ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Il est de coutume, comme chaque année, pour notre direction de vous formuler nos vœux les meilleurs, en votre qualité de lecteurs, abonnés, annonceurs et partenaires. Pour cette année, au nom de la direction que je dirige et au  nom de l’ensemble du personnel, nous vous promettons d’inscrire ensemble une nouvelle page. Celle qui répondra au mieux à vos attentes et surtout au développement.

Chers lecteurs, chers tous, l’année 2020 est marquée par différents événements qui ont bouleversé  tous les sphères et notamment la presse. La crise sanitaire du coronavirus a influencé tous les secteurs en impactant surtout l’économie. Votre journal a survécu grâce à votre fidélité. Oui nous parlons de survivre puisque difficilement il a tenu à ne pas fermer pendant que toutes les circonstances s’imposaient. Nous vous avions déjà promis de vous satisfaire, d’améliorer la qualité de service, d’accompagner le développement en contribuant au pluralisme d’opinions et faire valoir les droits de toutes les libertés et la démocratie.

En effet, malgré les tumultes, nous espérons et nous en sommes convaincus, inscrire avec vous une nouvelle page de l’année qui puisera sa force dans la qualité de prestation, le respect de nos contrats, l’apport de nouveauté, surtout dans le respect de la déontologie du métier de journalisme professionnel. Nous avons traversé beaucoup en semble, les hauts et les bas. Vous nous avez toujours témoigné fidélité et nous vous avons rendu reconnaissance. Nous réitérons cette gratitude. Il est donc important de souligner dans ces lignes que notre énergie, notre force, ce courage de continuer cette belle aventure, bien qu’épineuse quelques fois, est le résultat d’un regard positif que vous posez en nous en portant très haut et nous permettant de nous dire « Yes we can ».

L’année 2020 fut ambigüe, mais la nouvelle année 2021 vous sera dédié, car, espérons, sera de plein succès. Evidement, le succès que peut avoir le quotidien Al-fajr vous revient en mérite, puisque vous devenez chaque jour l’inspiration d’une équipe jeune et dynamique dont l’ambition de satisfaire son lectorat est au dessus de ses avantages. Simplement par ce que mon équipe est animée par la culture de bien faire, de tirer les leçons, d’accepter les critiques pour devenir meilleure. Notre rédaction est consciente qu’elle écrit pour vous au profit d’une éducation citoyenne, de la vertu d’une démocratie que profiterait toute la population, d’une information équilibrée dont le mensonge, l’intox, la désinformation n’ont aucune une place dans nos lignes.

Dans l’espoir que les Comores et ses citoyens surtout ceux qui sont à Mohéli, fortement menacés par la crise sanitaire de la pandémie du Coronavirus, sortiront gagnants. Nous formulons les vœux de bonne santé à tous les comoriens et résidents aux Comores ! Nous appelons à plus de vigilance et de responsabilité dans la riposte contre la covid-19. Nous réaffirmons notre attachement à notre pays et déplorons la souffrance que subie l’île sœur de Mohéli.

Outre, nous appelons à plus de solidarité entre citoyens, à plus de tolérance, de compassion, d’humanité, de générosité, de calme et de sérénité… Soumettons-nous aux directives des autorités compétences et appliquons-nous aux mesures barrières contre le coronavirus.

Dans l’entremise, nous renouvelons notre appel au respect de nos contrats de prestation en étant professionnel dans le règlement des factures à fin de mettre à votre journal de vivre et non de survivre. Que chacun soit responsable dans ses fonctions, mettant en avant l’idée de contribuer à l’épanouissement de la presse comme outil de développement du pays, puisque, contribuant à la démocratie et au maintien de la paix.

Puisse Allah bénir les Comores et faire jaillir dans sa terre la paix et prospérité dans le respect de tous les droits humains où chaque citoyen jouira d’un bonheur sans envier l’autre ! Joyeuse et heureuse année 2021 à vous tous !

Le Directeur de Publication

Sultane Abdourahim Cheikh

Deux pouvoirs qui d’habitude se croisent, mais dans un pays où les dirigeants donnent du sens à l’humain, au peuple de ce pays qu’ils administrent. Ce peuple qui doit être au dessus de son chef, le chef de l’Etat.

Comme toute la population ne peut pas occuper un palais, elle est représentée. Et ses légats s’appellent représentants parlementaires ou aussi des députés. Car députés par le peuple ; de circonscription en circonscription. Dans les pays où les dirigeants ont les cœurs ouverts à leurs peuples, ces députés représentent le deuxième pouvoir, appelé pouvoir parlementaire, donc derrière celui exécutif. Ces deux pouvoirs vont de paire, à la protection de son peuple. L’un vote les lois à la congruence du peuple qu’il représente et non à celle du président et l’autre exécute ces lois votées par ces représentants du peuple sans omission ni addition. Ressuscitant dans l’esprit, les Comores de jadis, Comores Etat-nation, qui ne sont qu’une nostalgie en ce moment, on n’enregistre que la nausée en vivant l’actuelle Assemblée en formalité azalienne. Déjà, d’où vient cette assemblée ? Si tout le monde se pose cette question une conscience pour les prochains moments serait prise.

