ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Procès sur la citoyenneté économique : Les proches de Sambi dénoncent une « justice au rabais »

Placé en détention provisoire depuis plus de 4 ans, l’ex-président des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi s’est présenté devant la cour de sûreté de l’Etat pour son jugement. Un procès tant attendu par tout le monde. Mais, suite aux observations des avocats de Sambi et la déclaration de l’accusé, les pro-Sambi dénoncent une justice « inégalitaire ».

Mobilisés devant le palais de justice de Moroni où s’est ouvert le procès de Sambi sur le programme de la citoyenneté économique, les sambistes ont manifesté leur ras-le-bol. Ils ont tous scandé, les poings levés, « libérez Sambi, libérez Sambi ». Tous craignent une justice illégale et ont dénoncé une justice au rabais. Les débats des avocats de Sambi et la petite déclaration de Sambi ont fait pâtir les sambistes avant d’applaudir l’ancien président. « J’ai aimé son discours cohérent avec des mots pesés malgré que j’avais les larmes aux yeux », a exprimé le jeune Djaffar Ali Said, devant le palais de justice de Moroni. Une déclaration qui fait du tollé à l’opinion publique.

« Il est clair que c’est un dossier politique et non juridique. Les juges de la cour de sûreté ne sont pas légaux et ne se conforment pas à la loi. D’ailleurs, cette cour a été annulée par les députés, et Azali n’a pas du tout respecté les processus juridiques qui les assiègent. C’est de l’anarchie et de la turpitude. Alors, le président Sambi a pleinement, le droit de refuser de ne pas être jugé par une cour qui ne se conforme pas à la règle et aux normes logiques. Et les juges ont été humiliés par l’avocat belge et les autres avocats de Sambi », a indiqué Ahamada Mfoungouliyé.

Le désordre juridique

Le jugement de l’ancien président Sambi reflète « d’un pur désordre juridique de la part du gouvernement et des juges manipulés par les autorités gouvernementales », selon un citoyen. Car, selon lui, « séquestrer un ancien président pendant 4 ans, démontre la pure oligarchie, masquée par la haine et de la rancune ». Donc, Sambi et ses avocats ont le droit se replier et de se méfier de la justice comorienne. « Sambi a été séquestré par le gouvernement et ses alliés durant 4 ans dans son domicile sans jugement. C’est un dossier purement politique qui ne se conforme pas à la constitution ni au texte juridique. Cependant, assiéger une cour  de sûreté qui ne se conforme pas à la loi est une pure erreur juridique. C’est une succession d’erreurs dès le début de l’appréhension de Sambi en 2018 jusqu’à nos jours. Si j’étais à la place de Sambi, je ne retournerai plus à l’audience pour le deuxième jour du procès (Ndlr, aujourd’hui) », a-t-il critiqué.

Par contre, Ismael Moussa, présent à l’audience, critique l’ancien président Sambi puisque Sambi aurait régularisé et structuré le fonctionnement de la justice lors de sa mandature de 2006 à 2011. Et selon lui, cette démarche empêcherait le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. « Certes, Sambi est victime de cette manigance et de la machination des gouvernants et des juges, mais, lors de sa mandature, il avait la possibilité de réglementer  l’appareil judiciaire en optant des meilleurs juges et donnant à la justice son indépendance totale. D’ailleurs, ceux qui le jugent aujourd’hui, notamment le juge Omar et ses consorts, ont été presque les mêmes visages à l’époque de sa présidence. C’est du tour en tour. Donc, Sambi doit assumer toutes ces conséquences », a-t-il souligné. 

Abdoulandhum Ahamada

Réaction !

  • Lecteur via Facebook