores connaissent aujourd’hui la plus grande crise de son histoire récente qui fragilise tous les fondements de la Nation : l’unité nationale et la croyance de tous dans le vivre ensemble, la croyance en des institutions légitimes et impartiales qui incarnent et préservent l’intérêt général, la confiance en une justice pour tous, la conviction sur l’idée que la nation soit notre maison commune et que nous devions tous la préserver.

Comment notre pays en est arrivé à cette situation ?

La vérité est que nous n’y sommes pas arrivés par hasard. La situation que connait notre pays est la résultante d’une trajectoire chaotique depuis son accession à l’indépendance.

Les faits marquant de cette trajectoire sont :

  • La gabegie et la corruption mêlées dans la gestion des deniers publics ;
  • Une gestion chauvine et partisane du pouvoir politique et de l’administration publique, aux antipodes de toute efficacité de l’action publique ;
  • Le déni de démocratie :
    • des élections truquées, à quelques exceptions près ; la dernière mascarade d’élection organisée en Avril 2019 étant le paroxysme de cette pratique, les citoyens ayant été empêchés d’aller voter ;
    • des médias privés muselés et ceux de l’Etat utilisés aux fins de manipulation de l’opinion publique au lieu de l’éclairer et l’éduquer ;
    • des libertés politiques bafouées ;
    • Une justice aux ordres des clans qui se succèdent au pouvoir.
  • Des institutions aux pas pour défendre les intérêts des clans au pouvoir au détriment de l’intérêt général ;

L’Accord de Fombomi de 2001 était censé mettre un terme à ce cercle vicieux. Il a conclu en l’instauration d’un Etat de droit protégeant scrupuleusement les droits humains, assurant l’indépendance de la Justice, consolidant le pouvoir législatif, sanctuarisant la bonne gouvernance en garantissant une autonomie d’action pour chaque île afin de mieux répondre aux préoccupations des comoriens. Une des mesures symboliques qui en sont issues fut la présidence tournante. Cette dernière mesure a été la seule à être « comprise » par la classe politique d’alors et à être appliquée pendant les 15 ans qui ont suivi, au mépris de toutes les autres : On a assisté à une mauvaise gestion du pays par les équipes dirigeantes à tour de rôle qui a fini par aggraver les défis posés lors de l’Accord de Fomboni. Pire, Le régime Sambi en 2010, puis celui d’Azali en 2018, ont respectivement rompu á ce consensus national en entreprenant des révisions constitutionnelles machiavéliques destinées à prolonger leur période d’exercice du pouvoir et de casser les institutions de contrepouvoir.  

Le régime Sambi va donner la première entorse à l’autonomie des îles, augmentera de manière discutable son mandat, le prolongera en plus contre toute disposition constitutionnelle, va casser le pouvoir parlementaire en instaurant la possibilité pour le Chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée sans donner, en contrepartie, la possibilité pour cette dernière de censurer le Gouvernement, va désacraliser le vote de l’Assemblée en le torpillant, à travers la loi de la citoyenneté.

Le régime Azali va achever l’entreprise à travers la suppression illégale de la Cour Constitutionnelle et le déni de tout pouvoir d’action aux gouverneurs, la suppression des vice-présidents et ainsi consacrant tous les pouvoir dans les mains d’un homme qui peut faire ce que bon lui semble sans aucun contrepouvoir. Et comme si cela ne suffisait pas, le pays a accentué les violences d’Etat contre les citoyens, le bâillonnement des personnes manifestant leur droit d’exprimer leur opinion.

Si le dialogue doit être une solution, elle doit permettre de faire table rase de tous ces sujets et apporter des réponses structurelles au-delà des personnes 

Pour le Mouvement Badili Comores, les principaux résultats doivent être :

  • Définir les grandes lignes d’une nouvelle constitution échafaudant une nouvelle République ;
  • Définir les grandes lignes des lois organiques portant sur les faiblesses institutionnelles qui ont fait reculer notre pays : le statut et la gouvernance de l’Armée, la justice constitutionnelle, l’organe de gestion des élections, la justice en général, les mécanismes de protection et de défense des droits humains, les mécanismes de lutte contre la corruption, le degré d’autonomie des îles, la consolidation du pouvoir parlementaire, les mesures de consolidation de l’unité nationale et de la cohésion sociale.
  • Traduire ces résultats en réalité institutionnelle.