«  Qu’est-ce qu’un député et quelles sont ses compétences ? »

1) Un député est un parlementaire qui, à l’Assemblée nationale, prend part au travail législatif et au travail de contrôle du Gouvernement. Et ce contrôle, doit être un équilibre, une force… qui se caractérisent par les conseils, les débats, les critiques… et les réponses… mais conformément aux orientations données par les attraits du peuple. Siéger ce n’est pas uniquement occuper l’hémicycle et lever les deux mains… en complicité du pouvoir. Comme il est bon chez l’homme d’avoir un esprit critique, ces hommes à l’hémicycle, doivent l’avoir aussi. Des fois ils doivent se remettre en cause en laissant leur conscience guidée par les besoins du peuple qui a fait d’eux ce qu’ils sont. Un député agit et parle au nom de l’intérêt général et non pas au nom d’un parti politique, d’un groupe d’intérêt ou d’un président.

2) Dans un pays où les dirigeants se respectent et respectent le peuple, le parlementaire en tout les le député dispose diverses compétences. Il dépose des propositions de loi, mais celles venant des besoins du peuple. Il peut aussi proposer, par amendement, des modifications au texte examiné et prendre la parole, en débattant, en corrigeant voire même en s’opposant à un texte… Il est le premier à interroger le gouvernement sur les soucis et nécessités du peuple.

« Un parlement fantaisiste »

Aujourd’hui quand on voit l’amusement parlementaire de l’Assemblée du pouvoir en place aux Comores avec la main levée en deux comme des mômes dans une cour de récréation, l’espoir d’une conscience est en congé. Cette Assemblée qui devrait laver un honneur tâché n’étant élue mais choisie indélicatement et sous pression… rate des occasions. Sans doute la modalité des choix de ces députés du pouvoir qui n’ont pas été élections dignes de ce nom, contribue aux causes de manque de débats à l’hémicycle. Une idée unique, sans contrepoids ni proposition dissemblable, pourrait sans doute, transformer l’auteur en instruis. L’absence de débat, la carence de prolepses, l’idée monocolore, l’Assemblée à sens unique, sont le symptôme des souffrances discrétionnaires que dégage le peuple servi des députés bénis-oui oui.

Quand sur les colonnes du journal du pouvoir Alwatwan se lit ceci « Moustadroine Abdou a montré sa fierté de clore la deuxième session ordinaire annuelle dans un climat de paix. Pour la première fois de l’histoire du parlement comorien, trente textes ont été adoptés en trois mois. ». C’est la foutaise  dans cette Assemblée. D’ailleurs le choix de ce président de l’Assemblée comme plusieurs choix dans ce régime ne dissimule aucunement l’intension et du socle des détenteurs des projets du pouvoir et du président de ce pouvoir, colonel Assoumani Azali. Bien sûr que ce n’est pas tous. Certains ministres, certains membres du cabinet présidentiel et une grande partie des députés ne sont que des auxiliaires mais en vérité, c’est un petit groupe qui réfléchit le destin qu’il réserve au pays et les envoie en exécution. En tout cas, en matière de dérapage, lors de la fin du régime… aucun membre quelle que soit la responsabilité n’aura l’exclusivité. Ils seront tous impliqués. Ce qui est aussi insupportable c’est bien la déclaration ironique du président de ce parlement. Déclaration selon laquelle : « les nouvelles lois qui viennent d’être adoptées traduisent le souci du gouvernement, et de la représentation nationale, de répondre aux attentes légitimes de la population. ». Mais de quelle population  population parle-t-il ? Celle à qui ce régime a volé la liberté, le droit et la dignité ?

Said Yassine Said Ahmed

Ecrivain (Rhône-Alpes)

« Toute injustice, où qu’elle se produise, est une menace pour la justice partout ailleurs. » déclare Martin lutter King. Autant d’ajouter avec moins de talent : également une menace pour la paix intérieur et internationale.

Depuis quelques temps, l’acte de viol est devenu un acte banal à tel point que les victimes (filles et garçons) n’osent même pas en parler, dénoncer ce crime ! C’est l’indifférence : c’est bien le mot qui résume la triste réalité. Saura-t-on jamais la pardonner quand l’irréparable sesera déjà produit ? « Je crains que cette étrange douceur qui pardonne si aisément le mal fait aux autres ne soit une forme médicamenteuse de l’indifférence », écrit l’Académisions français André Frossard.

Désormais, nous savons tous, qu’il ne se passe une journée, sans qu’une femme ou un enfant soit violé quelque part sur l’étenduedu territoire national. Ces viols sont devenus répétitifs à tel point qu’on se demande si nous ne sommes pas tous, responsables de ce qui arrive à notre pays ! Les pressions villageoises, les solidarités familiales ou professionnelle, les affinités sociales et les complicités d’intérêts qui émoussent les consciences des uns, des autres et qui conduisent à la partialité, à l’injustice, au silence complice, concerne pratiquement toute la sociétécomorienne. Il y a donc aux Comores, un phénomène social trèssérieuxnotamment le viol des femmes et des enfants que nous devronstous tenter d’apporter d’éléments de réponses. Je ne suis pas de ceux qui pensent quesi les viols se multiplient c’est parce que la justice est faible ou elle est lente. Sans jeter des bouquets de fleur à notre appareil judiciaire, j’estime qu’il faut rechercher ailleurs les vrais raisons d’un tel constat dramatique. Certes, si l’abus d’un médecin, d’un enseignant ou de tout autre agent de l’Etat n’engage que sa conscience et sa responsabilité personnelle vis-à-vis de la Nation, la forfaiture d’un magistrat, par contre, engage la responsabilité collective de la Nation. C’est au nom du peuple que la justice est rendue. Celle-ci ne devrait donc jamais faillir à sa mission.

