ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Société : Coup de filet dans le milieu chiite à Moroni

Le chiisme est sous les feux de rampe aux Comores. Ce pays de moins d’un million d’habitants affiche ses positions fermes contre toute pratique d’une autre religion que l’islam chafiite. En effet, à l’occasion de la célébration d’Achoura, une dizaine de personnes a été arrêtée à Moroni, quartier Caltex dont Mladjao, un dignitaire religieux chiite.

Le peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (PIGN) a mené une vaste opération de coup de filet à Moroni contre les fidèles chiites. Cette opération s’est opérée alors qu’ils célébraient la journée l’Achoura, coïncidant avec la commémoration du martyr Hussein, petit-fils du prophète Mohammad. Un jour de jeune pour les musulmans sunnites. Mais pour les chiites, c’est un jour de deuil où les fidèles commémorent à travers le monde en dansant et en tapant leur poitrine. Un rituel consistant à rendre hommage au sacrifice effectué par l’imam Hussein, le petit-fils du prophète Mohammad. 

Reconnus par les bandanas jaunes qu’ils ont porté sur leur tête, les personnes interpellés membres de cette petite communauté mais très bruyante ont passé la nuit à la gendarmerie nationale. Bien que les Comores reconnaissent la liberté de culte à tous sauf le chiisme, en 2016, une note circulaire signée par le ministre de l’intérieur, interdit l’organisation dans des lieux publics ou privés des festivités d’un rite religieux de l’islam autre que l’islam chafiite de la doctrine Ahli Sunnat wal djamaa.

« Nous envisageons avec le muftorat et les ulémas comoriens d’expliquer la dimension religieuse du chiisme, en brossant un portrait de la culture chiite ainsi que ses dangers dans notre pays », a annoncé une source judiciaire.

La propagande chiite, menée tambour battant depuis plus d’une décennie fut rapide et efficace. Aujourd’hui, des centaines des Comoriens se reconnaissent chiites.

Pour rappel, les chiites célèbrent surtout les cinq premiers membres de la famille du prophète Mohammad : lui-même, sa fille Fatima, son gendre Ali, ainsi que leurs deux fils, Hassan et Hussein, tous objets d’un véritable amour mystique. Les jours présumés de leur anniversaire constituent des fêtes religieuses, leurs dates de mort des journées de deuil. Leurs tombes sont les principaux lieux de pèlerinage des fidèles.

KDBA

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