L’expérience des Accords de Fomboni de 2001, des Assisses nationales de 2017 et du dialogue de 2018 ont montré que les conclusions issues de telles rencontres sont souvent sans aucun effet. Une entreprise de dialogue doit se poursuivre jusqu’à la mise en œuvre. 

Faire du dialogue un opportunité de changer positivement la trajectoire historique de notre pays

Avec de tels résultats, et de tels précédents, l’on doit créer les conditions pour que les organes du dialogue puissent voir une grande légitimité et une large représentativité, créer les conditions et donner le temps d’apporter les solutions structurantes.

C’est pour cette raison que le Mouvement Badili Comores propose un dialogue institutionalisé au sein d’une Transition inclusive avec :

  • La dissolution de l’Assemblée nationale et la mise en place d’une Assemblée constituante qui serait mise en place sur la base d’un consensus des acteurs politiques et sociaux ;
  • La mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale
  • La mise en place d’un collège judiciaire pour piloter le système pendant la Transition ;
  • La mise en place d’un collège militaire pour piloter l’armée pendant la Transition.

L’Assemblée Constituante sera l’opportunité pour les Comoriens de toutes les sensibilités, de prendre le temps pour discuter des questions pendantes et de construire des solutions durables. Elle permettra de refléter la réalité du rapport de force ambiante en termes d’idée et d’organisations et ainsi de donner une grande légitimité aux Conclusions. Le destin des Comoriens a souvent été défini par un groupe de gourous. Il faut en sortir. Ce serait ainsi renouer avec la démocratie.

Le Gouvernement de réconciliation nationale avec un Premier Ministre de Transition désigné par la Constituante, sera lieu de la préparation et de l’opérationnalisation des réformes indispensables énumérées plus haut. Le Gouvernement examinera en priorité les mesures d’apaisement aux plans politiques, économiques et sociales, pour créer les conditions d’un sursaut national.

Le collège judiciaire permettrait de s’attaquer aux dossiers pendants à connotation politique au sein du système judiciaire et de prendre des mesures conservatoires pour améliorer l’accès de tout comorien à une justice équitable, en attendant que des réformes structurelles soient entreprises.   

Le Collège militaire travaillerait aux mesures de mutation de l’Institution militaires vers la neutralité, le renforcement de son efficacité et le renforcement du moral républicain des troupes pendant qu’il travaillerait pour une reforme à soumettre au Gouvernement du Transition.

Le Mouvement Badili-Comores partagera sa contribution, sous forme de propositions détaillées et pragmatiques sur la gouvernance du pays dans ou en dehors du dialogue national.

Le Mouvement Badili Comores va continuer à travailler en alliance avec les forces politiques et sociales dont la vision du pays est proche, afin de faire de cette fenêtre ouverte au changement du pays ne soit pas, encore une fois, un rendez-vous manqué.

 

 

Après plusieurs tentatives pour obtenir un rendez-vous sur le site internet de l’ambassade de France en Union des Comores, le message reste le même pour plusieurs étudiants : « aucun créneau disponible ».

Un grand nombre d’étudiants voulant poursuivre leurs études en France craignent d’être en retard et se voir être refusés le visa et/ou rater les premières semaines de la rentrée universitaire. Par rappel, depuis l’arrivée de la pandémie COVID-19, les rendez-vous à l’ambassade de France aux Comores se prennent en ligne contraire aux années précédentes dont les dépôts se faisaient par ordre des premiers arrivés. Sachant que la rentrée académique pour la plupart des universités françaises est fixée à la fin de ce mois d’août et en début de septembre, nombreux sont les étudiants qui n’ont jusqu’à présent trouvé un créneau disponible pour la prise de rendez-vous. Et d’autres ont obtenu des rendez-vous qui dépassent leurs dates d’arrivé à leurs établissements.