Bien sûr ici et là, on entend dire dans les rues de Moroni que notre justice est lente en ce qui concerne les actes de viol ; Elle se distingue par trop de renvois parfois mêmeaux calendes grecques. Les détentionspréventives sont trop longues et dans certains cas, manifestement abusives. Toutefois, précisons que : protéger les citoyens, prévenir les crimes et les délits, rechercher les malfaiteurs et réunirles preuves de leurs forfaits, ne sont pas des tâches faciles dans un pays comme le nôtre ; la justice ne saurait être l’affaire des seuls magistrats, de la police, de la gendarmerie tout court. Raison pour laquelle, nous devons tous nous mobiliser et poser les vraies questions. Pourquoi le viol a pris une telle ampleur dans notre pays pendant ces derniers temps ? Pourquoi la population préfère souvent garder silence à l’égard de tel violeur, tel malfaiteur, surtout quand il s’agit d’un enseignant de théologie musulmane ? Il est généralementadmis dans nos villes et villages qu’une partie de la criminalité échappe aux forces de maintien de l’ordre en raison de l’indifférence, de la complaisance, ou bien de la complicité d’une partie de notre population envers certains malfaiteurs pour préserver « l’honneur de telle ou telle communauté villageoise. »

Toutefois, nous savons que le but avoué de la justice dans les actes liés au viol des femmes et des enfants, est d’obtenir la vérité plutôt qu’un arrangement ou une paix sociale. Or, chez nous, souvent les notables dans nos villages, nos villes et dans nos différentesrégions, tentent de jouer l’apaisement : le violeur au lieu d’être jugé au palais de justice, bénéficie parfois d’une certaine complicité traditionnelle et l’affaire est classée sans suite ; quelques jours après, il recommencera…

Dois-je rappeler aux uns et aux autres qu’en France au XIIIèmesiècle, la création du parlement de PARIS, principale cour de justice du royaume, et l’extension de la procédureinquisitoire  aux différentes villes du royaume au cours des XIVèmesiècles favorisent la pratique d’une justice objective rationnelle, une bonne justice qui recherche la vérité et non l’apaisement entre violeur et violée.

A l’époque, les praticiens comme les théoriciens, juristes ou théologiens, refusent à ce que des crimes, des actes de viols, soient tolérés ou arrangés entre les deux parties.

Cependant, la haine, la colère, l’orgueil, l’honneur, l’ambition, la cruauté sont autant de mobiles qui peuvent fausser le jugement et il convient que le juge doit prononcer la loi. Cette loi ne doit pas être transgressée sous peine de transformer le juge en une autre personne.

C’est pourquoi, la loi doit êtrerévisée une fois pour toutes et les coupables doivent être traduits aux assises.

 

Professeur Djaffar MMADI

Universitaire, ancien Ministre

Jounalisme, nouvel opium aux Comores

Jounalisme, nouvel opium aux Comores

Nous sommes dans un monde de l’évolution, de la haute technologie, donc un monde qui positive chez un grand nombre des habitants de la planète.

L’approchement de ce monde le transforme en un petit village. Sinon ce n’est pas tout le monde qui conçoit ce nouveau  monde positif. Aux yeux de certains, il demeure défaillant, donc un monde qui se dirige vers le déclin. Bien sûr des nombreuses âmes regrettent le passé. Surtout le passé radieux. C’est quand la nostalgie se juxtapose au cœur. Il y avait des pouvoirs, des gouvernants, comme des ministres, des hommes d’Etat… dignes de ce nom, acteurs et sujets du passé. Des années passent la chute des valeurs dans plusieurs domaines s’invite. La politique, le foot, le niveau scolaire, les présidents, les gouverneurs, les députés, les politiques, les religieux… le journalisme et autres perdent leurs valeurs. Et là, on est aux  Comores.

« Les journalistes comoriens aux yeux des autorités »

