Ouverte dimanche dernier à Charm-El-Cheikh en Egypte, la vingt septième conférence mondiale sur le climat suit son cours. En effet la COP 27 de cette année se déroule dans un contexte de crises mondiales notoires qui demande naturellement une détermination et un engagement collectifs encore plus forts, pour pouvoir y faire face, selon le président Azali.

Des phénomènes climatiques et météorologiques alimentent des perturbations généralisées, partout dans le monde, avec des niveaux record de pluie, de chaleur, de sécheresse, d’incendies et de tempêtes. Le continent asiatique est confronté à des phénomènes climatiques catastrophiques, illustrés par la plus récente catastrophe, qui a durement frappé un pays frère, le Pakistan.
Les inondations et les tempêtes en Afrique au cours du premier semestre 2022 ont entrainé la perte de centaines de personnes et gravement perturbé l’activité économique et des millions de personnes souffrent de la faim, dans la Corne de l’Afrique, à cause d’une forte sécheresse.
L’Europe est également confrontée à la pire sécheresse de ces dernières décennies, ainsi qu’à des vagues de chaleurs torrides et l’Amérique aussi est confrontée à des violentes tornades et autres inondations, aux conséquences désastreuses. « J’adresse ma compassion à tous ces pays frères et amis frappés par ces catastrophes et confrontés aux effets néfastes des changements climatiques.
Il est important de souligner qu’au niveau des Etats insulaires en développement, ces phénomènes climatiques et météorologiques sévères menacent l’existence même de nos pays, et freinent leur développement économique ainsi que l’épanouissement de nos populations. Je citerai en exemple le cyclone Kenneth qui a dévasté les Comores en avril 2019, causant 6 pertes en vies humaines, des centaines de blessés, des sinistrés, d’immenses dégâts matériels, des dommages que nous sommes toujours en train de réparer, plus de trois années après », a souligné le président Azali.
« Il est, ainsi, urgent de mener une action collective mondiale coordonnée qui pourrait aider à relever ces plus grands défis auxquels l’humanité fait face », a-t-il plaidé. « Nous savons à quel point notre planète souffre du fait du dérèglement climatique aussi, cette Cop 27 doit être l’occasion pour nous de franchir un nouveau palier dans la mise en œuvre effective de l’action climatique internationale, et notamment en soutenant toute initiative qui nous permettra de passer, enfin, de l’ambition à l’action », ajoute Azali Assoumani.
Lors de la COP 26 à Glasgow en 2021, l’une des principales questions était centrée sur la manière dont les pays répondraient au besoin de financement pour faire face aux impacts du changement climatique qui sont si graves et que les communautés sont tout simplement incapables de s’y adapter. Selon le chef de l’Etat comorien, il a donc été question de créer un mécanisme de financement pour faire face aux pertes et dommages, dans le cadre de la Convention, nous devons prolonger voire même consolider la dynamique engagée lors de cette Cop. « Ainsi, j’ose espérer plus d’engagement et de solidarité, afin de parvenir à des avancées beaucoup plus significatives, et notamment la création d’un financement supplémentaire dédié à ces pertes et dommages.
Mais comme nous le savons tous, nous ne pouvons pas faire face au défi du changement climatique, sans les mesures d’adaptation et d’atténuation nécessaires, d’où la nécessité de se concentrer sur l’identification claire et rapide des priorités mondiales dans ce domaine.
C’est enfin en renforçant, de toute urgence, la mise en œuvre des mesures d’atténuation au cours de cette décennie que nous parviendrons à maintenir en vie l’objectif de 1,5 degré », a-t-il déclaré.
S’agissant plus particulièrement de l’Union des Comores, des initiatives ont été prises entreprises pour que le pays reste un Puits à Carbone, selon le président Azali. « C’est dans ce sens que nous avons l’ambition de faire de l’exploitation des immenses potentialités dont dispose le pays notamment le photovoltaïque, la géothermie, l’hydraulique et l’éolienne, une de nos priorités.
Des projets photovoltaïques ont été réalisés et des pourparlers sont d’ailleurs en cours pour un lancement imminent d’un projet de développement de la géothermie », a-t-il indiqué.
Et d’avancer que « nous avons également adopté une politique de reboisement de masse, intitulée « un comorien, un arbre », à travers des campagnes et développé des aires protégées pour couvrir jusqu’à plus de 50% de la superficie nationale, tout en reboisant également les bassins versants. »
Selon Azali Assoumani, les pays développés doivent faire des progrès mesurables dans la fourniture des 100 milliards de dollars par an prévus dans l’accord de Paris, sachant qu’actuellement la somme réelle versée est inférieure à 50%.
Nassuf. M. Abdou