 Ce système pénalise réellement des centaines d’étudiants comoriens voulant rejoindre la France pour les études universitaires.

Face à cette situation,  à l’urgence, un groupe de plus d’une cinquante d’étudiants est constitué le week-end dernier dans le but de s’adresser au consulat  pour solliciter une solution alternative. Une initiative qui est initiée par M. Elanziz Said Hassane, étudiant en France et ses collègues administrateurs du groupe Facebook AIDE CAMPUS France COMORES. Un groupe dont le but et l’entraide et le partage d’informations concernant les procédures d’inscription en France comptant aujourd’hui près de 20 000 membres.

Après avoir exprimé, par courrier électronique, leurs doléances qui les laissent dans l’impasse de finaliser leurs projets par les démarches consulaires au service des visas de l’ambassade de France aux Comores ce lundi dans la matinée, ce dernier leur répond dans le regret de ne pouvoir donner suite ni à leur demande de rendez-vous dérogatoires ni à l’augmentation du nombre de créneaux disponibles en cette période de très forte affluence

 Le consulat trouvera-t-il une option pour tous ces étudiants qui restent dans la crainte pour la poursuite de leurs démarches de demande de visa ? Seront-ils laissés à la merci par les autorités comoriennes et les représentants français en union des Comores ? Les étudiants eux-mêmes vont-ils se mobiliser afin de méditer pour une solution efficace sur cette situation qui ne leur avantage pas du tout ? Il n’est pas encore tard et ce n’est pas la première fois que les étudiants comoriens doivent se manifester pour pouvoir être entendu et avoir gain de cause.

Tarikaziz Ahamada

C’était sous le soleil très courtois et effleurant du dimanche 13 juin 2021, que des patriotes se sont réunis à Lyon. Plus de soixante personnes, toutes classes, toutes instances… confondues ont répondu à l’appel fait par le CDC-ARA (Collectif de la Diaspora Comorienne d’Auvergne Rhône-Alpes) à Lyon, capital du d’Auvergne-Rhône-Alpes. Et cela au respect des mesures sanitaires desquelles on est soumis.

Des heures d’emballement et de décontraction durant lesquelles des échanges se sont libérés, du sérieux est marqué, donc une réussite laisse présager. Dans cette rencontre initiée par le CDC-ARA (Collectif de la Diaspora Comorienne d’Auvergne Rhône-Alpes) à Lyon, se trouvaient le Front commun des forces vives des Comores de l’extérieur, Fuda, Mabedja, M17, ainsi que les différents collectifs de la France métropolitaine, en l’occurrence Paris, Lyon, Marseille, Nice et Genève. Cet ensemble plongeait le nez et mettait l’Energie… pour dresser un bilan de deux ans et trois mois de lutte contre la tyrannie aux Comores. Donc gains et pertes, inconvénients et avantages. En tout cas la crainte du pouvoir née de son illégalité et son illégitimité, n’a pas été omise des allocutions des intervenants. Cela traduit un des points composant la réussite.

« Le patriotisme au rendez-vous »

Plusieurs personnalités politiques et de la société civile ont honoré cette rencontre par leurs présences et leurs concours actifs. L’exemple le plus précis, sont les cas de l’ancien ministre président du Front commun des forces vives des Comores de l’extérieur, Mr Mohamed Chaher ben Said Massond, du président du parti CADIM, l’ancien ministre Achirafi Said Hachim, du Secrétaire général du parti UPDC, Mr Youssouf Boina, du président du M17, Mr Said Antoissi, du secrétaire général de la commission de finances du Front commun… Dr Ahmed Abdallah, du président de la commission de suivi Dr Zile Soilih. Une rencontre aux normes du temps et des hommes. Tous contre la pouvoir tyrannique en place aux Comores Tous pour un Etat de droit et des régimes démocratiques aux Comores. La rigueur et le sérieux se lisait dans cette salle qui se situe au 10 Avenue Général Leclerc 69140 Rillieux-la-Pape. Un pari réussi.