Et là on se focalise sur la profession du journalisme. La profession du journalisme aux Comores. Un métier bien pullulé dans tous les quatre coins de l’archipel, et de partout où comoriens se trouvent. Tout avec la technologie… Ils sont nombreux à s’être donnés le gout d’informer et d’investiguer… Trop passionnés et trop ambitionnés, donc saturation du domaine. Importants, comme parfois inutiles. Intéressants comme parfois superflus. Cette dernière décennie, le métier du journalisme prend grand place dans le fond du comorien… qu’il soit formé au métier ou non. Et nombreux le pratiquent au « tout est possible ». Cette profession composée en plusieurs formes, d’époque en époque se développe. Son jalon c’est la presse écrite, qui est venue avant l’audiovisuel… et puis ce monde des réseaux sociaux. Pour témoigner l’ancienneté de ce métier, on doit impérieusement évoquer la France où le premier journal imprimé est La Gazette créé par Théophraste Renaudot en Mai 1631. A cette date tout le peuple français a appris l’existence de cet outil canal de transmission. Et l’honneur et la valeur ont été aussi réservés aux journalistes parce que ce métier avait d’importance. Pour ne pas dire « sauf », les Comores est l’un des rares pays où des nombreuses autorités religieuses, culturelles et politiques, s’en tapent les reins des journalistes, et pourtant ils se servent de leur métier. Les journalistes se prennent pour des cibles, alors qu’ils font leurs tabloïds. Un journaliste est une personne qui capte, recueille et recherche. Ce spécialiste vérifie surtout et écrit, il observe avec attention pour mieux informer. Donc il prend le journalisme pour métier. Dans ses colonnes, ou sur ses plateaux, le journaliste diffuse les informations pour alimenter les humains de l’actualité.

« La déontologie et son absence »

Ces derniers temps, on assiste à des indiscrétions, des injures…de la part des individus qui satisfont des fantasmes via un vide laissé par les artisans de ce métier. Avec leurs outils de poche, ils s’embusquent des journalistes. Un journaliste doit s’informer, collecter et enfin informer. Sinon, ce dernier temps, le « moi aussi » délabre ce prestigieux métier. Bien sûr, ce monde d’aujourd’hui où l’unification des pays de la planète par les réseaux sociaux, est un océan dans lequel tout le monde peut et doit nager. Une chance donnée à tout un chacun, et qui à travers les outils numériques, libère les citoyens de l’obscurantisme, de l’oppression et des politiques à sens unique.

« Bien exercer sans être formé »

Avoir appris le métier à travers les bancs et la sépia, est meilleur. Mais appliquer ce métier sans l’avoir en suivie de formation est aussi possible, à conditions que le respect des uns et des autres et à la possible des limites s’impose. Un exemple bien précis ; un grand journaliste, au journal le Monde, Mr Geoffroy Deffrennes, qui n’a pas fait l’école de journalisme mais un bon et meilleur journaliste parmi les siens de ce siècle. Le Sénégal en connait au moins un aussi. Le journaliste Pape Ngagne Ndiaye, une vedette de l’émission « Faram Faccce » à TFM, est une comète dans l’audiovisuel sénégalais. Donc ce n’est spécifiquement la formation qui fait un bon journaliste, ce qui fait un bon journaliste c’est plutôt la déontologie du métier, sa culture, son comportement et son esprit d’équilibre. Surtout avoir des limites bien déterminées même s’il peut jouir de sa liberté d’informer. Cette liberté qui lui est du droit et son impartialité qui lui est un devoir pour rendre parfait son travail.

Said Yassine Said Ahmed

Ecrivain (Rhône-Alpes)

 

 

Editorial : 8 ans d’aventures et d’endurance

Editorial : 8 ans d’aventures et d’endurance

Créé le 15 novembre 2013, votre quotidien comptabilise, en ce jour, 8ans d’un parcours plein d’aventures avec une situation financière tumultueuse. Et dans cette longue endurance, Al-Fajr continue à vous informer en partageant toute l’actualité avec vous, sous le respect de la déontologie du métier. Ses 8 ans, il les doit à vous, lecteurs fidèles. Mais quels sont les nouveaux défis pour la jeune équipe dirigeante ?

Al-Fajr est heureux de célébrer ses 8 ans d’exercice au service de ses lecteurs, le peuple. 8ans d’informations et d’enseignements. Suffisant pour tirer les meilleures leçons de ces années d’aventures et de dur labeur. Il a connu et connait encore des hauts et des bas. Plus de 3 générations en sa direction. L’actuelle, si jeune, mais ambitieuse et ose faire face aux défis en cherchant à se donner les moyens. Notre force, c’est la détermination, la solidarité et surtout la forte croyance d’apporter le changement en affrontant les défis que se trouve confronter notre direction et notre commercial. Les rédacteurs et photographes sommés de se perfectionner tous les jours pour satisfaire son lectorat.

Un état de lieu ?

Votre quotidien Al-Fajr survit. Il tient le coup grâce à une incroyable conviction d’une jeune équipe qui pense et voit grand. Une équipe qui croit au métier noble de journalisme et à la possibilité de réduire le taux de chômage en maintenant des emplois des jeunes. Oui par ce que, à plusieurs reprises, il allait fermer ses portes. Une situation financière précaire frappe de plein fouet la boit et ce, pendant longtemps. Des mauvais payeurs influencent la stabilité du journal. Les impayés se cumulent. Pourquoi nous ne recouvrons pas ? Eh bien par ce que nous avons tout fait, mais il s’agirait des intouchables. Des institutions gouvernementales, agence de voyage sous protection. Pourtant, avec des sommes colossales pour un journal comme le notre, alors que c’est peu pour ces institutions mais préfèrent-elles ne pas régler, peut être, pour voir notre canard finir  par fermer ses portes. Des employés qui travaillent comme des bénévoles, juste par ce que convaincus qu’ils servent à la population et au développement en contribuant aux valeurs de la démocratie, en informant sur l’actualité et dénonçant l’injustice, en interpellant et en encourageant les bonnes actions. Ces jeunes, sous ma direction, croient beaucoup au changement qu’à l’argent. Pourtant, ils doivent vivre en subvenant à leurs besoins et les charges de leurs familles. Car, c’est d’abord un travail. Al-fajr ne bénéficie d’aucune subvention et devient la risée des mauvais payeurs. Heureusement que Graphica supporte encore les charges de notre impression avec nos retards de paiement. Dieu Seul pourra le récompenser. Pourra-t-on éponger les arriérés de salaires ?

