ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Edito : Quel type de société veut-on pour un Comores émergeant ?

Il est légitime de s’interroger sur la direction que prend le pays et surtout quand on constate la montée de la criminalité qui s’ajoute aux différentes crises politico-économiques, de l’impact de la pandémie de Covid19, avec une démocratie bâclée, une justice inaudible, la méritocratie enterrée. Quelle société voulons-nous pour épouser la vision de l’émergence à l’horizon 2030 ?

Vous conviendrez avec moi que déjà le climat politique du pays est déplorable, pas de réel poids de mesure entre opposition et régime dirigeant. Pas d’intellectuel qui fait entendre sa voix en imposant le fond de sa pensée sur la situation du pays, pas d’exercice d’une société civile influente qui impose le respect du peuple, pas de jeunesse qui sait exprimer sa douleur, pas de repère, pas de leaders référents. Le pays manque un peu de tout. Pourtant, il y a beaucoup de potentiels non considérés et de richesses inexploitées. Nous avons des autorités et non des dirigeants.

Il est nécessaire de s’interroger sur le vide qui existe vision et actions. Et pour l’opposition politique, pour la société civile aussi bien que pour le gouvernement. Le rapport de force devant exister doit aussi trouver le facteur de convergence entre ces trois forces. L’intérêt de la Nation étant la priorité pour tout citoyen patriote appartenant à un pays. Nous devons apprendre à être conciliant, à faire passer le pays avant nos égos politiques, villageois, d’insularité… L’opposition et la société civile doivent être force de propositions de développement et le gouvernement doit être capable de recueillir et adapter son action en considérant les idées et compétences de tous les enfants du pays. Loin de la manipulation et de la récupération politique.

Il est inadmissible qu’après 47 ans d’indépendance le pays peine encore de décoller, pourtant il y a bien beaucoup de potentiels et de ressources non qui ne sont pas mis en faveur du développement, et ce, par orgueil, haine, rancune politique, égo, frustration et manque d’inspiration et volonté politique. La politique de sauve qui peut prend le dessus. Personne ne pense à laisser ses marques de fabrique permettant à l’histoire de parler de lui après des générations.

Les Comores méritent mieux et personne d’autre que ses enfants ne peut rien faire pour son développement. Faisons la paix et avançons ! 

Sultane Abdourahim Cheikh

Directeur de Publication

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