ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Politique : Anissi Chamsidine inquiet de la situation que traverse le pays

Hier lundi, le gouverneur de l’île d’Anjouan, Anissi  Chamsidine a rencontré la presse sur divers sujets dont l’économie. Le gouverneur est revenu sur la question de Bapalé et la détention de Sambi. Des situations inquiétantes.

Encadré de son ancien et nouveau cabinet fraîchement nommé par arrêté Anissi Chamsidine intervient sur sa santé, l’insécurité, l’économie, son budget de fonctionnement et revient sur le sujet de Bapalé et de l’ancien président Sambi. Le gouverneur rassure sur son état de santé. « Alhamdoulillah, ma santé est bien. Je suis encore plus bien qu’avant ma maladie. Je rassure les Comoriens sur cela », a-t-il exprimé. Interrogé sur la détention de l’ancien président Sambi, il répond que : « nous devons savoir que ce n’est pas la première fois que je réponds à cette question. Je n’ai pas peur de répondre même si c’est la pire question qu’il y a aujourd’hui dans le pays. Depuis, août 2018, les gens comptent les journées. J’ai vu que nous commençons aujourd’hui sa cinquième année. » « Nous avons une loi, une justice, des juges et un gouvernement qui doit protéger la population. Comment ça se fait qu’un Comorien n’est pas jugé depuis 5 ans ? Je suis gouverneur et non-juge. Ce que je peux dire, c’est que je m’inquiète d’aujourd’hui et du demain de ce pays. Si un Comorien est enfermé pendant x temps sans être jugé, c’est inquiétant. Nous devons tous être au-dessous de la loi. Cette loi, qui doit primer sur tout », dit-il et ajoute que « j’ai foi que Dieu ne l’a pas oublié. Si je peux ajouter à cela, c’est qu’il est égal à tous ceux qui sont enfermés, aujourd’hui. Je ne peux que demander à sa famille d’avoir la patience et de prier. La grande justice est celui de Dieu. La justice est là. C’est pour cela qu’il a des avocats », ajoute-t-il.

Le chef de l’exécutif de l’île, depuis 3 ans confie que « j’ai écrit au chef de l’État sur la question de Sambi. Il dit qu’il n’est pas juge. Même si nous savons qu’il est le plus grand responsable, le chef de l’État. S’il est enfermé à Moroni, il est déjà comorien. Le fait qu’il soit enfermé à Moroni n’est pas un souci. Le souci, c’est d’avoir ses droits. Depuis 2019, j’ai voulu voir le gouverneur. J’ai eu l’autorisation d’aller voir Salami. En 2020, j’ai encore fait la demande sans autorisation. J’ai demandé ce mois, je ne sais pas si c’est la justice ou lui-même qui ne veut pas que j’aille le voir. Nous espérons que l’année prochaine, nous aurons plus de réponse à cette question. Aujourd’hui, c’est la justice qui sait pourquoi je n’ai pas eu l’autorisation », laisse entendre Anissi Chamsidine.

Au niveau sécurité, il fait savoir que « c’est une question pertinente et difficile. Le monde vit dans l’insécurité. Notre pays vie dans la paix. Récemment, j’ai rencontré une délégation chinoise qui me fait savoir qu’elle veut délocaliser une société vers les Comores à cause de l’insécurité. Partout dans les îles, nous avons des meurtres. C’est une question d’éducation. Les responsables de forces de l’ordre et la justice doivent monter une confiance et veiller au respect des textes. Regardons comment vie Mayotte malgré leur moyen. Imaginons-nous sans moyen ? ». Et pour l’affaire de Bapalé, il rappelle que « j’étais dans le coma. J’ai seulement entendu. Je n’ai pas donné de réaction, car c’est la gendarmerie et la justice qui devraient faire les choses. Je ne pouvais pas parler sans rien dire. J’ai eu mal. Mais qu’est-ce que je pouvais faire ? Je suis responsable et nous supportons certaines choses, calmer la population pour espérer la paix.  »

Pour le manque du riz, « ce n’est pas une question comorienne. Il y a des grandes nations qui ont plus de difficultés que nous. Tout commence dès l’arrivée de la pandémie, et encore plus la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Ça ne donne pas raison aux responsables de la vie et des économies du pays. Les responsables doivent dire la réalité à la population et doivent se réveiller et de trouver des solutions adaptées comme l’agriculture », a-t-il défendu. « J’ai vu le bateau en venant au bureau. On m’a prévenu que ce n’est que le bateau du riz. J’ai mal en voyant la population se bagarrer, tomber dans les pommes à cause d’un sac de riz. Je n’ai plus de responsabilités que dans mon ancien mandat. Je ne suis pas à l’aise que quand je vois la population souffrir », regrette le gouverneur d’Anjouan.

Ahmed Zaidou

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