Le plus qu’a apporté la nouvelle équipe ?

Amélioration de la qualité de la rédaction, bien que loin d’être à la hauteur de nos ambitions et des attentes de nos fidèles lecteurs qui voudraient lire du « Molière ». Mais ça reste un point positif. Nous avons, avec l’aide de Cbon Business, pu mettre en ligne votre quotidien. D’ailleurs nous profitons ici de rendre hommage au patron Cbon Business Azhar Bacar pour son accompagnement technique.

Adoptant une politique de coopération et relationnelle pour améliorer les conditions difficiles, sous le respect de la déontologie et sans tomber de la pratique de corruption, la nouvelle direction s’est vue octroyés des nouveaux équipements qui sont nécessairement des ordinateurs modernes, imprimantes, scanner, par l’ambassade de Chine en Union des Comores. Généreuse et toujours présente dans le développement des Comores, l’Ambassade de Chine a fait aussi bénéficier une formation d’un mois en Chine à un des nos journalistes. Qu’elle en soit assez remerciée ! Nous nous réservons de ne pas citer les cadeaux personnels.

Al-Fajr a aujourd’hui regagné confiance de beaucoup de ses anciens abonnés qui avaient rompu leurs contrats d’abonnement et qui avaient même cessé de confier leurs annonces et communiqués. Notre quotidien est devenu celui du peuple et toute tendance, dans l’esprit de l’équilibre et de la neutralité.

Les défis

Il est vrai que nous avons beaucoup à faire et qu’il faut beaucoup de courage pour affronter cette amère réalité qu’est la situation financière alarmante. Ayant confiance à notre intelligence et à ce que nous avons déjà réalisé, nous nous donnons la promesse de relever trois défis majeurs d’ici mars. D’abord, améliorer encore la qualité de la rédaction à travers des formations ciblées en faveur de notre jeune équipe de rédaction dont je rends hommage à son abnégation.

Ensuite, équiper et réhabiliter nos locaux suivant les normes d’une vraie entreprise de presse. Le confort, les outils de travail répondant aux défis actuels (connaissant les problèmes d’énergie) et moyens de déplacement sur le terrain sont aussi des priorités que nous espérons bénéficier de l’accompagnement des partenaires.

Et le plus grand défi de redresser la situation financière de sorte à pouvoir supporter les charges importantes de la boite et surtout la régularité de paiement des nos salariés. Nous espérons que le gouvernement et d’autres partenaires nos appuieront dans le processus.

Notre souhait ?

C’est pouvoir satisfaire notre lectorat dans la neutralité et le respect de la déontologie en améliorant notre façon de traiter les informations avec une rédaction fine et fluide.

Joyeux et heureux anniversaire à toute l’équipe et nos hommages à tous ceux qui y ont travaillé dans le passé. Merci de continuer à croire à nous et nous aider à nous améliorer en sauvant des emplois.

La Direction de Publication

 

Crise politique : Plus de peur que de mal

Crise politique : Plus de peur que de mal

Tribune. A l’approche de 2021, les politiques jouent leur va-tout. La crise politique que traverse le pays est inquiétante. La situation s’aggrave de minute à une autre, du jour au lendemain et la menace est totale. Des graffitis sur les murs, des rassemblements (interdits), des courriers laissent planer le doute sur le territoire national.

Kamaldine Bacar Ali, Rédacteur en Chef du quotidien Al-fajr

Le pays est rythmé de la peur. Et le souci de prévenir n’est pas affiché. Le gouvernement assomme les citoyens. L’opposition joue ses averses. Entre les deux camps, l’hypocrisie joue son avalanche. La face cachée. L’opposition et le pouvoir saucissonnent la société comorienne et rongent le peuple en brisant l’unité, avec des discours de haine. Ces forces exhorteront-elles à un dialogue inclusif ou useront-elles de leurs forces ?  Leur politique sur le devenir de la vie sociopolitique des comoriens navigue à vue. Chaque camp est-il affermi ?

Une guerre de nerf entre le pouvoir et l’opposition. Les deux camps se désavouent. Ils se défient. Le pays s’abat au pire. En effet, l’avenir se décèle difficilement. Une catastrophe discrète. L’opposition appelle à des élections en 2021 au respect des accords de Fomboni de 2001 pendant qu’ils se sont présentés aux élections de 2019 conformément à la nouvelle constitution. Le gouvernement est déterminé de sa part et rejette des élections l’année prochaine pour Anjouan. Un véritable casse-tête. Le peuple s’exaspère.

