Djaffar Salim Alaoui alias Sarkozy s’est visiblement décidé à jouer sa carte politique à Ndzuani. Devenu très proche du président Azali depuis 2016, avec son grand travail de terrain, Sarkozy a su s’imposer désormais comme l’un des hommes politiques incontournables de l’île. Et son duo avec le grand baobab politique, Nourdine Midiladji, domine pleinement la politique insulaire.
Il est de tous les terrains, sur tous les fronts. Dans toutes les situations, il est toujours là pour marquer son empreinte. Une politique de contact avec le petit peuple qu’il excelle parfaitement. Depuis son passé de ministre de l’intérieur de Mohamed Bakar, durant lequel il a su montrer sa capacité d’homme de poigne, Sarkozy est devenu un politicien habile et énergique. Il a appris à bien manier avec finesse la stratégie de terrain et l’engagement de proximité. Une stratégie qui se résume, selon ses proches, en trois actes : plus d’implications, moins de discours et beaucoup d’actions concrètes.
Au fort moment de l’épidémie du coronavirus dans notre pays, Djaffar Salim et Nourdine Midiladji, avec leur mouvement politique GNEC-Rénové, avaient sillonné les hôpitaux, les centres de santé de Ndzuani, et autres lieux de rassemblement de masses, comme les marchés et les mosquées des grandes localités de l’île et à la maison d’arrêt de Koki pour distribuer des kits d’hygiène, des masques et d’autres matériels pour se protéger et de lutter contre la pandémie de Covid-19. Une opération qui avait marqué alors que les services de l’Etat brillaient par leur absence.
Sarkozy avec son compère Midiladji, le bulldozer de la politique anjouanaise, et que, les amis appellent affectueusement « M. Longue vie », se sont aussi engagés à apporter des aides à des localités pour la réhabilitation et aménagement des sentiers villageois par des dons de ciments, de sable et de gravillon. A côté, d’autres actions sont menées régulièrement auprès de la jeunesse sportive, notamment des localités les plus reculées par l’octroi d’équipements sportifs (ballons, maillots et chaussures).
Il s’est mis aussi dans les actions de l’hygiène pour des villes et villages propres à Mutsamudu et dans les périphériques. Aussi, il finance des opérations de nettoyage des bâtiments des centres hospitaliers de l’île. Et ces derniers temps, le fameux Sarkozy et son équipe du GNEC-Rénové ont lancé l’opération ville lumière à Mutsamudu et dans certains villages de l’île. Une opération qui consiste à éclairer les différents quartiers, rues et ruelles de la capitale de l’île et des autres localités par des ampoules et lumières solaires. Des actions en amont qu’il dit intégrer à « la politique d’émergence prônée par le président Azali Assoumani. »
Partout, il ne passe pas inaperçu. Toujours en mouvement, en action. Un engagement acharné qui ne laisse personne indifférent. Et qui ne semble décidément pas plaire à ces politiciens de l’île de même camp du pouvoir, surtout dans cette bataille pour le leadership politique de la mouvance à Ndzuani. Certains le fustigent d’être un « activiste », d’autres l’assènent de « populisme effréné ». Mais au-delà des observations incisives, Sarkozy semble bien avoir pris l’ascendant sur ses adversaires et ses concurrents politiques.
Si les autres cherchent à téléguider la politique locale à partir de leur bureau de Moroni, Djaffar Salim est sur le terrain, en contact direct avec la population, vit et partage au quotidien leurs difficultés et préoccupations. Un atout indéniable intelligemment manié par Sarkozy pour incarner la politique dans l’île et s’imposer ainsi comme l’homme fort d’Anjouan.
Son engagement pour l’excellence, comme son action de rénovation de la cité administrative de Hombo qu’il a baptisé « Cité de l’émergence », ses réalisations dans les villages et ses actions envers les plus démunis le rendent de plus en plus populaire. Il devient ainsi incontournable, visiblement un des hommes clés du président Azali à Anjouan.
Avant le dernier remaniement, des rumeurs persistantes le plaçaient au gouvernement comme ministre de l’intérieur. C’est dire la forte personnalité qu’incarne désormais Djaffar Salim dans la politique nationale, particulièrement de l’île. L’homme est jugé par beaucoup à même de maitriser l’île et de verrouiller les velléités de déstabilisation qui s’y pointent. Avec une énergie intarissable, une persévérance et une endurance politique qui le distinguent des autres, il est redevenu la bête politique qu’il était.
« L’homme politique, c’est avant tout une idée, un engagement pour une politique. Et ma politique est celle prônée par le président Azali Assoumani pour l’émergence du pays, pour une République juste et solidaire », lançait-il devant un journaliste.
« On peut l’admirer ou le détester, mais Sarkozy a marqué la vie politique nationale, particulièrement d’Anjouan par ses positions tranchées dès lors qu’il s’agit de défendre ses idées ou la patrie. C’est un homme sans complexe, qui ose les défis, qui a une culture de pouvoir et qui s’est toujours assumé », montrait un observateur de la politique nationale.
KDBA