ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Décès de Ben Abdou : Adieu doyen

Journaliste à la Radio Comores depuis les années 70 puis à l’OTC dont il deviendra le directeur de la télévision, Ben Abdou a marqué par une encre  indélébile le métier du journalisme de la place. Décédé dans la nuit du mardi 27 juin dernier à l’hôpital El-Maarouf, sa mort a bouleversé non seulement le monde du  journalisme mais aussi la classe politique du pays. A l’exemple du conseillé privé auprès du chef de l’Etat qui a salué la mémoire de l’un des grands pionniers de la radio aux Comores. Le syndicat national des journalistes comoriens dans un communiqué parle d’une grande perte pour la nation comorienne qui a perdu « une des voix, grave, captivante qui faisait la joie des milliers d’auditeurs ».

Un journaliste hors pair et une voix différentes aux autres. Ben Abdou Saïd est décédé à l’âge de 67 ans. Sa disparition suite à un malaise a bouleversé tout le monde. D’abord les journalistes comoriens qui l’on surnommé « le doyen » puis la classe politique du pays. Un journaliste digne de son nom et un fidèle de son métier.

L’homme qui a vibré la génération des années 70 grâce à son éloquence et sa maitrise parfaite de la langue comorienne. Un père de famille qui a servi loyalement son pays jusqu’à sa mort mardi dernier à l’hôpital El-Maarouf de Moroni, sa ville natale. « La nation comorienne perd une voix qu’elle reconnaissait volontiers tant elle a marqué le paysage médiatique national durant plus de 40 ans », regrette le syndicat national des journalistes comoriens qui s’est fendu d’un communiqué, précisant que le regretté se distingue de ses collègues grâce notamment à sa voix, profonde, grave, captivante qui faisait la joie des milliers d’auditeurs.

« Cet ancien directeur des opérations se distingue aussi par sa parfaite maitrise du Shikomor qu’il aura enrichi », poursuit le SNJC.

Outre sa voix remarquable dans les annonces, grands évènements politiques du pays, commentateur des grands matchs de football, le regretté a révolutionné le métier et reste une grande référence pour la nouvelle génération. C’est ce qu’a constaté Aubain Rachid, un des journalistes comoriens ayant travaillé avec lui à la radio Comores. L’un de ses grandes œuvres, le générique de la fête nationale. « Une voix qui restera à jamais gravée dans nos cœurs », a écrit le conseiller privé auprès du chef de l’Etat dans un message posté dans son Twitter.

Des gens de sa génération pleurent pour sa disparition. Ben Abdou était un homme intègre, généreux, donateur des conseils, selon les témoignages des uns et des autres recueillis lors des obsèques. « Les Comores perdent un serviteur dévoué qui a consacré sa vie à l’audiovisuel public », a posté Ali Moindjié, un des grands journalistes de la place.

A l’en croire, Ben Abdou Saïd Soilih était un journaliste à part au regard de son parcours, de sa consistance, de ses compétences et des contenus qu’il a produits pendant sa longue carrière de près de 40 ans, il savait tout faire à la radio. « Il aimait son métier et animait notre pays dont il connaissait l’histoire récente au bout des ongles. Nous perdons un maitre de la langue comorienne qu’il animait avec aisance exceptionnelle », a ajouté l’ancien directeur du journal Al-watwan.

Pour la nouvelle génération, Ben Abdou, un maestro. Toufé Maecha, directeur de l’information à ORTC et secrétaire de rédaction du journal La Gazette des Comores, a rendu hommage à l’homme qui a animé les grandes émissions politiques depuis les années 70 jusqu’à son admission à la retraite, il y a presque 5 ans.

« Je suis terrassé par cette terrible nouvelle de la disparition de l’un de mes amis les plus proches, mon ancien instituteur, Ben Abdou Saïd, la légende », a indiqué Mohamed Abdou Mbechezi, dans son compte facebook.

Et de poursuivre : « imité, mais jamais égalé, Ben Abdou était un journaliste d’exception. Il savait tout faire dans ce monde du journalisme qu’il aimait tant. Speaker, présentateur de journaux en français et en comorien, journaliste sportif avec des présentations de matchs radios diffusés d’anthologie, Ben Abdou était aussi et surtout une bibliothèque vivante de l’Histoire contemporaine comorienne et des Mouvements de Libération. Il connaissait l’histoire de l’Indépendance de notre pays comme aucun autre journaliste comorien. Il a fait des réclames qui résonnent encore dans nos oreilles, comme cette fameuse pub d’une sardine :  » éeeeshwaaa! Yi nonoba… « 

La mort de Ben Abdou a laissé un vide aux comoriens et aux journalistes en particulier.

Kamal Saïd Abdou

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