Sans doute aucune concession pour le pouvoir tyrannique en place aux Comores. Le mandat s’est achevé le 26 mai 2021. Mais pour éviter ce que le pouvoir tyrannique et son président veulent aux comoriens, confronter violemment les armes de ses usurpateurs de pouvoir… est à éviter pour ainsi éviter le bain de sang. La lutte continue, une nouvelle orientation est racée et surtout pas une négociation avec un pouvoir tyrannique.

Said Yassine Said Ahmed

Rhône-Alpes 

Les Comores se battent contre la covid-19. Une maladie survenue soudainement et a gravement impacté les différents secteurs de développement et coûté la vie à des centaines de personnes.

Face à ce défi sanitaire, les Comores ont résisté à une rude épreuve. Grâce à des efforts ardus et au prix de grands sacrifices, le pays est parvenu à endiguer la propagation du virus sur son territoire, mais il est encore confronté au risque de réapparition. Grâce aux efforts unis des autorités gouvernementales, des autorités à la crise, des forces de sécurité et du personnel soignant, des mesures fortes et difficiles ont été prises, permettant d’atténuer la situation et d’obtenir des résultats encourageants.

Pendant que le pays traverse les moments les plus difficiles de sa lutte, les partenaires au développement et pays amis nous a apportés un soutien précieux. Quand l’Union des Comores est touchée par le virus, la Chine a été parmi les premiers à lui porter assistance. La France aussi.

Face à ce défi sanitaire, la Chine et les Comores ont consolidé leur solidarité, amitié et confiance. La France attache un grand prix à l’amitié avec les Comores et que quels que soient les problèmes liés à l’île comorienne de Mayotte, elle reste fermement résolue à renforcer la solidarité et la coopération avec les Comores.

La covid-19 continue de se propager dans le monde. Les Comores font face à la mission difficile de vaincre le virus, de stabiliser l’économie et de garantir le bien-être de la population. Les 50.000 doses du vaccin anti-covid permettront à lutter contre cette pandémie. Les autorités doivent accorder la priorité absolue à la population et à leur vie, mobiliser toutes les ressources, travailler en solidaires et faire tout leur possible pour protéger la vie et la santé du peuple et minimiser les impacts de la maladie.

Kamal dine Bacar Ali

 

L’agriculture est le fondement de l’économie comorienne. C’est elle qui en fait sa force et sa puissance. Laisser l’économie verte périr au prétexte qu’elle n’est pas moderne, reviendrait à faire mourir un des « aiguillons » de notre économie. Il faut rétablir un bon diagnostic de la situation qui prévaut dans ce secteur économique et ensuite mettre en place un plan stratégique-famine.

Promouvoir l’agriculture comorienne, c’est contribuer à la lutte contre la pauvreté, la famine et le chômage. Et pour sortir l’agriculture comorienne du gouffre dans lequel elle est  plongée, il faut rétablir un bon diagnostic de la situation qui prévaut dans ce secteur économique et ensuite mettre en place un plan stratégique-famine. 

Nombreux sont les partenaires au développement avec leurs budgets colossaux à notre disposition pour développer des programmes et des projets dans le secteur primaire. Mais le manque de volonté de propulser et promouvoir le monde de ce secteur constitue un obstacle. Il est bon de savoir qu’il n’y aura jamais d’émergence sans la dynamisation du secteur primaire. D’un point de vue historique, la croissance économique a démarré dans des nombreux pays, grâce à l’amélioration de la production et de la productivité agricole. L’accroissement des revenus des pauvres ruraux entrainent un développement généralisé. Inversement sans productivité agricole et sans croissance, on voit mal comment favoriser une croissance économique durable.

Sans l´amélioration de la sécurité alimentaire de la population, le développement agricole ainsi que la préservation de l’environnement, le développement de l’archipel est incertain. Par conséquent, l’économie verte doit être une priorité des priorités du pouvoir. Les Comores sont une terre d’opportunité, les secteurs en vogue sont le secteur primaire, les secteurs des services et le tourisme. Le développement des Comores se fera à travers l’agriculture. Oui, il y a l’utilité d’investir dans la modernisation du secteur primaire pour la redynamisation des zones rurales et cela peut créer d’emplois et sortir l’agriculture de l’ornière. Une politique de soutenir et faciliter les agriculteurs à travers des infrastructures et des machines agricoles s’impose. Les autorités doivent s’investir beaucoup plus au profit des agriculteurs.

