De part sa capacité mobilisatrice reconnue de tous et sa détermination sans faille dans son élan inébranlable, puisant dans l’action collective, Fatima Said Ali est une actrice majeure en politique à Anjouan où il va sans dire, elle est dans son élément.
C’est une femme de caractère qui suscite trop de convoitise et parfois de la jalousie parce que son aura personnel a dépassé largement les structures de la fédération régionale de sa formation politique, au point de bousculer les règles établies. Autant dire qu’ils sont nombreux hommes et femmes qui ne la voient pas d’un bon œil tout simplement, parce que depuis son adhésion au parti présidentiel en 2016, la Crc, convention républicaine pour le renouveau éclore davantage et ce, dans le sillage du leadership du président Azali Assoumani, en devenant le parti de masse qu’il est aujourd’hui, occupant désormais la première place dans le paysage politique de l’île. Celle que les militants de base l’appellent affectueusement « bweni mlezi » incarne un fort caractère qui force le respect.
Pour les femmes de Mutsamudu personne ne peut se targuer à égaler à elle, car elle marque toujours la différence en affichant sa disponibilité son enthousiasme et sa gentillesse, bref elle inspire de la confiance et tout le monde l’adore. Selon le mouvement des femmes issu des structures insulaires du parti Crc, bweni Fatima rassure et assume tout en détestant les coups bas. C’est pour cela que sa voix résonne au-delà de la capitale de l’île jusqu’à séduire Mme la 1ère dame avec qui ensemble elles ont scellé une proximité qui les a permis de sillonner l’île aux jasmins pour mieux cerner les préoccupations de la population.
L’émergence à l’horizon 2030. Prônée par Imam Azali, comme projet de société pour mettre notre pays sur les rails de son développement, Fatima Said Ali s’en a approprié jusqu’à en faire sien. Pour elle ce n’est pas un slogan, c’est un leitmotiv d’orientation politique visant le bien-être de la population. « A nous d’en acquérir pour en faire un outil de développement pour lequel et avec l’appui du plan Comores émergent notre pays peut sortir enfin de l’ornière et du sous-développement », a-t-elle renchéri.
Parcours administratif
Fatima Said Ali est un pur produit de l’administration comorienne. Après avoir intégré la fonction publique de l’île à la fin de son cycle universitaire « bweni mlezi » ne pouvait pas voir son avenir se limiter dans le bâtiment administratif de Hombo. Étant très proche de la population elle se dit capable de se rendre encore plus utile en y apportant sa pierre dans l’édifice de la nation. C’est ainsi qu’en 2016 dans le sillon de l’élection du président Azali Assoumani elle intégra le parti Crc en un moment où le paysage politique de l’île était dominé par deux formations qui avaient pignons sur roue. Juwa et Updc. Il a fallu un travail de titan pour s’effrayer une place dans cette espace déjà pourvue par Juwa qui se trouve en position dominante en étant à la fois partenaire de la Crc mais adversaire politique gardant jalousement son butin de guerre.
Pour juwa, Anjouan n’est autre que son point carré. C’est là où Fatima Said Ali a fait son baptême de feu. Aussitôt ralliée au parti présidentiel, elle jette son dévolu avec la fougue qu’est la sienne pour donner du tonus dans l’entreprise de démolition de Juwa mais aussi d’Updc contre lesquels elle a entrepris un mouvement de débauchage avec un objectif affiché, faire de la Crc le parti politique phare de l’île. Cet objectif a été atteint. Ce qui lui a permis de se porter candidat dans sa circonscription aux dernières législatives dans le but d’enrichir la diversité populaire.
« Ma candidature n’a rien d’acte de désobéissance à l’autorité du parti dont elle m’a refusée le parrainage contrairement à certains qui le pensaient, mais la réalité c’est que j’ai voulu prendre le pouls du degré de l’investissement humain que j’ai réellement réalisé au cours de ses dernières années », a-t-elle souligné. Et d’ajouter qu’elle s’en est bien sortie en perdant la guerre mais pas la bataille. C’est vrai, que depuis les législatives, nombreux sont les dirigeants du parti Crc qui ne l’ont pas comprise. Alors elle a préféré s’infliger une séclusion et attendre passer la tempête.
A présent « bweni mlezi » est devenue une icône incontournable dans le paysage politique nationale. C’est ainsi qu’elle a lancé un appel pressant à ses amis leur annonçant bientôt les échéances électorales qui arrivent à grands pas. Toutes les énergies doivent impérativement être en symbiose pour affronter les débats politiques qui s’annoncent plutôt houleux pour lesquels seule l’expression démocratique en sera seul juge. Ainsi faudrait-il commencer à recadrer le débat politique surtout à l’endroit des marchands de rêves tapis à l’ombre qui continuent à manipuler l’opinion d’un prétendu tour d’Anjouan en 2021. « Nous avons adopté une loi fondamentale en 2018 qui prévoit les prochaines joutes électorales en 2024. Et d’ajouter, il est temps qu’on commence à fourbir nos armes pour mieux aborder dans la sérénité ces rendez-vous incontournables qui font la part belle de notre démocratie », a-t-elle conclu.
Ahmed Zaidou (stagiaire)