L’Etat mesure-t-il l’ampleur de la crise politique ? A Anjouan, Mohéli et Grande Comores, l’opposition se muscle et appelle le président de la République à quitter le palais présidentiel de Beit Salam. Et le pouvoir met en garde l’opposition contre tout acte devant porter atteinte à l’ordre public et à la stabilité du pays. Ils (le pouvoir et l’opposition) jouent leur va-tout. Par conséquent, la situation  est critique de toute part.

Kamaldine Bacar Ali

 

Souffrant, l’archipel des Comores était pendant longtemps asymptomatique.  Malgré les évènements douloureux et les revirements inattendus… qui l’ont tourmenté, il a pu garder son silence donc vivre sans cri ni gémissement durant des années. Mais avec le nouveau climat qu’il traverse, ce petit archipel dégage des symptômes effroyables. Et celui qui devrait lui assurer les soins pour son rétablissement est pareillement atteint par une grave maladie. Et le désespoir cause l’effroi.

« C’est bien la notabilité. » qui est gravement entamée. Actuellement sur le sol comorien, cette classe qui devrait être composée des hommes riches de sérénité, de probité, d’élégance, de savoir culturel et « cultuel »… et d’un aspect atypique, est rendue une tanière de « qui peut…».

« Utiles étaient ces dignitaires »

Des générations pourront témoigner le rôle joué par des grands hommes non par la taille mais par le charisme, ces apôtres de la Paix, il y a quelques décennies. Et surtout d’un comportement particulier, même si variant selon les points de vue. Ces avocats des exclus, ces protecteurs… de nos localités, de nos régions, voire même de notre pays…, sont un système de valeur adopté par des dignitaires de ces milieux précités. Donc leur siège n’est pas un choix du hasard. Quelques exemples épiques des rôles joués par la notabilité comorienne d’autrefois : En 1967, lors du conflit qui opposait le président Said Mohamed Cheikh et la région de Mbude dont la cause fut la représentation de cette région à l’assemblée territoriale par le député Mohamed Amoundou de Moroni. Les Mboudéens voulaient être représentés par leur enfant Soidiki Hadji et non par Mohamed Amoundou, dont le choix leur semblait une humiliation. Les notables de Ngazidja, Mzé Ahamada Mfoihaya, Mzé Aliamani, Mzé Said Hachim… et consorts, ont usé leur savoir, leur sagesse… leur impartialité, leur art de savoir bien parler pour mater la situation. Donc le calme est revenu. Deuxième exemple, la révision constitutionnelle de Novembre 1989 et sans les notables, rien ne serait fait. Ils se sont rassemblés sans penchant ni étiquètes pour la paix et la stabilité de notre pays. Et pourtant cet un mêlé des pros et des contres le pouvoir…, mais ce qui prévalait chez eux c’est l’intérêt de la nation. C’est ainsi que Mzé Hamada Mboréha, Mzé Mouigni Mondoha, Mzé Said Yassine, Mzé Said Mohamed Abdourahmane, Mzé Ahmada ben Ahmed (Paquet)…, et consorts ainsi que leurs frères des autres iles ont réuni les politiques du moment pour trouver une solution. Enfin en 1992, les notables de Ngazidja se sont réunis à Ikoni et ont trouvé une solution d’une crise entre Ikoni et Moroni dont l’origine est le terrain de Maluzini. Ce groupe social des personnalités d’un rang important a su sans faillir maintenu la paix, la tranquillité et la dignité dans notre pays. Ces hommes de valeur sont même parmi les artisans de l’indépendance des Comores. « Mgu nawarehemu ».

« Une institution en faillite »

Ces derniers temps, ce précepte qui jadis a été composé des irréprochables qui ont su garantir les « us et coutumes » aux comoriens, se trouve en faillite des valeurs. Prise pour un tremplin depuis le niveau local, la notabilité devient présentement un refuge ou un lieu de plaisance. Et les « écharpes » se bousculent pour atteindre à cette classe. C’est un art, bien sûr et pour qu’on soit artiste il faut un enseignement, une patience, et une conviction. Surtout attendre le moment opportun car « Rien n’est plus fort qu’une idée qui arrive à son heure », disait Victor Hugo. Et pourtant nombreux sont ceux qui croient que seul l’écharpe, est une garantie notable pour devenir notable.

Colonel Azali a compris. Cernant la nocivité de cette classe de ces dernières années, il marche sur sa tête. Commençant par la médire, et l’hypnotiser… puis enfin la rendre vulnérable en la divisant. Et soudain l’incohérence. Cela pousse une bonne partie des comoriens à se demander en vérité le sens de ce mécanisme ces heures-ci. Ces hommes qui chaque rencontre se réclament sans équivoque piliers du pouvoir en place en louant délibérément le colonel Azali, comme si l’on loue le prophète. Cette classe, qui devrait être objectif pour le bien être des comoriens, moment où le pays est rongé par une crise de tous genre, se converti en hommes de la cour. Une soumission qui met tout un peuple en danger. Ça devrait donc être le dernier recours, mais hélas. Peuple martyrisé, liberté gommée, meurs attentées, viols sur des mineurs, assassinats perpétuels, injustice dominatrice… Donc un peuple livré à lui-même. Et tout cela au vue et au su de cette classe, cautionnant le règne de « Fe-zinda ».