Et si on dynamise le monde rural à travers des projets des fixateurs ou générer des revenus décents à cette population ignorée ? Le monde du secteur primaire est plein d’ambigüité. Et il serait mieux de mettre en place des coopératives sectorielles pour mieux préparer le secteur primaire vers l’émergence. L’insécurité alimentaire est devenue une réalité patente dans notre pays, la pauvreté est de masse et le chômage en particulier celui des jeunes diplômés en proportion d’un fléau endémique. Les dirigeants du pays peinent à sortir le monde du secteur primaire de l’ornière, de lutter pour la sécurité alimentaire et une agriculture autosuffisante.  Devant cette catastrophe économique et sociale, il fallait réagir et c’est le rôle des dirigeants d’un pays. Puisque, « gouverner, c’est prévoir. » La lutte pour la sécurité alimentaire reste un combat où aucune contribution ne doit être négligée.

Ce programme préconise le développement de l’agriculture pour intensifier et diversifier la production agricole, améliorer le revenu des agriculteurs et réduire la pauvreté, le passage de la pêche artisanale à la pêche industrielle, la réduction progressive de notre dépendance extérieure pour une autosuffisance alimentaire.

La sécurité sanitaire des aliments est aussi très importante pour pouvoir s’attaquer aux microbes. Il est question de faire ménage aux ordures et déchets dans les points de vente. Avoir des milieux respirant est valable et essayer de mener des actions d’instructions pour la santé de tous les citoyens. La problématique de la sécurité sanitaire alimentaire est multisectorielle. Et il est temps à faire appel aux organisations internationales, gouvernementales et aux associations de participer massivement à la sécurité alimentaire qui reste aujourd’hui un fléau tracassant et faire des activités sur terrain dans les communes.

Kamaldine B. A

 

 

 

 

Tribune : Quels défis à relever en 2021 ?

Tribune : Quels défis à relever en 2021 ?

Touchée par la covid-19, l’Union des Comores devrait rattraper et relever les défis cette année. Et cela demande des innovations sur la gouvernance. Chaque membre du gouvernement et/ou patron d’une société doit se pointer la responsabilité afin que le pays sorte la tête de l’eau.

En pleine pandémie de la covid-19 liée à la deuxième souche, laquelle est le variant du coronavirus du Sud Afrique, le gouvernement devrait se montrer fort avec des idées qui pourront l’aider à faire mieux pour les Comores. Pour l’heure, le pays est dans le gouffre. Surmonter tous les défis permettra le bien vivre. Malgré le manque du leadership. Le pays manque de tout. Crise énergétique, crise sanitaire, crise économique, crise éducative… Point d’innovation sur la gouvernance et manque de visibilité sociopolitique pour le développement. Bien que des projets sont lancés, notamment sur les infrastructures routières. Des projets devant permettre la circulation des biens et personnes, et promouvoir l’économie.

Le gouvernement devrait continuer pour faire mieux encore sur les infrastructures puisque certaines routes sont en état piteux. Des nids de poules, de dos d’ânes. Certes le gouvernement ne cesse de mobiliser des fonds pour la construction et la réhabilitation des routes et voiries urbaines, mais beaucoup restent à faire. Des chantiers seront lancés bientôt. Les infrastructures routières, un défi à surmonter encore en 2021.

L’énergie, la priorité du gouvernement ?

Mais, plusieurs défis sont à relever pour cette année. Et cela demande des innovations sur la gouvernance. Chaque membre du gouvernement et/ou patron d’une société doit se pointer la responsabilité afin que le pays sorte la tête de l’eau. On n’est pas sans savoir que le pays est plongé dans le noir il y a de cela deux mois. Le pays n’arrive pas à sauter le pas en matière énergétique. Pourtant, sept milliards ont été investis sur le secteur de l’énergie en 2017. Alors exploiter le fuel lourd permettrait d’en finir avec cette crise énergétique. La mise en place de l’énergie solaire sur l’ensemble du territoire permettrait également d’en émerger et d’attirer les investisseurs. Le secteur énergétique doit s’inscrire aux priorités gouvernementales.

