Plusieurs comoriens vivent en dessous du seuil de la pauvreté, le gouvernement a frappé à coup de marteau. La décision de hausser les prix des produits pétroliers annoncée par le gouvernement sans toutefois dévoiler une mesure d’accompagnement est jugée illogique par la population. Les denrées alimentaires aux marchés connaissent déjà une hausse. Reportage.

Jusqu’à lors aucune mesure d’accompagnement n’est annoncée par le gouvernement. La crise liée à la hausse des prix des produits pétroliers impacte la vie socio-économique du pays. Les prix des produits de première nécessité et les denrées alimentaires montent en flèche chaque jour aux marchés du pays. Le silence radio du gouvernement face à cette inflation inquiète les vendeurs et les consommateurs. Le prix de sac de riz ordinaire passe de 7000 kmf à 10000 km dans certaines régions reculées. Le kilo de thon passe de 1500 kmf à 3000 kmf, la couche des enfants de taille 5/10 passe de 125 à 175 kmf, la cartouche de cigarette de Cœlacanthes est actuellement à 12500 kmf et le litre de pétrole lampant est de 500 kmf chez les revendeurs en détail.
La hausse de trop
Le désordre règne actuellement et c’est le gouvernement qui en est responsable, selon Saïd Abdallah, vendeur des produits carnés à Volo-volo. « C’est une hausse de trop. Nous avons pensé que des mesures d’accompagnement seraient annoncées pour désamorcer la crise. Avant la hausse des prix, le quotidien de chaque comorien n’était pas facile. Maintenant, c’est le pire. On ne peut plus acheter un produit aux marchés. On ne peut plus nourrir une famille sachant que les salaires restent les mêmes, c’est la famine », a déploré Said Abdallah, vendeur des produits carnés aux marchés Volo-volo avant de souligner la baisse conséquente des clients depuis la montée des prix.
« Actuellement, on passe des heures sans vendre même un kilo d’aile. Il y a moins de clients qui viennent. C’est à cause de la crise », a-t-il regretté. « Nous avons attendu à ce que des pistes de solutions soient dégagées à l’issue du conseil des ministres hebdomadaire dernier pour accompagner la population déjà au bout de la crise. Et le gouvernement n’a rien proposé. Il est revenu dans la même chanson», a-t-il poursuivi ».

Le pire est à venir ?
Dans un pays où plusieurs personnes vivent en dessous du seuil de la pauvreté, la hausse des prix des produits pétroliers n’est pas logique. « Ce qui signifie que la décision de hausser les prix des produits pétroliers par rapport au coût de vie de chaque comorien n’est pas logique. Ce qui signifie aussi que le gouvernement ne se soucie pas de la majorité des comoriens qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté », a avancé Abdallah Ahamada, ancien instituteur qui a rappelé que cette décision commence à produire ses effets. « Nous avons constaté qu’il y a eu une hausse de kilowattheure. Les écolages vont aussi connaître une hausse l’année prochaine. Les fournitures scolaires ainsi que d’autres objets seront impactés par cette décision », a-t-il indiqué. A entendre Abdallah Ahamada, il est urgent pour le gouvernement de mesurer l’impact de cette crise afin de mettre en ligne droite des solutions palliatives et mesurées pour le bien de la population.
Kamal Said Abdou