Said Yassine Said Ahmed

(Ecrivain) Rhône-Alpes

L’hégémonie de la CRC

L’hégémonie de la CRC

De bleu, la couleur de la CRC (Convention pour le Renouveau des Comores) les «institutions républicaines» sont habillées. L’Alliance de la mouvance présidentielle perd sa raison d’être. Seul le gouvernement fait de la résistance.

C’est un fait incontestable. Depuis le retour au pouvoir d’AzaliAssoumani en 2016, son parti, la CRC (Convention pour le renouveau des Comores) n’a jamais été majoritaire au gouvernement. De son gouvernement d’ouverture, dicté par les alliances de deuxième et de troisième tour inédit, en passant par celui nommé après la rupture avec le parti Juwa de Sambi ou encore celui post référendum n’ont pas dérogé à la règle tacite. Pas plus que les deux qualifiés de remaniement technique (suite à la fronde du vice-président Djaffar Said Ahmed et aux élections législatives). Avant l’adhésion du ministre de la justice et du secrétaire d’État chargé de la fonction publique à la CRC, 8 membres du gouvernement sur 15 n’étaient pas affiliés au parti d’Azali.

Cette pratique tendrait-elle à disparaître ?  Le gouvernement, seul pour le moment, fait de la résistance à la vague bleue. Le changement est considérable. Il rappelle à quelques nuances près le temps du parti unique du feu Abdallah. De parti politique de second plan, la CRC est parvenue en quelques mois à s’arroger le premier rôle dans le jeu politique en Union des Comores. De 2 députés   à la précédente législature, par exemple, le parti du secrétaire général Youssoufa Mohamed Ali dirige aujourd’hui la plupart des mairies, détient la majorité à l’Assemblée et occupe les 4 exécutifs, national (président de l’Union) et insulaires (les 3 gouverneurs). 

Une situation hégémonique qui siffle la fin de la récréation de l’éphémère AMP (Alliance de la mouvance présidentielle), supposée porter la politique du chef de l’État. L’appétit des uns et les ambitions des autres ont tué dans l’œuf toute velléité d’union sacrée pour laisser place à une guerre de clans, très féroce. L’imbroglio sans fin autour de l’élection du maire de la capitale de l’Union, Moroni, en est la partie émergée de l’iceberg et le Parti Orange, pourtant parti allié au pouvoir, la principale cible. Les retraits de candidature à la dernière minute lors des législatives n’a pas suffi pour gommer les appartenances. Mais aimons et admirons car après lui, le déluge.

Toufé Maecha

Dans le collimateur de la justice, l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dans la tourmente. Assigné en résidence surveillée puis placé en détention provisoire suite à l’enquête sur la citoyenneté économique, une procédure jugée hors la loi, Sambi est accusé également par le mufti de la République « ennemi numéro 1 de la Nation. »

Sambi a été placé en résidence surveillée par le secrétaire général du ministère de l’intérieur. Cet emprisonnement, affirme-t-il, n’était ni justifié ni légal, car ne s’appuyant sur aucune décision officielle de justice, les nombreuses saisines de la justice comorienne par mes trois avocats ne m’ont jamais permises de retrouver ma liberté. Accusé sur l’enquête de la citoyenneté économique, il est placé en mandat de dépôt dans sa résidence. Son avocat a lutté pour une justice impartiale, démocratique et indépendante et un régime judiciaire juste. En vain. Des demandes rejetées. Le juge d’instruction chargé du dossier sur l’enquête de la citoyenneté économique a fini ses enquêtes.

L’ancien président Sambi est inculpé pour détournements des biens publics, faux, usage de faux et forfaitures. Les faits que l’homme au turban est reproché sont « prévus et réprimés par les articles 151 et suivent, 136, 137, 224, 427, 158 et suivent, 44, 45 et 117 et 148 du code pénal et l’ordonnance n°92-002/PR du 04/07/1992, et la loi n°13-015/AU du 26/12/2013, complétant certaines dispositions de la loi n°08-018/AU du 25/07/2008 relative à la transparence des activités publiques, financières et sociales. » Alors qu’une maladie a été déclarée, Sambi n’a bénéficié aucune évacuation sanitaire.

Sambi  n’est ni voleur ni malfaiteur ?  

L’ancien chef de l’Etat avait adressé une lettre au chef de l’Etat actuel pour plaider son innocence, le président Azali n’donné aucune suite. « Pour permettre une meilleure visibilité de la gestion des fonds issus de ce programme de citoyenneté économique, mon avocat et moi-même durant les premières auditions avions formulé trois requêtes au juge d’instruction pour demande des détails du compte bancaire de la citoyenneté économique, des informations sur le nombre des passeports économiques octroyés aux bédouins entre le mois de mars 2009 et le 26 mai 2011, puis du 27 mai 2011 au 26 mai 2016 et du 27 mai 2016 jusqu’au jour de notre requête couvrant ainsi votre présidence, des moyens financiers lui permettant de se rendre aux EAU pour enquêter sur les allégations de versement d’un pot-de-vin par des autorités émiraties. Le juge n’a répondu qu’à une seule de ces trois requêtes. Il ne nous a fourni qu’un document de la banque centrale des Comores, portant sur l’historique du compte bancaire de la citoyenneté économique entre la date de son premier versement le 03 mars 2009 et le 01 septembre 2015 », a expliqué Sambi. Et de se défendre : « je ne suis pas voleur ni un malfrat et que je n’ai rien détourné car je n’ai jamais été corrompu. »

Sambi est-il un dealer ?