Améliorer la qualité de services de l’éducation

Un autre défi repose sur l’éducation. Du primaire à l’université, tout doit être recadré. Revoir le programme, aménager les salles des classes et les établissements, renforcer les capacités des enseignants et inspecteurs pédagogiques seraient un atout capital pour l’enseignement. Que 2021 ne soit pas une année de grève des enseignants. Investir dans le développement humain, en améliorant la qualité des services d’éducation pour qu’en fin, 2021 soit l’année de l’éducation.

A noter que le chef de l’Etat sur la tribune des Nations Unies lors de la 74ème session de l’Assemblée générale de l’Onu, en 2019, avait souligné que « le thème de notre session touche également un aspect essentiel à savoir, l’éducation de qualité. Les dirigeants de nos pays dans le futur ne seront que ce que nous aurons décidé qu’ils soient. Les jeunes d’aujourd’hui, leaders de demain, ont les yeux rivés vers nous. Ils ont droit à une éducation de qualité, pour faire d’eux des responsables dignes de nos pays. Nous devons assurer le suivi de ces recommandations, pour ainsi donner un sens à nos engagements communs en faveur de nos jeunes. »

Avoir une éducation de qualité nécessite des mesures et dispositifs devant garantir la vie des enseignants. Avoir une éducation de qualité nécessite des formations permanentes aux enseignants. Mais, à cause des bouleversements profonds engendrés par l’évolution technologique, l’école n’est plus en mesure de transmettre aux jeunes d’aujourd’hui toutes les compétences, connaissances et valeurs nécessaires qui leurs sont nécessaires pour bien s’insérer dans la société moderne. L’école, qui est la seule à détenir la connaissance et l’expérience de l’éducation se sent aujourd’hui incapable de le faire à cause du manque de motivation et de moyens.

Des soins médicaux de qualité

Alors que le pays est frappé de plein fouet par la crise sanitaire liée de la covid-19, le gouvernement et les autorités à la crise sont en ligne de mire. Plusieurs efforts sont mis à la disposition malgré les morts à déplorer sur l’ensemble du territoire comorien. Toutefois, l’état de santé de notre pays est malade. C’est un grand défi à relever. Les centres hospitaliers ainsi que les centres de district de santé doivent avoir les équipements nécessaires et les services de qualité pour des soins médicaux de qualité. Améliorer la santé des comoriens est un sujet qui devrait à chaque conseil des ministres, être au menu des discussions. Renforcer les capacités des infirmiers et tout le personnel soignant de toutes les îles est un pas vers l’émergence sanitaire en Union des Comores.

Préserver la survie et l’avenir de l’humanité

Du côté de l’environnement, C’est le chaos. L’environnement est en danger. Aux Comores, la zone côtière et la zone forestière sont menacées alors que l’environnement est un combat pour tous. Protéger l’environnement, c’est préserver la survie et l’avenir de l’humanité. Le climat permet notre survie. Nous devrons manifester notre attachement à la protection et à la valorisation de l’environnement face aux agressions perpétuelles. Le programme de l’émergence de notre pays d’ici 2030 trace la protection de l’environnement. La mise en place d’un système national d’aires protégées terrestres et marines, le renforcement de la résilience du système naturel et humain face aux effets des changements climatiques et la gestion des risques liés aux catastrophes naturels et climatiques restent un grand atout pour l’environnement. Ce patrimoine mérite d’être protégé par tout un chacun sachant que de nombreuses ressources naturelles sont favorables à la croissance économique du pays…

KDBA

 

 

 

 

Dès l’entame,  le président du CNT remercie Dieu de le laisser en vie jusqu’à ce jour. On peut penser que cela va de soi. Mais la vérité il s’agit  d’une allusion au fait qu’il a échappé au pire suite à la célébration de la fête nationale dans la ville de Ntsoudjini, le 6 juillet 2020.

