ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Participation des Comores à la Zlecaf : Bâtir une économie résiliente pour le pays

Le gouvernement de l’Union des Comores, à travers le ministre de l’économie, a lancé hier jeudi, à Moroni, un atelier de concertation sur sa participation à la zone-libre-échange continentale africaine. Ce partenariat avec le programme des Nations Unies et de la commission économique pour l’Afrique (CEA), les Comores à travers le zlecaf tireront profit pour qu’ils soient au rendez-vous de l’émergence en 2030.

Les Comores tireront-elles profit dans le marché unique intra-africain de la zlecaf ? C’est ce qu’a rassuré le chef de l’Etat, Azali Assoumani, lors de la cérémonie du lancement du premier atelier de concertation sur la participation de l’Union des Comores à la zone libre-échange continentale africaine, qui a eu lieu hier jeudi, et prend fin ce vendredi. Le ministre de l’économie, des investissements, de l’industrie, chargé de l’intégration économique, Ahmed Ali Bazi a indiqué que les deux jours  d’échanges et  de   consternation  permettront au   pays d’identifier comment peut-il, tirer le meilleur parti des opportunités offertes par  la zlecaf tout en atténuant les efforts adverses possibles.

« L’objectif est d’engager une large concertation avec les parties prenantes surtout nationales pour partager le contenu  dudit accord, ses objectifs, ses modalités de mise en œuvre, ses immenses opportunité et les défis à relever pour espérer en faire un levier d’intégration continentale, de croissance et de développement partagé », a déclaré le ministre de l’économie. Et lui d’ajouter que « l’Union des Comores, comme la plupart des pays insulaires africains, font face à de nombreux défis économiques et de développements uniques résultant de l’étroitesse de nos marchés intérieurs, ainsi que des principaux marchés ». Selon lui, le pays à travers son ministère a établi un lien étroit entre le programme Comores émergentes 2030 et son programme d’actions visant de grandes transformations socioéconomiques, et la zone de libre-échange continentale.

« Nous avons également une base limitée en termes d’industrialisation et de diversification économique qui accroît notre vulnérabilité aux chocs sur les marchés mondiaux », a souligné la ministre de l’économie. « Notre pays  nourrit l’ambition de rejoindre le groupe des pays émergents à l’horizon 2030. A cet égard, avance-t-il, le pays s’est doté d’un plan PCE qui constitue le cadre stratégique de référence en matière de développement. »

Au nom du président de l’UCCIA, Hamidou Mhoma, qui représentait le secteur privé, laisse entendre que, l’Afrique présente 3% du commerce mondiale, un constat pérennisant, même, selon lui, une croissance rapide enregistrée  ces dix dernières années en matière d’exportation de bien et  service. « En matière d’investissement direct étranger, l’Afrique a attiré seulement  en 2021  4%. Quant au commerce intra-africain, il se situe entre 10 et 13%. Ces résultats peu performants nous interpellent et démontrent que nous avons du chemin à parcourir pour satisfaire le 1,3 milliards de personnes que représente le marché continental des 54 pays africains », a fait savoir le directeur régional de la chambre de commerce. Pour lui, « le secteur privé comorien dans sa diversité que nous représentons, ici, est un maillon essentiel de cette mise en œuvre. Nous conservons la Zlecaf comme une formidable opportunité, un levier de croissance économique et de stimulation du commerce intra-africain, et enfin, un défi pour les acteurs du secteur privé que nous sommes ».

Le Coordonnateur Résident du système des Nations unies, François Batalingaya a montré que l’Union des Comores dispose potentiellement d’avantages comparatifs qui lui  permettent de tirer largement profit de son entrée dans la zlecaf. « Le pays pourra ainsi surmonter les contraintes structurelles liées à son insularité et l’étroitesse de son marché, mais surtout aux défis d’importation et d’exportation qui rythme le quotidien de la population comorienne. A ce titre, l’une des retombées immédiates de la ratification par les Comores de cet accord et le passage d’une zone commerciale d’un million à plus de 1,2 milliards de personne », a-t-il souligné.

Le chef de l’Etat a également mis  l’accent sur l’importance de l’entrée des Comores dans la zlecaf et les mesures idoines à prendre au profit du pays. « L’Union des Comores fait partie des premiers pays à avoir signé la zone zlecaf. Et ce fut une grande fierté pour moi d’avoir présenté notre pays en mars 2018 à Kigali, convaincu que cette initiative constituait une formidable opportunité pour notre pays derrière notre vision de l’émergence à l’horizon 20230 », a rappelé Azali Assoumani. Selon lui, la Zlecaf, est un engagement fort pris par l’ensemble des Etats membres de l’organisation, l’Union africaine pour créer un grand marché africain et intégrer les économies africaines, à travers, notamment l’élimination progressive des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce.

Nassuf. M. Abdou

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