Les propos du grand mufti de la République laissent présager. « Sambi est l’ennemi numéro 1 de la République. Par le biais de Sambi, Bashar transportait de la drogue vers les Comores », a déclaré le mufti Aboubacar Said Abdillah. Sambi, un maudit ? Des propos condamnés par les uns et soutenus par les autres. La guerre de salive. Le président Sambi vit les moments difficiles de sa vie. Des calomnies ? Seul le mufti, révélateur, peut en justifier. S’en prendre à une personnalité en public est horrible. Bien que nombreux inculquent cette culture à toute une génération. Cependant, les propos du grand mufti sont trop critiqués. Le gouvernement tire sur Sambi. Le mufti tire sur Sambi. L’homme au turban est-il damné ?

KDBA

 

Le 25 juillet dernier, les autorités comoriennes, en partenariat avec l’agence française de développement (AFD), ont lancé officiellement le programme Facilité Emploi financé par cette dernière à hauteur de 4 millions d’euros, soit 2 milliards de francs comoriens.

Selon le président Azali, ce projet vise à  » apporter des réponses concrètes, pertinentes et supplémentaires aux défis de l’emploi des jeunes et du développement  rural ».

Il a par ailleurs précisé les secteurs retenus pour ce dispositif : « L’Agriculture, l’élevage et l’agroalimentaire, la pêche et la transformation des produits halieutiques, l’écotourisme, la culture et la restauration, les services en milieu rural et l’environnement ».

Il est important de rappeler que lors de la campagne en vue de son élection en 2016, M. Azali avait promis un emploi à chaque jeune comorien. Il s’agit donc d’un premier pas concret, quatre ans après son entrée en fonction.

L’initiative est tout à fait louable, elle présente de vraies perspectives à la fois pour les populations cibles et pour les filières retenues.

Car si la jeunesse est le meilleur allié pour l’avenir du pays, elle peut aussi devenir son pire ennemi si elle ne trouve pas du sens à son existence, à savoir un travail décent. Idem pour les femmes, également plus touchées par le chômage de masse. Et selon les dernières estimations, le taux de chômage de jeunes de moins de 25 ans représente 45,5%. Soit 4 fois plus que les adultes. A préciser que ces statistiques ne tiennent pas compte des emplois précaires ni du sous-emploi, notamment dans le secteur informel.

Il reste à savoir comment ce projet va être décliné concrètement sur le terrain. Car la réussite en dépendra largement. Il ne faut pas que le bureau du projet soit transformé en guichet de banque où les proches du régime et les « fils de… » viennent retirer les fonds sous différentes couvertures.

Quant aux secteurs retenus, ils semblent très pertinents, notamment l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire. Ils constituent la clé de l’autosuffisance alimentaire de plusieurs pays. C’est ce qui a permis, par exemple, à la Chine de disposer d’une autosuffisance alimentaire à 100% depuis quelques décennies. Elle est au cœur de plusieurs politiques de développement en Afrique depuis la fin des années 1990. En 2013, un rapport de la Banque mondiale a souscrit à l’approche selon laquelle « le secteur agricole est le plus gros employeur de l’Afrique avec un potentiel d’absorption de millions de demandeurs d’emplois ». Cela peut être vrai en Union des Comores si toutes les dispositions sont prises en matière d’investissement dans les zones rurales et de formation aux métiers de la terre.

Certes il y a une perception négative de l’agriculture et de la pêche par les jeunes, mais cela peut rapidement changer si les secteurs sont dynamisés et rendus attractifs par l’amélioration des conditions de travail et de rémunération.

La question maintenant est de savoir si ce projet va réellement dans ce sens, ou va-t-il reproduire les erreurs du passé pour finalement arriver aux mêmes résultats.

On peut, en tout cas, se mettre à parier que si l’on met l’accent sur la formation des jeunes aux différents métiers des secteurs ciblés et la création de Petites et moyennes entreprises agricoles ou agroalimentaires, on ne serait pas déçus à la fin.

Il faut surtout rapprocher les zones agricoles des localités riveraines par les investissements de base: ponts, routes et points d’eau notamment.

Il faut éviter les méthodes importées qui ne marchent pas en Afrique, car trop déconnectées des réalités sociales des pays concernés. Enfin, il est impératif d’adopter les règles de transparence dans la gestion de ce programme pour éviter les dilapidations, le favoritisme et les détournements qui constituent les obstacles majeurs du développement du pays. Ce qui jusqu’à présent ne semble pas être le cas. Le peu de communication sur le projet jusqu’à présent, la présélection presque en catimini des organisations de la société civile (OSC), le flou sur le profil des bénéficiaires, tout cela mérite d’être clarifié rapidement pour éviter que cette meilleure idée soit gâchée, et empêcher le monde entier de croire qu’on est gouverné par des « sous doués ».

Ali Mmadi, Journaliste et juriste de formation