Cette expédition punitive a, pour  la énième fois,  dévoilé la nature du régime. Puisque des lieux sacrés (comme les cimetières), protégés par notre religion,  ont été transformés  en lieux de jouissance   , et les mosquées vandalisées, selon les dires de l’ancien gouverneur. Pour le régime,  le sacré n’existe pas.
Par ailleurs,  le président du CNT est conscient que le combat n’est pas sans risque compte tenu de la situation,  mais son engagement est ferme.  Ici, nous pouvons lire une réponse à ceux qui l’accusent d’avoir négocié avec le régime. En effet,  d’aucuns pensent que la réapparition en public est le résultat d’un compromis entre le régime et l’ancien douanier.
Sur le plan économique,  il a dénoncé la gestion chaotique qui a entraîné,  selon lui, la faillite des sociétés d’État. Il a aussi pointé du doigt la pression fiscale qui empêche les opérateurs économiques de travailler avec sérénité.  Certains magasins n’hésitent pas à fermer les portes à l’approche des agents du Fisc. Le dépôt de bilan de l’homme d’affaires Omar Mhoussini en est une parfaite illustration de cette situation catastrophique.
L’ancien chef de l’exécutif de Ngazidja a mis à nu l’incapacité du régime,  en 5 ans de mandat,  à rétablir les services publics de base : l’eau et l’électricité. Rappelons que 6 milliards  sont investis  pour  résoudre le problème de l’énergie. Et malgré cela somme faramineuse,  le problème de l’électricité reste entier.Le juriste Yhoulam Athoumani,  ne dira pas le contraire. Lui , qui a  été  longtemps un défenseur  infatigable du régime,  a pris ses distances et  n’ a pas caché sa  déception car,  ne sachant pas comment le pouvoir pourrait défendre son bilan en 2024 s’il a échoué  à assurer de l’énergie  ( colonne vertébrale du développement) en permanence.      
Au plan éducatif,  le président du CNT  a déploré l’abandon de l’école publique.  Ce qui a entraîné la prolifération des écoles  privées au détriment de la qualité de l’enseignement. Plus de 700 enseignants ne sont pas affectés un mois après la rentrée. Sans oublier le chaos qui a régné dans  l’organisation des examens nationaux de l’année dernière suite aux fraudes massives. Quel gâchis !
En ce qui concerne le domaine sanitaire,  Mouigni Baraka a rappelé que l’hôpital de référence est devenu un cimetière où les gens meurent faute d’oxygène.  Et l’hôpital de Hombo  est  paralysé faute de personnel et d’équipements non-entretenus. Ici, le président du CNT  rejoint  l’ancien ministre  et avocat au barreau de Moroni,  Fahami Said Ibrahim qui pense également que ce ne sont pas  les jolis murs qui font un bon hôpital.  C’est plutôt la qualité du personnel soignant et  l’équipement.
Enfin, sur le  plan politique,  Mouigni Baraka  accuse Azali de ne pas être sincère dans ses interminables  mains tendues à l’opposition.  S’il est animé de bonne foi,  il devrait faire des gestes d’ouverture: libération des prisonniers politiques et retour des exilés forcés.  Mais surtout saisir la SADC et l’Union africaine. Dans le cas contraire,   c’est de la poudre aux yeux. D’ailleurs, qui peut le croire ? 
Abdoulfatah Ali, ancien sg du commissariat aux Finances

2020, une année de toutes les peines !

2020, une année de toutes les peines !

« Je suis un être humain et rien d’humain ne m’est étranger. » écrit THRENCE, le philosophe Ethiopien, IVe siècle av. J. C

Oui, j’ai attendu que l’année 2020 s’en aille pour en parler et vous dire tout le mal que j’en pense. Quelles que soient leur âge, leur couleur, leur pays, leur continent, leurs croyances ou leurs convictions, les sept (7) milliards d’êtres humains qui vivent sur notre planète terre, ont pour caractéristique commune : la souffrance, le deuil, le chagrin d’avoir perdu un(e) proche parent à cause du COVID19 ou à la suite d’un assassinat barbare, d’un viol, d’un emprisonnement Politique.

