Les rivières de Ndzuani perdent leur débit de court d’eau. Les populations avoisinantes et les autorités environnementales lancent un cri l’alarme. Le réchauffement climatique et le déboisement assèchent les rivières. La direction régionale de l’environnement met à dispositions des communautés, des pépinières aidant les bassins versants à retenir l’eau.
« A Ndzuani, se cache un des plus grands trésor des îles Comores. Les rivières de l’île d’Anjouan, des court d’eau autres fois impressionnants de plus de 7 mètres de largeur, des cascades et des piscines de plusieurs mètres. Des sources d’eau qui ont permis à plusieurs générations de se ressourcer en eau potable dans l’ensemble de l’île. Toutefois, la déforestation, les élevages de cheptels et le réchauffement climatique ont considérablement réduit le débit de court d’eau qui alimente plusieurs régions de l’île », a expliqué un historien et environnementaliste à la retraite, Aboubacar Ben Said.
Cet écologiste regrette que l’île ait perdu, des dizaines de rivières asséchés et de dizaines qui ne seront plus là dans quelques années, probablement dans 10 ans s’il n’y a pas de solution prise et mise en action.
Les populations dans les régions avoisinantes de court d’eau sonnent l’alarme.
« Depuis plusieurs années, nous avons perdu de court d’eau important dans plusieurs régions de l’île. Auparavant, anguille, crevettes et poissons. De nos jours, la javel, les tissus et les déchets ont remplacé la faune et la flore des rivières », indique Anfina Abdallah, habitante du quartier Pagé à Mutsamudu avant de regretter « même l’eau pour nous laver proprement n’est plus, et nous ne nous rendons même pas compte que le risque est grave pour les générations à venir ».
La crainte palpable de sèchement des rivières est dans les bouches des autorités. Les nombres de rivières qui coulent à Anjouan ne sont pas connus de la direction régionale de l’environnement. « Nous sommes sûrs et certain que les rivières ne sont plus là. Nous ne pouvons pas être surs et certain des nombres de rivières qui coulent en ce moment. A ma connaissance, il n’y a pas d’études dans ma direction qui définissent le nombre et l’état des rivières », a fait savoir la directrice régionale de l’environnement, Mme Zalhat Bacar. « Le déboisement est la principale cause du dessèchement des rivières à Anjouan. En plus le changement climatique s’accentue ces derniers temps », laisse-t-elle entendre.
Quelle solution face à ce fléau ?
Des aménagements agro-forestiers, des reboisements dans les bassins versants avec des espèces adaptés qui permettront de recharger les zones en eau et alimenter les sources de rivières, tels sont des solutions à entreprendre pour sauver les rivières à Ndzuani. « Des travaux à long termes pourront donner les résultats. Nous avons des pépinières à notre disposition que nous donnons aux communautés qui sollicitent les plantations d’arbres dans les zones qui abritent les rivières », a souligné la directrice régionale de l’environnement.
Les environnementalistes appellent à une campagne pour sauver les rivières menacées par les conséquences de l’activité humaine et la multiplication des sécheresses. Ces activités humaines perturbent la continuité des rivières et la vie des espèces qu’elles abritent. Trop d’interférences humaines.
Ahmed Zaidou