Je sais, bien sûr, qu’il est de bon ton parmi les intellectuels de désigner et de qualifier l’année 2020 qu’elle a été celle de la pandémie de coronavirus qui a arraché la vie de plusieurs milliers d’individus, ou plutôt le 3ème mandat de certains présidents d’Afrique qui a dévoré plusieurs âmes.

Je n’oublie pas non plus que 2020 a été l’année de plusieurs conflits limités mais impliquant les grandes puissances et d’une multitude de guérillas, de guerres civiles, émaillées d’éruptions de violences qui ont touché tous les continents.

Pas un jour, pas une semaine, la paix n’a régné sur le monde pendant cette année 2020 ; les marchands de canons et, depuis peu, d’armes légères n’ont eu, par voie de conséquence, que l’embarras du choix parmi les clients, et le nombre de personnes chassées de leur pays par la guerre ou par un conflit politique n’a cessé d’augmenter.

Cette année 2020, a été celle des emprisonnements arbitraires des journalistes, celle également où la torture s’est généralisée et banalisée, au point de devenir, dans chaque police, dans chaque armée (ou milice ou guérilla) aussi indispensable que le sel en cuisine, au point que ceux qui l’ont pratiquée ne craignent pas de l’avouer publiquement et de défendre leur décision de l’utiliser.

Mais, en dépit de tout cela, l’année 2020, a été pour les Cœlacanthes des Comores, une année de progrès éclatants. L’évolution de notre équipe nationale a été si rapide, l’accélération si grande que l’espoir, tous les espoirs (y compris celui de participer à la CAN en 2022) sont désormais permis.Et la population comorienne ne cesse d’applaudir ce beau cadeau venant du ciel.

A ces maux que je viens de décrire un peu plus haut, il faut ajouter, pour faire bonne mesure, quelques autres que le nouvel an (2021) reçoit en héritage : l’intégrisme religieux et ses méfaits, le mariage pour tous dans l’île sœur de Mayotte, la banalisation de la consommation des drogues dures qui tend à se généraliser avec l’influence des pays voisins, l’augmentation du chômage, ne peut laisser personne indifférent.

Dans les pays du nord, notamment, l’Europe et l’Amérique, on peut difficilement admettre que l’année 2020, était une bonne année. Et pour cause, plusieurs milliers d’individus sont morts à cause du COVID 19. Le vaccin tant attendu ne commence que maintenant. Dans les pays pauvres et les pays moins avancés, le système sanitaire a miraculeusement trahi tous les pronostics : il y a eu moins de morts par rapport aux pays du nord, contrairement à ce qui a été annoncé par nombreux organes de presses.

Espaces de liberté

Au nord de la planète d’abord, au sud ensuite, les peuples, les minorités, les plus modestes parmi les habitants, les individus, ont voulu être plus libres et beaucoup ont réussi à le devenir, plus ou moins complètement pendant cette année 2020.

En tout, les espaces de liberté se sont élargis au détriment des partis uniques et des pouvoirs militaires surtout dans les pays du sud : l’aspiration à une vraie démocratie est devenue un phénomène politique mondial qui fait vibrer toutes les nations du monde.

Certes, aujourd’hui encore, nous savons tous que le combat pour la liberté des peuples, des minorités, des damnés et tous ceux qui ont soif de démocratie et qui souhaitent le changement, n’est pas gagné ; la liberté coûte cher, les murs à abattre sont encore nombreux et épais, raison pour laquelle, l’année 2020 n’était pas du pain benni. Espérons autre chose pour 2021.

Toutefois, on peut dire que l’Histoire retiendra de cette année 2020 qu’elle a été dominée par le corona virus. Et que Grâce à la récente découverte du vaccin contre ce virus, une étape substantielle et décisive a été franchie dans la bonne direction, celle de la libération progressive des êtres humains de leurs peurs, de leurs préjugés et des forces d’oppression. Cette année a vu aussi quelques présidents de la République, mis en accusation, dont les plus dictateurs d’entre eux se préoccupaient d’éviter le tribunal pénal international et la prison.

L’élan ayant été pris, il ne s’agit plus que de continuer du même pas dans la même direction.

Professeur Djaffar MMADI

Universitaire

Ancien Ministre